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Si la cause était aussi subtile que la représente Tara, (déterminatif vs appartenance) l’usage serait très hésitant entre « Président de la France » et « Président de France », et tous les Francophones ou presque « feraient la faute ». Mais ce n’est pas le cas, il y a donc une autre cause, moins sémantique et beaucoup plus immédiate. On observe que le substantif dans les exemples donnés par Tara comme illustrant la valeur de « déterminatif » des compléments du nom sont tous, sans exception, des indéterminés non singularisés, à savoir des pluriels (LES VINS de France) ou un nom singulier introduit par « un/une » (UN VISAGE d’ange, UN AMOUR de mère, etc.). Tandis quand « LE Président de la France, LE Représentant du Pérou, sont introduits par un article déterminant (LE) , ce qui distingue ce cas des précédents (UN amour, LES VINS, lesquels étant plusieurs sont exempts de détermination dans cette expression.).
Donc et pour résumer la « règle »: lorsque le nom est introduit par un déterminant singulier (le/la), le complément de nom est lui aussi introduit par un article déterminant singulier. Dans tous les autres cas, ce dernier est absent.
La question des vins de France ou des thés de Chine (alors qu’on désigne « LES amis DE LA Chine ») se double d’autres considérations sur la valeur de provenance et « de terroir » de ces compléments du nom. Qui plus est, et pour compliquer un peu la chose, certains pays n’ont pas de déterminant, par exemple, Israël, on dit donc « Les dattes d’Israël », alors qu’on dit « les dattes DU Maroc »; « le thé de Ceylan », quand le Sri Lanka s’appelait ainsi, parce que le nom Ceylan n’avait pas de déterminant, on dirait aujourd’hui « le thé DU Sri Lanka », mais je crois qu’on ne le dit pas !
Les cas « Roi de France », « Roi de Prusse », etc. ne composent pas vraiment une exception à cette règle; en effet, « le roi est mort, vive le roi », signifie que, ontologiquement, les individus porteurs de ce titre s’engendrent les uns les autres, se succèdent ainsi et composent une pluralité, où s’efface la singularité de chacun; s’il est vrai que les présidents et les délégués se succèdent eux aussi, ils le font néanmoins sans lignée d’engendrement et l’unicité de chacun est absolue, puisque chacun est élu sans prise en considération de la nature de son prédécesseur. Du moins peut-on le voir ainsi.
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Bonjour !
Vous écrivez « Elle s’est vu refuser l’entrée (c’est elle que l’on refuse) ». Je ne crois pas que cela soit juste ni utile, d’abord parce que ce n’est pas elle qu’on refuse mais l’entrée. Ensuite parce que ce cas n’est pas généralisable en une règle simple.
La seule règle simple consiste à déterminer le sujet (celui/celle qui accomplit l’action, comme on disait autrefois) de « refuser l’entrée » ou de « décerner le prix ». S’il s’agit d’un tiers, mettre le verbe (refuser, décerner, attribuer, etc. » à l’infinitif. Si le sujet du verbe est l’entité qui « se voit », le verbe devient un participe passé, bien sûr accordé., comme doit s’accorder le participe passé de voir (vu/vue/, etc.):
Exemples:
Nous nous sommes vu témoigner de la reconnaissance (l’entité qui se voit et celle qui témoignent sont différentes)
mais,
Nous nous sommes vus dépouillés de tous nos biens // Nous nous sommes vus entourés de gens hostiles
mais il arrive que les deux formes soient acceptables, comme dans :
Nous nous sommes vu appeler par nos prénoms // Nous nous sommes vu traiter de gueux // (vu appelés par nos prénoms // vus traités de gueux)
Par centre, lorsqu’il y a un COD au verbe, on retombe dans l’infinitif obligatoire:
Nous nous sommes vu retirer nos vêtements, etc.
Une autre formulation de cette règle fait intervenir la transitivité vs. l’intransitivité : Les verbes intransitifs appellent plus souvent l’infinitif (attribuer à , décerner à, témoigner à, octroyer à, accorder à ). Nous nous sommes vu attribuer un bon point ; vu décerner le premier prix; vu témoigner de la reconnaissance, vu octroyer un nouveau véhicule, vu accorder une nouvelle chance, etc.)
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Selon moi la féminisation de « Covid » va à l’encortre de toutes les règles de phonétique qui dictent le genre en français telles qu’elles s’appliquent à la terminologie des maladies et affections. Ces règles s’appliquent assez rigoureusement, en dépit du mode généralement inconscient de leur application chez la plupart des locuteurs francophones.
1. Les noms de maladie se terminant par une consonne (un son consonantique) sont toujours au masculin. Exemple: le scorbut, le typhus, le cancer, le chancre (la double consonne à la fin de « chancre » annule phonétiquement le « e » qui sans cela appelle le féminin comme dans « otite », « pleurite » « peste » ou « pleurésie ») et donc on dit et on doit continuer de dire et d’écrire LE covid;
2. Les noms de maladie se terminant par un « a » peuvent être de l’un ou l’autre genre (le choléra, la malaria, le chikungunya, le sida, etc.)
3. Ceux qui se terminent en « ose » sont TOUJOURS féminins (cirrhose, tuberculose, thrombose, silicose, etc.), de même que les noms se terminant en « ole » (rougeole, vérole, etc.)
4. Ceux qui se terminent en « isme » sont TOUJOURS masculins (botulisme, nanisme, crétinisme, etc.)Dire et écrire « LA covid » revient à méconnaître la règle 1, fort simple et spontanément appliquée par tous les locuteurs français. Il n’est guère étonnant que cette règle ait échappée aux savants de l’Académie: elle est trop intime et naturelle aux locuteurs et à cet égard ne repose sur aucun argument purement sémantique.
Votre avis svp.
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Que faut-il penser de la tournure « en faire de même »? Pour moi, elle est fautive. « Faire de même » n’admet pas le pronom « en ». Votre opinion svp.
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