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  • Grand maître Demandé le 12 novembre 2022 dans Question de langue

    De préférence, on ne dit pas « anticiper sur », car le verbe « anticiper » est transitif et il n’y a aucune raison ici de l’utiliser intransitivement. Je ne prétends pas que la construction intransitive (ou avec ellipse du COD) ne puisse pas exister, mais il est tellement simple de l’éviter. Donc on anticipe une chose. Plus précisément, on anticipe un événement, car anticiper l’avenir, c’est ridicule. « Se prémunir contre », c’est bien construit, mais comme dans « prémunir » il y a « pré », c’est inutile de mettre « à venir » dans le complément. Vous remplacerez donc avantageusement « à anticiper sur l’avenir et à se prémunir contre les crises à venir » par « à anticiper les crises« . Si vous êtes payé à la ligne vous perdez trois quarts de votre salaire, mais tant pis, c’est mieux comme ça.

    Sinon, votre infinitif, oui, il est valide. Cherchez dans une grammaire ou au hasard d’internet « infinitif de narration » composé classiquement de ces quatre éléments : « et » + sujet + « de » + infinitif. Souvent dans un texte au présent (mais c’est possible au passé), pour rendre le récit vivant :
    — Alors le roi nous demande de nous rendre. Et moi de m’écrier : Jamais !
    — Soudain le chef fait un signe, et le peuple de se lever.
    — Le Prince menace l’artiste, mais Léonard de prévenir : bla bla bla !
    C’est très daté, on ne l’entend jamais à l’oral, et il faut un contexte qui s’y prête (un récit vivant). Dans un texte moderne, ça peut être un peu ridicule. En fait, je lis cette forme principalement dans des imitations parodiques (ou ratées) du vieux français, et je ne l’entends que dans des sketchs, mais la forme est parfaitement valide. Il faut en tester la validité à l’échelle d’un texte entier ; si le texte est bien écrit, ça passe nickel, je pense l’avoir lu dans des contes, je pourrai chercher.

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  • Grand maître Demandé le 11 novembre 2022 dans Question de langue

    Vous auriez écrit dans la seconde proposition « cela suppose », vous auriez eu un grande latitude dans la construction.
    Mais vous avez écrit « elle suppose », le pronom « elle » ne pouvant faire référence qu’à la présidence. Est-ce donc que la présidence suppose des choses ? Non, la présidence ne suppose rien du tout. Car c’est accéder à la présidence, ou être président, ou exercer la présidence, ou tout ce que vous voudrez, qui peut supposer, imposer, nécessiter… des qualités, ou tout ce que vous voudrez, mais probablement pas la présidence elle-même. La présidence formelle, la fonction, le statut, le titre… presque tout ce que ce mot peut recouvrir, ne suppose aucune qualité. À peine peut-on dire qu’une présidence de la République suppose une république et une organisation incluant une présidence, mais pas plus. Votre phrase est donc bien fautive.

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  • Grand maître Demandé le 11 novembre 2022 dans Accords

    Renoncez définitivement à mettre des déterminants au pluriel devant une série de noms au singulier.
    On ne dit pas : des gendarme et voleur
    On dit : un gendarme et un voleur
    On ne dit pas : je pense à lui les jour et nuit
    On dit : je pense à lui le jour et la nuit
    On ne dit pas : tous texte, sujet ou objet…
    On dit : tout texte, tout sujet, tout objet…
    On ne dit pas : n’importe quels directrice ou ouvrier…
    On dit : n’importe quelle directrice, n’importe quel ouvrier…

    Des mots alignés sans conjonction de coordination, c’est peut-être votre style, et ce n’est pas interdit par la loi. Mais reconnaissez que c’est un peu de votre faute si on ne comprend pas ce que vous voulez dire. Et il me semble que vous-même ne comprenez pas davantage, car quand après avoir écrit des mots, on en vient à se demander si le déterminant doit être mis au pluriel ou au singulier, c’est quand même qu’on ne sait pas vraiment ce qu’on a écrit. Je pense qu’en fait vous n’avez pas une idée bien claire de ce que vous voulez dire, et qu’en conséquence il est très prématuré de nous demander comme il faut l’écrire.

    Voici ce que je vous propose : mettez un déterminant à chaque substantif, et mettez des conjonctions de coordination entre les mots que vous coordonnez. Quand vous aurez fait cela, on comprendra le sens que vous voudrez donner à votre phrase, et il sera très simple de vous dire comment orthographier tel ou tel mot.

    Vous introduisez un concept assez simple, qui est l’énumération. Mais une énumération sans le moindre « et » ou « ou », est-ce vraiment une énumération ? Quelle est votre motivation pour coordonner trois mots sans conjonction de coordination ? C’est juste pour la devinette ? Dites-nous ce que vous voulez dire et on vous dira comment l’écrire.
    — N’importe quel crayon ou gomme ?
    — N’importe quels crayon ou gomme ?
    — N’importe quels crayon et gomme ?
    — N’importe quel.le crayon ou gomme ?
    — N’importe quel.le.s crayon et/ou gomme.s ?
    Et en supprimant la conjonction de coordination, dont apparemment vous n’avez aucune idée de la nécessité :
    — N’importe quel(le)(s) crayon(s), gomme(s) ?
    C’est vraiment cette question que vous êtes en train de nous poser ?
    Vous nous la posez sérieusement ?
    Si je résume, vous n’avez donc aucune idée du sens de votre phrase, vous n’avez non plus aucune idée de ce que vous souhaitez dire, et vous nous demandez comment il faut orthographier cela ?
    On ne peut pas écrire des suites de mots un peu au hasard, pour ensuite s’apercevoir qu’on ne comprend pas ce qu’on a écrit et demander des conseils pour tel ou tel accord.

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  • Grand maître Demandé le 11 novembre 2022 dans Question de langue

    Non, c’est juste une erreur de mot, c’est l’utilisation d’un mot qui n’est pas possible à cet endroit. C’est le signe qu’on n’a pas compris le sens d’un des deux mots, car il faut dire : « le prix de cet objet est élevé ; cet objet est cher ». C’est une erreur de construction et de vocabulaire car le sens des deux mots ne permet pas leur association. On comprend bien qu’il y a derrière cette faute une association d’idées, mais le problème n’est pas simplement que ces idées se recoupent, ce qui ne serait pas grave (ce serait un simple pléonasme non fautif), le problème est que la construction est en soi invalide.

    Le pléonasme ne contient aucune erreur de logique ou de construction invalide (et parfois même il est utile, ajoutant une idée). « Noir c’est noir » n’est pas un pléonasme à dénoncer, au même titre que son inverse « bleu comme une orange » n’offre aucune apparence d’incorrection grammaticale. Le pléonasme peut être une maladresse, ou une précision, ou une figure de style, ou un trait d’humour, que sais-je… En tout cas ce n’est pas une affaire qui concerne les grammairiens.

    Il faudrait chercher du côté de la classification des mots, tant des substantifs que des adjectifs.
    On pourrait par exemple classer les mots en disant que les noms désignant des concepts mesurables peuvent recevoir un adjectif de degré : prix bas, prix élevé, faible longueur, extrême profondeur, moindre coût, longue durée…
    Et que les adjectifs s’appliquant à l’objet lui-même (long, court, cher) ne sont pas prévus pour s’appliquer à une mesure (une caractéristique) de cet objet.

    Cette confusion, que vous refusez avec le mot « cher » (il n’existe pas de « prix cher »), la refuse-t-on autant pour d’autres mesures ?
    — Cet homme est grand, sa taille est… importante, élevée… ? comment qualifier la taille ? Est-ce que la notion de « grande taille » existe ? Oui peut-être parce que « grand » s’applique autant à une personne qu’à la taille de la personne ?
    Sinon, c’est vrai, une profondeur n’est pas profonde, une hauteur n’est pas haute, un longueur n’est ni courte ni longue.
    Et pourtant une « durée » peut-elle être « longue » plutôt qu' »importante » ? oui je pense. La durée n’est-elle pourtant pas un concept mesurable et s’appliquant à une période comme le prix est un concept mesurable et s’appliquant à un objet ? Est-ce parce que « durée » est utilisé par métonymie pour parler d’une période qu’on peut dire qu’une durée est longue ? Si « une durée » peut être utilisé pour une période, ou « une longueur » pour une distance, est-ce que « un prix » peut être utilisé pour parler d’une chose du point de vue de sa valeur ? Non, cela n’existe pas en français car les choses ne sont pas encore désignées par leur valeur, contrairement aux périodes qui peuvent être désignées par leur durée ou aux distances qui peuvent être désignées par leur longueur. Donc il n’y a pas non plus ici de métonymie.

    Un objet peut recevoir un adjectif qualifiant une de ses caractéristiques : l’objet est chaud.
    Cette caractéristique, sa mesure, peut recevoir un adjectif de degré : l’objet a une température élevée.
    Comment s’appelle le mélange dans une phrase de ces deux notions, de ces deux constructions (une température chaude) ? Est-ce une faute syntaxique (de construction) ou une faute sémantique (de sens) que de tout mélanger ? Les deux, c’est une incohérence entre la forme et le sens. Vous ne pourrez qualifier cette erreur ni par un terme traitant du sens ni par un terme traitant de la syntaxe. Je ne connais pas de terme précis pour qualifier cette confusion.

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  • Grand maître Demandé le 11 novembre 2022 dans Accords

    Le mot « multifonction » est un exemple un peu compliqué, parce que ce mot a une forme de nom mais qu’on l’utilise comme un adjectif, alors que l’adjectif aurait dû être « multifonctionnel », et qu’on se demande pourquoi « fonction » peut se trouver au singulier après « multi ». Je vais utiliser des exemples plus clairs ; et mélanger les mots composés, avec trait d’union, et les mots apposés, sans trait d’union, car cela n’importe pas.

    Quand deux noms se suivent, c’est selon que le premier et le deuxième noms représentent ou non la même chose qu’on met ou non les deux au même nombre.

    — Un repas standard, des repas standard
    Le repas n’est pas un standard, donc le mot standard ne se met pas au pluriel
    — Une lampe-tempête, des lampes-tempête
    La lampe n’est pas une tempête, donc le mot tempête ne se met pas au pluriel
    — Le rayon livres, les rayons livres
    Le rayon n’est pas un livre, donc le mot livres ne se met pas au singulier

    — Un chef cuisinier, des chefs cuisiniers
    Le chef est un cuisinier, donc le mot cuisinier se met au pluriel
    — Un bateau-lavoir, des bateaux-lavoirs
    Le bateau est un lavoir, donc le mot lavoir se met au pluriel
    — Une lampe torche, des lampes torches
    La lampe torche est une torche, donc le mot torche se met au pluriel

    Dans votre cas, la montre est également un chronographe, donc les deux mots prennent le même nombre. Vous pensez peut-être que la montre n’est pas vraiment un chronographe, mais qu’elle a juste la fonction chronographe, qu’elle fait chronographe. Mais si, même avec cette approche, puisqu’on peut l’utiliser comme un chronographe, elle est à ce moment un chronographe. Le mot chronographe n’est pas un simple nom de fonction, c’est le nom d’un objet. Les deux mots désignent bien le même objet.

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  • Grand maître Demandé le 10 novembre 2022 dans Général

    Votre précision est fondamentale. Les deux groupes sont différents, et chaque élément ne peut appartenir qu’à un groupe. Nous sommes donc dans la première des deux approches suivantes.

    Mettons qu’on ne puisse appartenir qu’à un groupe, par exemple parce qu’on a divisé une classe en trois groupes. Alors vos subordonnées 1 et 3 sont valides du point de vue du sens, et signifient la même chose : si vous appartenez au groupe A ou si vous appartenez au groupe B… si vous appartenez à l’un de ces deux groupes, le groupe A ou le groupe B… si vous appartenez à l’un de ces deux groupes, le A ou le B… si vous appartenez au groupe A ou au B… On ne fait fait pas toujours l’ellipse du même mot, on choisit de ne pas répéter le verbe, ou de ne pas répéter un nom, parfois on remplace un nom (le groupe) par un simple pronom (le)… Tout cela est possible, les ellipses et l’utilisation de pronoms sont des procédés ordinaires et valides.

    C’est bien sûr la subordonnée 2 qui est incorrecte, qui n’a pas de sens, qui se base sur l’absurdité théorique d’un « ou inclusif ». Peut-on dire « le chien ou le chat sont morts« , parce que le « ou » est inclusif, (car les deux sont peut-être morts) ? Non, la notion mathématique de « ou inclusif » n’existe pas pour parler de deux choses différentes (les groupes A et B sont bien des groupes distincts même si on peut appartenir aux deux) ; elle n’existe que pour donner des caractéristiques qui se cumulent ou non, à un seul et unique objet (ex : un groupe, grand ou ancien). Donc « les groupes A ou B » n’a aucun sens. Quand vous écrivez « les groupes A ou B« , vous incluez les deux groupes ? alors pourquoi pas « et » ? Quand vous écrivez « les groupes A ou B« , vous pensez à un seul groupe ? alors pourquoi le pluriel à « groupe » ? Quand vous écrivez « les groupes A ou B« , vous vous dites que vous n’en savez rien, mais qu’on vous a conseillé le « ou inclusif » quand vous n’avez aucune idée de ce que vous voulez dire ? Peut-être bien l’un, peut-être l’autre, peut-être aucun, peut-être les deux, et l’une de ces quatre possibilités sera censée avoir un sens dans votre phrase ? Vous sortez alors totalement du français, de toute langue, de toute expression d’une réalité ou d’une supposition. La désignation qu’on peut exprimer par un « ou inclusif » n’est pas une désignation. Cela n’existe pas, c’est un artifice qui n’a aucun sens.

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  • Grand maître Demandé le 9 novembre 2022 dans Général

    Vous trouverez probablement des explications en cherchant du côté des négations partielles ou absolues (totales).
    Voici quelques exemples, qui mériteraient d’être formalisés et classés, mais qui donnent déjà je pense une bonne approche du problème.

    À la question « vois-tu un chien ? », on ne répond pas « je ne vois pas un chien », on répond « je ne vois pas de chien ».
    Et pourtant on dit « je ne ne vois pas un chien, mais un chat », ou « je ne vois pas un chien, mais deux chiens », quand la négation ne porte pas sur le verbe, mais sur son COD.

    À la question « vois-tu quelqu’un de grand ? », on ne répond pas « non, je ne ne vois pas quelqu’un de grand », on répond « non je ne vois personne de grand ».
    Et pourtant on dit « je ne vois pas quelqu’un de grand, je vois quelqu’un de très grand » si on veut confirmer qu’on a bien vu quelqu’un, mais qu’on conteste une caractéristique.

    Si la négation ne porte pas sur l’ensemble de la phrase, on peut donc garder le déclinaison affirmative du pronom.

    Quand « rien » est complété, on peut écrire « pas quelque chose qui ».
    Négation totale : je n’ai rien vu.
    Négation partielle : je n’avais encore jamais vu quelque chose d’aussi beau.
    Le pronom « rien » reste possible en situation de négation partielle, mais son sens positif apparaît, puisqu’on le qualifie : « je n’ai rien vu d’aussi beau depuis longtemps ».

    Quand « personne » est complété, on peut écrire « pas quelqu’un qui », « jamais quelqu’un qui ».
    Négation totale : je n’ai rencontré personne.
    Négation partielle : je n’ai pas encore rencontré quelqu’un d’aussi beau que mon ami Albert.
    Le pronom « personne » reste possible : je n’ai encore rencontré personne d’aussi beau que mon ami Albert.
    Personnellement, j’y vois une nuance, la première proposition étant plus concrète, examinant les « quelqu’un » les uns après les autres (parmi ceux que j’ai rencontrés, aucun…), tandis que la seconde est plus absolue.

    Dans ces exemples, on peut trouver la forme en « rien » ou « personne » meilleure que la forme en « pas quelque chose » ou « jamais quelqu’un », mais ces formes sont cependant possibles pour n’appliquer la négation qu’au complément.
    — J’ai rencontré bien des gens, mais jamais quelqu’un d’honnête.
    — Je crois presque tout le monde, mais je ne croirai jamais quelqu’un qui parle avec l’accent auvergnat.
    Plus on montre que la négation ne porte que sur une caractéristique, et plus cette caractéristique est précise, alors plus il est naturel, et porteur de sens, d’utiliser la déclinaison affirmative du pronom.

    Dans la phrase que vous présentez, le fait que « quelqu’un » soit complété permet d’interpréter indifféremment que la négation porte sur le seul complément ou sur la proposition complète. Il faut réfléchir au sens de la phrase, et sans doute même tout simplement accepter la nuance que nous donne son auteur par la construction qu’il a choisie.

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  • Grand maître Demandé le 9 novembre 2022 dans Question de langue

    Vous mélangez deux choses.

    Votre question sur les articles contractés serait valable appliquée à un verbe transitif indirect comme « parler de » :
    — Le directeur. Je parle du directeur.
    — Les directeurs. Je parle des directeurs.
    — Un directeur. Je parle d’un directeur.
    — Des directeurs. Je parle de directeurs.
    C’est dans ce sens qu’on peut dire que de+le=du, de+les=des, de+un=d’un, de+des=de.
    Pour cette dernière forme (de+des=de), on peut dire plus simplement que le déterminant disparaît, plutôt que de dire qu’on a là un article contracté.

    Mais la question des articles contractés ne se pose de toute façon pas avec un verbe transitif direct comme « rencontrer » :
    — J’ai rencontré le directeur. — J’ai rencontré les directeurs. — J’ai rencontré un directeur. — J’ai rencontré des directeurs.
    Il n’y a bien sûr ici aucune possibilité d’utiliser un « de », ni au singulier ni au pluriel.

    Dans votre phrase, si on peut écrire « de » à la place de « des », ce n’est pas parce qu’on a un article contracté, c’est complètement autre chose, c’est parce que le déterminant indéfini pluriel « des » peut se transformer en un simple « de » devant un nom pluriel de quantité indéterminée quand ce nom est précédé d’un adjectif :
    — De grands arbres bordent le chemin… j’ai vu de belles choses… Je me suis fait de nouveaux amis…

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  • Grand maître Demandé le 5 novembre 2022 dans Question de langue

    Si vous êtes philosophe, ou psychanalyste, ou si vous travaillez dans un milieu d’intellectuels, voire même si simplement vous avez une opinion personnelle sur le sujet, vous n’avez aucunement besoin des recommandations de l’Académie française (pas plus que de la commission 1990) pour orthographier ce mot. Écrivez comme on le fait dans votre discipline, ou comme vous percevez personnellement le mot. C’est vous qui savez si vous classez ce mot parmi les mots invariables (le cogito, l’habeas corpus, le kyrie, l’ego, etc.), ou comme un banal mot de la langue française (vous me faites tous chier aves vos égos).

    Si vous êtes dans un contexte où jamais on n’écrira « le soi, le moi, le ça » avec une marque du pluriel « les sois, les mois, les ças », alors il ne sera pas non plus possible d’écrire comme un vulgaire mot français « l’égo, les égos » pour parler de l’ego. Et si vous ne concevez pas de mettre ce mot au pluriel, alors ne vous autorisez pas non plus à y ajouter un accent comme s’il s’agissait d’un nom commun français.
    Je vous suggère d’en faire un critère.
    — Si vous pouvez le mettre au pluriel, faites-en mot français, avec accent, et s final.
    — Si vous ne pouvez pas le mettre au pluriel, ce mot n’est pas utilisé dans votre phrase comme un mot ordinaire de la langue française, et il n’est pas utile de l’y ramener. Utilisez-le comme on le fait depuis des siècles, comme un mot masculin singulier invariable. Si pendant des siècles tous les auteurs l’ont gardé invariable, personne n’a aujourd’hui l’autorité nécessaire pour décréter un changement arbitraire d’orthographe.

    Si vous êtes un jeune universitaire qui demande s’il faut désormais mettre un accent sur le mot « ego », la réponse est non.

    Si vous êtes un jeune auteur qui utilise le mot « égo » de façon populaire pour parler de susceptibilité, de fierté, ou de ce genre de choses, si c’est un mot qui vous semble être très français, très concret, alors oui vous pouvez l’utiliser comme un nom commun, avec accent.

    Cette réponse a été acceptée par Cocojade. le 5 novembre 2022 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 3 novembre 2022 dans Général

    Puisque vous comptez les centièmes et mettez un article, vous pouvez considérer le dénominateur comme un nom commun, qui se met au pluriel et n’est pas précédé d’un trait d’union :
    un quart, trois quarts, deux tiers, deux dixièmes, le centième, quatre-vingt-treize centièmes, les cinq centièmes

    Pour ce qui est du rang (arriver cinq-centième, la deux-centième année, 500e, 200e) ou d’une fraction (un cinq-centième, vingt-et-un cinq-centièmes, quatre vingt-et-unièmes, 1/500, 21/500, 4/21), mettez des traits d’union pour bien regrouper les nombres, même quand l’orthographe classique préconise de ne pas en mettre. Vous aurez une écriture rigoureuse et sans ambiguïté, qui plus est validée par les rectifications orthographiques de 1990. Les règles du dictionnaire de l’Académie française (surtout de l’édition 1878 recopiée  ci-dessus par joelle) ne sont pas une référence incontournable.

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