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A) Si vous préférez appliquer la règle générale de l’indicatif :
Faut-il la simultanéité ou la postériorité ?
1) Simultanéité
a. Texte au présent :
La bombe est déjà tombée : on espère que les dégâts sont limités.
b. Texte au passé :
La bombe était déjà tombée : on espérait que les dégâts étaient limités.2) Postériorité
a. Texte au présent :
On s’apprête à lâcher la bombe : on espère que les dégâts seront limités.
b. Texte au passé :
On s’apprêtait à lâcher la bombe : on espérait que les dégâts seraient limités.
On voit dans cette dernière phrase que le conditionnel présent n’est qu’une concordance des temps tout à fait normale exprimant le futur dans le passé. Dans cette situation, considérez le conditionnel présent comme un indicatif futur dans le passé. Il n’y a aucune contre-indication au conditionnel dans ce cas.B) Possibilité du subjonctif
Il est souvent possible, officiellement ou dans l’usage. Par exemple si dans votre phrase « il faut espérer que », « espérons que », « il ne reste plus à espérer que »… ont le sens de « prions pour que », un subjonctif n’est pas choquant.Faut-il la simultanéité ou la postériorité ?
1) Simultanéité
a. Texte au présent :
La bombe est déjà tombée : il faut espérer que les dégâts soient limités.
b. Texte au passé :
La bombe était déjà tombée : il fallait espérer que les dégâts fussent limités.2) Postériorité
a. Texte au présent :
On s’apprête à lâcher la bombe : il faut espérer que les dégâts soient limités. (il n’existe pas de subjonctif futur)
b. Texte au passé :
On s’apprêtait à lâcher la bombe. Il fallait espérer que les dégâts fussent limités. (il n’existe pas de subjonctif futur dans le passé)Note. Pour B1b et B2b, le subjonctif présent « soient » est plus moderne que le subjonctif imparfait « fussent ».
Comment choisir dans votre texte au passé.
Comparez les quatre possibilités au passé ci-dessus avec la possibilité au présent associée.
Vous aurez ainsi deux choix à faire et à croiser :
* simultanéité ou postériorité : c’est vous qui savez, car vous ne nous donnez aucun indice sur le fait de savoir si les dégâts sont déjà effectifs ou à venir.
* indicatif ou subjonctif :
-> on peut employer l’indicatif ;
-> si vous estimez que votre introduction « il ne reste plus qu’à espérer que » conduit au subjonctif, parce que cela veut dire « espérons que », « nous souhaitons que »… le subjonctif est possible.Tout ce que j’ai résumé ci-dessus étant relativement formel, j’imagine que c’est dans le B1b (simultanéité dans le passé avec notion subjective) le subjonctif imparfait « fussent » que vous aimeriez remplacer par le conditionnel « seraient ». Non, ce n’est pas possible, et « il faut espérer que les dégâts soient limités » ne devient pas au passé « il fallait espérer que les dégâts seraient limités ».
Si l’explosion a eu lieu, et que les dégâts sont déjà provoqués, vous avez le choix entre « étaient » à l’indicatif et « fussent » au subjonctif.
Si l’explosion est programmée, et que les dégâts vont être provoqués, vous avez le choix entre « seraient » au pseudo-indicatif et « fussent » au subjonctif.
Dans les deux cas, le subjonctif « fussent » peut être remplacé de façon moderne par « soient ».Tableau
Indicatif Subjonctif Simultanéité Présent on espère qu’ils sont il faut espérer qu’ils soient Simultanéité Passé on espérait qu’ils étaient il fallait espérer qu’ils fussent (4) Postériorité Présent on espère qu’ils seront il faut espérer qu’ils soient (2) Postériorité Passé on espérait qu’ils seraient (1) il fallait espérer qu’ils fussent (3) (4) (1) Ce conditionnel présent est parfaitement valide, en tant qu’il représente simplement un indicatif futur dans le passé
(2) On utilise le subjonctif présent car il n’existe pas de subjonctif futur
(3) On utilise le subjonctif imparfait car il n’existe pas de subjonctif futur dans le passé
(4) La façon moderne est de remplacer ‘fussent’ par ‘soient’- 1235 vues
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Bien sûr, « tranquille » ne s’applique pas à « restaurant ». Nous pouvons simplement dans un premier temps nous demander si c’est un adjectif s’appliquant à « ministres » ou un adverbe s’appliquant à la locution verbale « se faire un restaurant » : le mot s’applique-t-il au verbe, en nuançant le sens (déjeuner tranquille = déjeuner en paix, donc pas d’accord au sens adverbial) ; ou au sujet (les ministres, tranquilles, déjeunent, donc accord de l’épithète détachée).
Mais la règle n’est pas celle-là.
Un adjectif, même si on souhaite lui donner une valeur adverbiale, s’accorde si on peut le considérer formellement comme une épithète détachée, même sans virgule :
– Dans ce restaurant, les ministres déjeunent, tranquilles.
– Dans ce restaurant, les ministres déjeunent tranquilles.
– Les ministres se font un restaurant tranquilles.
La présence d’un verbe et le rejet de l’adjectif immédiatement derrière ce verbe n’y changent rien.L’emploi adverbial du mot « tranquille » est recensé par des dictionnaires. Le fait même qu’on puisse isoler l’expression « déjeuner tranquille » signifiant « déjeuner en paix », qui ne s’applique à personne en particulier mais à une façon de déjeuner, montre que le sens est plutôt adverbial.
Je veux déjeuner tranquille = je veux déjeuner en paix.
Et cependant on accorde au féminin ou au pluriel : Ils veulent déjeuner tranquilles. Elles veulent déjeuner sereines, sans être dérangées.
Car c’est finalement le couple « sujet + verbe » qui reçoit un adjectif, et on l’accorde selon le sujet.
Au point que vous pouvez considérer que c’est une règle d’accorder systématiquement l’adjectif quand il peut être épithète du sujet exprimé.
Et même quand le sujet est sous-entendu.
– Est-il possible de déjeuner tranquilles, de déjeuner sans être dérangée ?
L’invariabilité n’est possible qu’en neutralisant le sujet.
– Y a-t-il dans cette ville un restaurant où (on puisse) déjeuner tranquille, sans être dérangé ?L’épithète détachée, même quand elle suit un verbe, même non séparée par une virgule, et bien qu’elle puisse avoir dans l’esprit du locuteur une valeur adverbiale, s’accorde néanmoins avec le nom qu’elle est susceptible de qualifier.
Pour justifier le singulier dans votre phrase, il faut chercher une autre fonction, liée au contexte. Ainsi, le pseudo-adverbe « tranquille » pourrait ne s’appliquer ni au sujet ni au verbe, mais être syntaxiquement une incise à valeur de proposition, signifiant par exemple « et tout cela se passe comme si de rien n’était » : « Ils nous mentent. On gobe tout. Tranquille ! » Je pense que c’est ce sens, non rattaché syntaxiquement aux autres éléments de la phrase, qui est l’intention de l’auteur.
Cette réponse a été acceptée par Vartol. le 5 avril 2021 Vous avez gagné 15 points.
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