Le profil de jean bordes
Grand maître
12549
points

Questions
50

Réponses
2076

  • Grand maître Demandé le 3 janvier 2015 dans Accords

    Le participe passé accompagné d’un attribut d’objet direct s’accorde ordinairement avec cet objet si celui-ci précède le participe : il l’a rendue heureuse.
    Dans cet exemple, l’ est complément d’objet direct, heureuse est attribut de l’, le participe passé s’accorde avec l’.
    On dira donc : je me suis faite belle (et non je me suis « fait » belle).
    Cependant, cette règle est mal respectée, par beaucoup d’écrivains et désormais, par l’usage, ainsi même Grevisse renonce à l’imposer. Tout cela explique de nombreuses hésitations.
    Je me suis mise sur mon trente-et-un et je me suis autorisée suivent la règle, bien connue, selon laquelle le participe passé s’accorde avec le complément d’objet direct si celui-ci précède le verbe.
    L’analyse est tout autre pour je me suis permis ; le complément d’objet direct n’est pas me mais quelque chose (je me suis permis quoi ? quelque chose), en effet, on permet quelque chose mais on permet à quelqu’un. Le complément d’objet direct suit le participe passé, donc ce dernier est invariable, on dira donc : je me suis permis

    • 108776 vues
    • 13 réponses
    • 0 votes
  • Grand maître Demandé le 2 janvier 2015 dans Question de langue

    Fuel est un anglicisme qui provient de l’anglais fuel-oil , « huile combustible ».
    Fioul
      est un mot relativement récent, il est la forme francisée de fuel et il est, naturellement, recommandé.

    • 6858 vues
    • 2 réponses
    • 0 votes
  • Grand maître Demandé le 1 janvier 2015 dans Question de langue

    Le pléonasme est le fait d’exprimer plusieurs fois, volontairement ou non, la même information dans la phrase. On dit aussi tautologie dans un sens voisin.
    Le pléonasme est tout à fait admissible quand il sert à donner à l’expression une force particulière, c’est une figure de style lorsque l’effet est recheché par le rédacteur ou la personne qui parle. On en rencontre souvent en littérature, le plus connu est le fameux « Je l’ai vu, dis-je, de mes propres yeux vu, ce qui s’appelle vu… » de Molière dans Le Tartuffe.
    L’Académie française donne aussi un exemple qu’elle accepte :« Il répète dix fois la même chose ».
    Le pléonasme joue parfois pour donner un équilibre à la brièveté d’un mot ou d’une locution, aussi utile pour la prosodie que pour assurer le sens :
    La marche à pied est excellente pour la santé .
    Je tourne en rond (plus satisfaisant que « je tourne », trop bref).
    Le pléonasme peut avoir un rôle dynamique : Cette grossièreté lui fit dresser les cheveux sur la tête.
    Il est souvent employé en poésie : l’azur bleu, l’onde humide.

    Le pléonasme est souvent plus fautif que bienvenu. On peut en citer un, malheureux et regrettable, d’un président qui, en parlant de la crise avait dit : « il y a eu des antécédents dans le passé »…
    D’autres pléonasmes sont connus, la liste est longue : un hasard imprévu, la panacée universelle, prévoir à l’avance, etc
    Un pléonasme est dit vicieux lorsqu’ils n’ajoute rien à la force de l’expression : un petit nain, une petite maisonnette, etc.
    Il existe aussi le pléonasme grammatical ou redondance. Le Certificat Voltaire le définit ainsi : « expression sous deux formes différentes, d’une même relation entre des éléments de la phrase ».
    Il prend comme exemple de et dont, en précisant que dont signifiant de qui, de quoi contient déjà « de ».
    Il est ainsi incorrect d’écrire « C’est de ce village marocain dont il se souvient », car le de et le dont sont redondants. On écrira « C’est de ce village marocain qu’il se souvient » ou « C’est ce village marocain  dont il se souvient ».
    Hélas, le pléonasme fautif est plus répandu que le pléonasme heureux, qui est une figure de style, mais ce n’est pas « une faute de français dans tous les cas », pour reprendre vos termes, l’effet en est parfois recherché.

    Cette réponse a été acceptée par BTN. le 2 janvier 2015 Vous avez gagné 15 points.

    • 15784 vues
    • 4 réponses
    • 0 votes
  • Grand maître Demandé le 1 janvier 2015 dans Accords

    Les approches peuvent être différentes :
    1. Lorsque le sujet d’un verbe est un collectif numéral (dizaine, centaine…), l’accord du verbe se fait selon le sens (syllepse).
    Selon que l’on considère le groupe comme une entité compacte, unie ou comme un grand nombre d’individus, on accordera le verbe avec le numéral (singulier) ou avec le complément du numéral (pluriel) :
    Premier cas : Une centaine de personnes manifesta devant la préfecture (un groupe de personnes, un groupe [d’une centaine de personnes] manifesta).
    Deuxième cas : Une centaine de personnes manifestèrent devant la préfecture  (environ cent personnes manifestèrent).
    2. Souvent, ce collectif numéral désigne une quantité approximative d’éléments. Dans ce cas, on accorde habituellement le verbe avec le complément du collectif numéral, c’est-à-dire au pluriel :
    — Une centaine d’euros  suffiront.
    — Une dizaine de soldats  sont tombés durant le  combat.
    3. Parfois, le collectif numéral désigne une quantité précise d’éléments. Dans ce cas, le verbe s’accorde avec le collectif numéral, c’est-à-dire au singulier :
    — Une douzaine d’œufs  coûte entre trois et quatre euros.

    Voici quelques précisions données par le Bon usage :
    1. Exemples avec accord et sans accord :
    « Accord avec le complément : […] La cinquantaine d’ouvriers qui travaillaient dans la fabrique… — Une douzaine de bonnes se succédèrent [ici, on ne peut choisir que le pluriel, « Une douzaine … se succéda » est absolument inconcevable] […]
    Accord avec le nom complété : Une douzaine d’exemplaires de cette grammaire vous  coûtera quinze francs…. — Une quinzaine de jous fut nécessaire… — Une centaine de restaurants forme le demi-cercle […] Quand le nom support exprime une grande quantité, il n’est pas rare qu’il cède la primauté à son complément […] Une multitude d’oiseaux se mirent à chanter [que l’on peut assimiler à Une centaine d’oiseaux se mirent à chanter] […]
    Accord avec le nom complété […] Cet accord est ordinaire quand le collectif est précédé d’un article défini, d’un déterminant possessif ou démonstratif : …La foule des disciples s’est ruée [que l’on peut appliquer à La centaine de disciples s’est ruêe » (Le Bon usage. § 431). B
    2. « Quand les noms comme douzaine, centaine, millier, million sont employés sans complément exprimé parce que celui-ce se trouve mentionné dans le contexte, l’accord peut se faire avec ce complément sous-jacent. […]
    Accord avec le complément sous-jacent : […] Les oiseaux commandés par la petite princesse  […] Une vingtaine survivaient […] — Il voyait les garçons et les filles. Une douzaine  dansaient. […]
    Avec le nom exprimant la quantité : C’était l’avis de quatre cents députés ; une centaine, au plus, était contre.. » (Le Bon usage. § 438).

    Dans le cadre de votre exemple, pour conserver le singulier, on concevrait mieux quelques coureurs qui s’extraient de l’ensemble des coureurs, du peloton : Une dizaine de coureurs s’échappa du peloton (notion de groupe : un groupe [d’une dizaine de coureurs] s’échappa).
    En ce qui concerne votre exemple lui-même, on peut, certes, concevoir les coureurs dans leur globalité : « une centaine de coureurs a participé… » (un groupe [constitué d’une centaine de coureurs] a paricipé…), on met alors l’accent sur le groupe, l’ensemble, la centaine, mais cela ne saute pas aux yeux.
    Le contexte semble souligner davantage le nombre de coureurs (environ cent) et non sur l’ensemble (la globalité des coureurs), ce n’est pas le groupe de coureurs qui saute aux yeux, c’est le nombre de coureurs. On peut préférer alors, sans condamner l’autre formulation : une centaine de coureurs ont participé… (environ cent coureurs ont participé).
    Mais là encore, on veillera à toujours prendre en compte le sens.

    • 70659 vues
    • 5 réponses
    • 0 votes
  • Grand maître Demandé le 31 décembre 2014 dans Accords

    Lorsqu’un adjectif de couleur est modifié par un autre adjectif qui en nuance la couleur, les deux sont invariables : des robes rouge foncé et donc des robes rose pâle.
    Ce sont les noms de couleurs composés qui posent un problème :
    1. Lorsque  le nom est qualifié par un adjectif, ce dernier s’accorde avec le nom : des bleus profonds.
    2. Lorsque le nom de couleur  est qualifié par un autre nom, ce dernier reste invariable : des roses saumon , (des roses [de la couleur du] saumon.
    3. Lorsque le nom de couleur est composé de deux adjectifs de couleur, ils sont liés par un trait d’union et sont invariables : des bleu-vert.

    • 35020 vues
    • 2 réponses
    • 0 votes
  • Grand maître Demandé le 30 décembre 2014 dans Accords

    Quand un syntagme prépositionnel tel que en couleur, en noir, etc. est précédé de tout, on a le choix, au singulier, entre « une année tout en couleur » (tout considéré comme adverbe) et « une année toute en couleur » (tout considéré comme adjectif [précisément épithète détachée]).
    Selon le sens, on aura :
    — une année toute en couleur : une année entière — en couleur.
    — une année tout en couleur : une année — entièrement en couleur.

    • 70386 vues
    • 4 réponses
    • 0 votes
  • Grand maître Demandé le 29 décembre 2014 dans Question de langue

    Il est incontestable que « en campagne » doit être réservé aux opérations militaires (« partir en campagne », « les troupes sont en campagne ») ou à des opérations de communication (« être en campagne électorale »). L’employer dans un autre contexte serait un contresens.
    Il faut donc dire exclusivement « vivre à la campagne ».
    On réservera « en retraite » au domaine militaire (« battre en retraite») ou dans le sens de « se retirer quelque temps pour se ressourcer, méditer… », on dira bien alors « partir en retraite ». Pour un état, une situation, « être en retraite » est tout à fait admis (« un fonctionnaire en retraite »), mais on dira aussi « être à la retraite ».
    Le Bon usage précise :
 « En parlant de quelqu’un qui s’est retiré d’une fonction ou d’un emploi, tout en continuant à toucher une somme mensuelle, on dit qu’il est à la retraite (Ac. 1935, art. retraité) ou en retraite : Officier, fonctionnaire en retraite, à la retraite (Rob.). […] C’est à la retraite qui est demandé après mettre ou mise, admettre ou admission : Cet officier a été mis à la retraite. (Ac. 1935). » (Le Bon usage. § 1051).
    Il faut dire « partir à la retraite », « être mis à la retraite » ; mais « être en retraite » ou « être à la retraite » sont admis l’un et l’autre.
    Pour ce qui est de « en matinée », c’est tout autre chose : on ne devrait pas, en principe, l’employer. En effet, « matinée », dans le langage mondain, désigne le spectacle lui-même, qui se déroule en début d’après-midi (Littré) : « organiser une matinée ». L’usage courant s’est emparé du terme « en matinée ». Il en est de même pour « en soirée ». Il est ainsi admis (même parfois préférable) de dire « cette pièce se joue en matinée, en soirée » ; force est de reconnaître que « la pièce se joue dans la matinée » pêcherait par manque de clarté (et nous ne serions plus dans le même registre).
    On peut épiloguer (inutilement) sur « sortir en soirée » et sur « aller dans une soirée », qui sont équivalents.  En revanche, il est déconseillé de dire « il viendra en soirée » pour « il viendra dans la soirée » et hors de question de dire « la Bibliothèque offre de travailler dans la soirée » pour « la Bibliothèque offre de travailler en soirée ».
    Les expressions « en recherche d’emploi  » (pas très heureuse celle-là, d’ailleurs) et  « à la recherche d’un emploi » nécessitent une analyse plus fine. Il faut alors envisager le côté dynamique, « à la recherche d’un emploi » et le côté plus « statique » (qui peut déplaire), « en [situation de] recherche d’emploi », soit, par élision, « en recherche d’emploi », mais, si l’on peut, en effet, accepter les deux formulations,  je réserverais plutôt cette dernière à l’aspect administratif.
    Il faut donc utiliser « à » et « en » à leur juste place : « habiter en ville » mais « habiter à la campagne », en tenant compte de certaines particularités.

    Cette réponse a été acceptée par Cathy Lévy. le 30 décembre 2014 Vous avez gagné 15 points.

    • 15624 vues
    • 5 réponses
    • 0 votes
  • Grand maître Demandé le 27 décembre 2014 dans Question de langue

    Dans vos exemples, c’est incontestablement « tel quel », « il a rendu son devoir tel quel ».
    Le terme « tel que » s’emploie dans les phrases du type : « Nous vous renvoyons le document tel que nous l’avons reçu », « Il apprend des langues anciennes telles que le latin et le grec ».

    • 8413 vues
    • 2 réponses
    • 0 votes
  • Grand maître Demandé le 26 décembre 2014 dans Accords

    La règle est que, dans un nom composé formé d’un verbe et d’un complément, le verbe ne varie pas.
    On considère artificiellement que garde servant à désigner une personne, est traité comme un nom et il est alors variable (des gardes-chasse) et que garde servant à désigner une chose, est traité comme un verbe et il est alors invariable (des garde-meubles).
    Cependant, le Conseil supérieur de la langue française, l’Académie française, Grevisse proposent de toujours considérer garde comme un élément verbal et de le traiter comme étant invariable.
    Grevisse est très net sur ce point.
    L’Académie française a la position suivante :
    « Pour former le pluriel de ces mots [les noms composés avec garde], dans un souci de simplification et d’unification, l’Académie française propose de toujours considérer Garde comme élément verbal et de le laisser invariable. Seul le second élément, qui est un substantif, pourrait porter la marque du pluriel. » (Dictionnaire de l’Académie française. Article garde).
    Cependant, elle a, néanmoins, une position plus souple : « Toutefois, l’Académie française n’entend pas condamner la distinction traditionnellement établie selon que Garde y est traité comme élément verbal ou comme substantif, et que le deuxième élément est lui-même perçu comme invariable. Elle ne saurait considérer comme fautives les orthographes qui sont fondées sur cette distinction […] ». (Dictionnaire de l’Académie française. Article garde).
    Le Trésor de la langue française adopte le pluriel « des garde-frontières », mais cite des auteurs qui emploient « des gardes-frontières ».
    Enfin, voici la position du Conseil supérieur de la langue française lors de la proposition des « rectifications de l’orthographe » en 1990 : « Bien que le mot composé ne soit pas une simple suite de mots, les grammairiens de naguère ont essayé de maintenir les règles de variation comme s’il s’agissait de mots autonomes, notamment :
    – en établissant des distinctions subtiles : entre des gardes-meubles  (hommes) et des garde-meubles (lieux), selon une analyse erronée déjà dénoncée par Littré.
    – en se contredisant l’un l’autre, voire eux-mêmes, tantôt à propos des singuliers, tantôt à propos des pluriels (un cure-dent, mais un cure-ongles […] ». Il préconise « des gxarde-meubles », dans tous les cas.
    Si l’on veut être puriste ou si l’on veut être « moderne » (réforme de 1990), on laissera garde invariable : « des garde-frontière  » ou « des garde-frontières », selon qu’il y a une ou plusieurs frontières à garder.
    En revanche, on rencontre souvent des gardes-frontières,  notamment dans la définition du Robert. En outre, l’Académie française, sans l’adopter, ne considère pas comme fautif l’emploi de garde au pluriel.
    On peut donc accepter (avec beaucoup de réserves, pour ma part), puisque l’Académie française l’admet, puisque certains dictionnaires l’adoptent (le Robert), des gardes-frontière ou des gardes-frontières, mais alors on ne suit pas la règle.
    En ce qui me concerne, j’écris  « des garde-frontière » ou « des garde-frontières », considérant que garde est un élément verbal.

    • 16289 vues
    • 5 réponses
    • 0 votes
  • Grand maître Demandé le 26 décembre 2014 dans Question de langue

    Ce mot existe, mais il ne correspond nullement à l’usage auquel vous le destiniez.
    Il est employé en philosophie scolastique, et signifie : différence qui exclut toute ressemblance entre les êtres.
    On est très loin de votre dissertation.
    Peut-être que le terme « ambiguïté » était plus adapté.

    • 32105 vues
    • 3 réponses
    • 0 votes