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On s’invente quelque chose ou quelqu’un de virtuel, d’imaginaire.
Pierre s’invente une vie, une petite amie, un ami imaginaire.
Peut-on s’inventer quelque chose ou quelqu’un de réel ?
Il a loué les services d’une jeune femme afin de s’inventer une petite amie pour la soirée ???
Avec un morceau de carton et trois bouts de ficelles, les enfants s’inventent un jouet ???Examinons ces phrases inspirées de diverses réponses.
La culture se développe rapidement en temps de paix. // La culture s’invente rapidement en temps de paix.
= La culture invente elle-même… ( aucun sens).
= On invente la culture… (Personne n’invente la culture = aucun sens).On peut appliquer la même analyse aux phrases :
Le théâtre se développe grâce à la venue des artistes. // Le théâtre s’invente grâce à la venue des artistes.
La langue française s’enrichit grâce à l’apport de mot nouveau comme « se réinventer ». // La langue française s’invente grâce à l’apport de mot nouveau comme « se réinventer ».
Peut-on s’inventer ?
Que fais-tu ? à Je m’invente. (Normalement, cela est incorrect).
On peut remarquer que « s’inventer » a besoin d’un sujet humain. Les autres énoncés n’ont aucun sens.
« S’inventer » signifie « développer », « imaginer », « créer » quelque chose ou quelqu’un de virtuel, mais plus difficilement quelqu’un ou quelque chose de réel.Le préfixe « ré- » signifie « refaire ». Logiquement « se ré-inventer » devrait signifier « recommencer à s’inventer ».
Je ne trouve pas choquant de dire :
Pierre recommence à délirer : il s’est réinventé un ami imaginaire.
A nouveau, j’ai besoin de fuir la réalité. Je vais me réinventer un monde imaginaire.Par contre, j’ai plus de mal avec les énoncés :
A nouveau, il a loué les services d’une jeune femme afin de se réinventer une petite amie.
A nouveau, les enfants trouvent du carton et des ficelles avec lesquels ils se réinventent un jouet.A cause du covid, le restaurant se réinvente. Le patron revisite tous les plats et il veut que tu ambiances davantage la salle pour réattirer les clients.
Si « se réinventer » existe, il devrait être accompagné d’un sujet humain et d’un complément du verbe qui désigne quelque chose ou quelqu’un de virtuel.
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Je vais me réinventer en réinventant l’eau chaude.
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Petit test.
C’est cultivées suspendues que les roses sont les plus belles.
C’est cultivés suspendus que les coquelicots sont les plus beaux.
Donc accord en genre et en nombre.
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« Inventer » est un verbe perfectif.
Une fois qu’un objet, une idée, une langue… est inventé, l’action est définitivement terminée. Et, elle ne pourra jamais se reproduire.
On peut ensuite améliorer, faire évoluer, renouveler l’invention de départ (on améliore la machine à peur, on renouvelle le mythe de Don Juan…)
On peut aussi redécouvrir une invention oubliée.
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Je rebondis sur la réflexion de Joelle.
Peut-on inventer quelqu’un ? Et par conséquent, réinventer quelqu’un ?
J’ai l’impression qu’on invente quelque chose (objet ou idée) pas quelqu’un.
Léonard de Vinci a inventé l’hélicoptère.
Il a aussi inventé la Joconde ????
Non, il a plutôt créé la Joconde.
Victor Hugo a inventé un nouveau personnage : Quasimodo.
Victor Hugo a inventé Quasimodo ???
Non, il a plutôt imaginé Quasimodo.
La télé a inventé Nabilla. ????
Non, la télé a découvert Nabilla.
Donc.
Elle s’invente (= elle invente elle-même). Je n’ai jamais lu ni entendu un tel énoncé.
Pierre, je l’ai quasiment inventé. Sens figuré (dans cet énoncé, je traite Pierre comme un objet.)
On peut appliquer le même raisonnement pour « réinventer » et « se réinventer ».
« Ma chérie, je vais te réinventer » n’a pas beaucoup de sens.
Par contre, « ma chérie, je vais te métamorphoser ».
Je vais me réinventer (je vais réinventer moi-même) n’a guère de sens.
Les verbes proposés par Tara me semblent plus appropriés.
En conclusion : je ne veux pas paraître trop snob, mais « réinventer quelqu’un » ou « se réinventer » ressemblent un peu à de la novlangue de télé-réalité.
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Petit test.
Il avait cru qu’il vous verrait pour les vacances.
Il avait cru qu’il vous verra pour les vacances. (pas français).
Donc, j’avais cru que je vous verrais.Dans un récit au passé, le conditionnel sert à exprimer une action certaine (on parle de « futur du passé ») (J’étais certain qu’elle viendrait et c’est ce qu’elle fit) ou une hypothèse ( Elle viendrait peut-être si j’étais gentil. Mais, malgré tous mes présents, elle ne vint pas).
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Je vous remercie pour ces réponses qui m’ont bien éclairé concernant ma première question. Je vais effectivement éviter de me mettre en difficulté devant les élèves. Mais je voudrais revenir sur la seconde question et sur l’analyse de Joëlle.
Cette équipe est inconnue de tous = attribut car « inconnue » est un adjectif.
Mais.
Cette équipe est connue de tous = voix passive (tous connaissent cette équipe.)
La différence entre ces deux phrases repose sur un préfixe.
Ces deux phrases peuvent répondre aux questions : « Comment est cette équipe ? », « Quelles sont ses caractéristiques ? »« connue de tous » ne peut-il pas être lui aussi interprété comme un attribut ?
Si c’est le cas, alors « appréciée de tous » peut lui aussi être interprété comme attribut.Toutes ces questions que je n’aborderai pas avec des élèves viennent de deux extraits de la riegel.
Riegel (chapitre VII – le groupe verbale – 2.4.5.3 le participe passé) p.342 – 344.
« Le participe passé peut avoir aussi la fonction d’attribut du sujet :
La pelouse était couverte de faibles vapeurs condensées.
Quand le participe passé est attribut du sujet, sa valeur adjectivale efface sa valeur verbale ».
La riegel analyse donc le participe passé « couverte » comme un adjectif attribut du sujet et ne dit rien à propos de « de faibles vapeurs condensées ».
Logiquement, il devrait s’agir d’un complément de l’adjectif (= pleine de faibles vapeurs condensées).Sept lignes plus loin, ils écrivent :
« Mais il est impossible d’assigner au participe passé une valeur adjectivale quand il exprime un procès au passif avec un complément d’agent ».
Il y a dans cet extrait de la riegel quelque chose que je ne comprends pas. En effet, « de faibles vapeurs condensées » peut s’analyser comme un complément d’agent.
De faibles vapeurs condensées couvraient la pelouse.
Donc « couverte » ne devrait pas être attribut.
Cela est confirmé plus loin (chapitre XI – les types de phrases – 7.3 le complément d’agent). On peut lire :
« La phrase le sol était recouvert d’une épaisse couche de neige s’analyse comme la version passive de une épaisse couche de neige recouvrait le sol ».
Comprenez-vous mon embarras ?
Soit la Riegel se contredit. Soit c’est moi qui ne comprends pas quelque chose.
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