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Quelques pistes :
* Dans la mesure où ce nom commun est apparu par antonomase (on a créé le nom commun en désignant des rois de façon générique par le nom propre Pharaon), sa féminisation est audacieuse tant qu’on a conscience du procédé. Ainsi, si Bruno Le Maire est un mozart de la finance, doit-on considérer que Christine Lagarde est une mozarte de la finance ? ou une macronne de la politique ?
* Ce procédé me semble également écraser l’histoire du mot, le considérant comme un simple nom de métier ou de fonction dans une administration, à la manière d’une caporale ou d’une cheffe de rayon. Les mots qui traversent les siècles me font plus forte impression que ceux qui s’adaptent aux circulaires administratives.
* Il n’y a pas d’inconvénient syntaxique à conserver un nom au masculin, ou inversement : le tyran Anne Dupont, la sentinelle Robert Dupont.
* C’est un choix délibéré de l’auteur que d’insister sur l’appartenance sexuelle du titulaire d’une fonction en la féminisant, cela ne vient pas d’une règle de la langue française ; les historiens ne le font pas, et c’est seulement une démarche militante qui permet de le faire.
* Rien n’indique qu’il faille une marque sonore ou graphique à une féminisation : un petit jupiter, une petite jupitère…
* Rien n’indique que les mécanismes utilisés pour les mots latins fonctionnent avec d’autres mots ; par exemple un lycaon n’a pas de féminin, et le suffixe latin -onne adapté aux lions n’est pas forcément adapté aux pharaons. D’ailleurs, la lettre « e » n’est pas non plus particulièrement un marqueur du féminin : une maison (genre féminin), une souillon (genre féminin et sexe féminin)…
* Si un titre honorifique étranger était traduit en français « le soleil », souhaiteriez-vous aussi le féminiser ? Et si oui comment ? Que signifie le mot « phraraon », contient-il un sens originel ou une histoire qu’il conviendrait de respecter ?
Bref, il me semble utile et respectueux d’étudier sérieusement l’histoire d’un mot avant de le féminiser à l’arrache.- 141 vues
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La notion de nature d’un mot n’a pas grand intérêt en syntaxe, et vous auriez tort d’établir une correspondance formelle entre par exemple la nature de nom et la fonction de COD, ou entre la nature d’adjectif et la fonction d’épithète.
Dans les phrases « je lui parle fort, je lui parle lentement, je lui parle français », on a des façons de parler, et le complément est dans tous ces cas adverbial.
Alors, que fort soit un adjectif, que lentement soit un adverbe, ou que français soit un nom… qu’importe ? C’est l’emploi (emploi nominal, emploi adjectival, emploi adverbial…) qui compte. Peut-être lirez-vous quelque part que fort est un adjectif qui peut s’utiliser adverbialement, mais il n’y aurait pas vraiment d’inconvénient syntaxique à considérer l’inverse.
Pour « je lui parle français », on pourrait tout autant dire qu’on a un adjectif utilisé adverbialement qu’un nom utilisé adverbialement, puisque l’adjectif et le nom sont le même mot. Un mot n’est pas toujours « en soi » nom ou adjectif ; le mot « aîné » est le même mot dans « l’aîné » et « le fils aîné », il ne mérite pas deux entrées différentes dans un dictionnaire selon son utilisation.
S’agissant d’une langue, en principe, en fonction d’épithète on considère qu’on a un adjectif, et avec un article on considère qu’on a un nom, mais sans article et en fonction adverbiale, la question a peu de sens (cet adverbe est-il un nom ou un adjectif ?).
Pour ce qui est de la fonction, comme complément du verbe « parler » non transitif direct, on a donc forcément un complément adverbial et non un COD.Quand « parler » prend un sens transitif, utilisé par exemple pour dire « connaître » ou « pratiquer » (mais non « converser »), il peut être syntaxiquement préférable d’utiliser un déterminant, et alors ce complément peut être qualifié clairement de nom, et être analysé comme un complément d’objet direct (ou complément d’objet interne pour certains grammairiens, comme dans vivre sa vie). On le reconnaît au fait qu’on peut le pronominaliser (elle parle le français –> elle le parle) ou le mettre en fonction de sujet (on parle le français en Autriche –> le français est parlé en Autriche).
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Dès qu’on dit que tel mot est « un mot d’origine étrangère » et non « un mot étranger », c’est qu’on considère que c’est un mot intégré au français, et on peut alors l’écrire sans italique.
Pour faire votre choix, vous pouvez (pour les domaines dont vous n’êtes pas spécialiste) simplement vérifier la présence d’un mot dans un dictionnaire, c’est-à-dire laisser à d’autres le soin de savoir si ce mot est entré ou non dans la langue française. Pourquoi pas le dictionnaire collaboratif fr.wiktionary.org, qui intègre très largement (trop largement diront sans doute certains) les mots qui s’utilisent en français. Vous y trouverez sans surprise les mots beagle et yorkshire. Dans cette dernière phrase j’ai écrit beagle et yorkshire en italique parce que je parle des mots et non des chiens.Ni la conservation ou non de l’orthographe d’origine, ni la prononciation en français, ne sont des critères pour choisir l’italique. Par exemple, pour le mot « surf », il n’y a pas besoin d’attendre qu’on écrive à la française « seurf », ou inversement qu’on prononce à la française « sürf », pour considérer que ce mot est intégré au français et qu’on peut l’écrire sans italique.
Sans aucune adaptation aux normes françaises, en utilisant l’orthographe anglaise, et même en conservant la prononciation anglaise, on écrit sans italique : « ce weekend, je vais faire du surf avec mon yorkshire ».Maintenant, si l’origine étrangère d’un nom de race vous a fait réfléchir, c’est peut-être parce que c’est un nom d’origine étrangère (j’ai répondu ci-dessus), mais c’est aussi probablement parce que c’est un nom de race.
Par parallélisme avec yorkshire, s’il existait une race aveyron, seriez-vous tenté d’y mettre de l’italique ?
Par parallélisme avec beagle, s’il existait une race équivalente nommée en France bégueule (une origine possible du mot), seriez-vous tenté d’y mettre de l’italique ?
Si oui, votre question ne concerne pas les mots d’origine étrangère, mais elle concerne une insistance sur le nom de la chose plutôt que sur la chose désignée par ce nom. Votre question devient : les noms de races prennent-ils l’italique ?
Oui, plus souvent que d’autres mots, les races, les espèces, le nom des lettres, les désignations officielles, les autonymes, prennent parfois l’italique : « Est-ce que manger est un verbe du premier groupe ? Il n’y a de x dans ce mot. L’adjectif rose est-il rose ? ».
On mange des cèpes et des giroles sans italique, mais si on tombe sur une espèce qui n’a pas de nom vernaculaire dans notre région ou dans notre langue, alors on mange des sicocus ramidus, avec de l’italique, car cela signifie « le champignon dont le nom officiel de l’espèce est… ». On n’utilise pas la métonymie consistant à donner le nom de l’espèce à l’exemplaire récolté. Plus le nom est rare, plus il est officiel, plus il est latin ou étranger, plus on a tendance à mettre en valeur qu’on parle du nom de la chose plutôt que de la chose. Et c’est tout à fait légitime.
a) Mettre l’italique au nom de la race, c’est dire qu’on parle du nom de la race.
b) Ne pas y mettre l’italique, c’est dire qu’on parle d’une race (une lignée), ou par métonymie d’individus de telle race.
a) Si vous pouvez construire votre phrase de manière à ajouter « qu’on nomme » ou « dont le nom est » avant le nom, alors vous parlez du nom, et vous pouvez utiliser, par exemple et si vous le souhaitez, l’italique pour souligner cela.
b) Si vous pouvez ajouter « mon » avant le nom, alors vous parlez d’un individu, et l’italique n’est pas envisageable.
a) — La race yorkshire a été reconnue seulement en 1956
b) — Mon yorkshire joue dans le jardin- 230 vues
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1.
La construction « changer de place à » existe je crois dans l’usage populaire, et si on la lit rarement, je l’entends parfois :
— on m’a demandé de changer de place à ma voiture
Le prolongement correct de cette construction serait l’utilisation du pronom datif « lui » :
— on m’a demandé de lui changer de place
Apparemment, pour les personnes s’exprimant ainsi, ce n’est pas la voiture qu’on change, mais son emplacement : je lui ai changé de moteur, je lui ai changé de place…. Et comment leur donner tort ?
Mais bien qu’elle soit logique syntaxiquement, ce n’est pas cette forme qui s’est imposée en français normalisé, et on considère majoritairement que c’est la voiture qu’on change (de place) et non la place (de la voiture) qu’on change.
La question tourne autour de l’identification du COD, mais il ne faut pas chercher ce COD avec trop de désinvolture. Si l’usage actuel est de « changer une chose de place », on trouve par exemple de façon plus conforme à l’histoire de la langue « changer de place à un cheval quand il est attelé » dans le « Thresor de la langue francoyse » en 1606.
Il est fréquent que le français populaire ou régional soit plus conforme à l’esprit de la langue que sa version standardisée, et, selon le contexte, vous ne devez pas forcément vous interdire « lui changer de place ».
Avec d’autres compléments, la possibilité de double approche demeure entendable de nos jours :
— ce soldat, on l’a changé d’affectation (le soldat a changé de régiment)
— ce régiment, on lui a changé d’affectation (le régiment a changé de fonction, de rôle stratégique à jouer)
— ce bâtiment, on l’a changé d’affectation : on l’a affecté à l’accueil du public
— ce bâtiment, on lui a changé d’affectation : on lui a affecté l’accueil du public2.
Pouvez-vous préciser ce que vous appelez maladresse ? Parlez-vous d’une faute syntaxique dans votre phrase, ou de vocabulaire, de style ?- 205 vues
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Si vous tenez compte de la ponctuation à l’intérieur de la liste, et si vous connaissez ce formalisme cohérent à la forme affirmative
Faites ceci :
— la chose A ;
— la chose B ;
— la chose C.sa déclinaison à la forme interrogative est
Pourriez-vous faire ceci :
— la chose A ;
— la chose B ;
— la chose C ?Ci cette solution ne vous convient pas, s’il y a un choix à faire, et si on considère que votre « pourriez-vous faire » signifie « merci de faire », c’est bien la liste qu’il faut privilégier (donc les deux points), car la question n’en est alors pas une. Et dans ce cas, écrivez carrément, sans forme interrogative, « je vous remercie de bien vouloir vous charger de… ».
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Dans un texte moderne, non.
Même à mon âge avancé, je n’ai jamais entendu qu’on puisse faillir à quelqu’un.
Cette construction, qui a existé, n’a plus cours.- 128 vues
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Non, ce n’est pas correct, pas dans un texte moderne, comme vous le suggérez. Si le contexte est par exemple « en France après 1900 », la phrase est incorrecte.
(La première réponse que vous avez reçue, disant « exact mais non, mais non et oui » est effectivement incompréhensible, car elle semble absurdement à la fois refuser et justifier cette forme.)- 143 vues
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