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  • Grand maître Demandé le 6 janvier 2023 dans Accords

    Par deux fois vous parlez de verbe. Il n’y a évidemment pas de verbe ici. La question est de choisir entre un adjectif et un nom.

    Avec « gamme », comme avec les mots créant ou nommant des catégories, c’est un nom d’étiquette qui convient, construit comme une apposition : le rayon livres (et non livresque), la collection hiver (et non hivernale), la région Bourgogne (et non bourguignonne), le chapitre tourisme (et non touristique).
    Vous entendrez parfois « la saison estivale » (alors que la saison n’est pas relative à l’été, elle est simplement nommée été), « le département nivernais », « notre offre étudiante », ce sont des fautes.
    Écrivez donc « la gamme animaux » (ou « animal » si vous y tenez mais je ne vois pas l’intérêt de dire « pour l’animal » si on veut dire « pour les animaux », c’est une autre question).
    La gamme canine, la gamme féline, le rayon enfantin… sont des fautes logiques de français.

    Quand il ne s’agit pas de nommer ou catégoriser, les adjectifs sont souvent possibles, et interprétables de différentes façons. Il faut alors se référer aux usages et aux dictionnaires. Le rapport entre l’adjectif et le nom dont il provient peut avoir de nombreuses natures différentes. C’est au cas par cas qu’il faut interroger l’usage quand par exemple le dictionnaire se contente d’un vague « relatif à l’animal » sans préciser la nature de la relation.

    Pour vous, la gamme n’est pas animale, elle est destinée à l’animal. Votre raisonnement est-il valide ? demandez-vous. Non, il ne l’est pas dans la mesure où il n’est pas généralisable.
    Dire comme vous le dites qu’une chose n’est pas animale mais destinée à l’animal, cela sous-entend que vous avez déjà votre définition personnelle de l’adjectif « animal ». Quelle est-elle ? L’alimentation végétale est une alimentation composée de végétaux, tandis que l’alimentation humaine est l’alimentation destinée à l’homme ? Alors l’alimentation animale est-elle une alimentation composée d’animaux ou une alimentation destinée aux animaux ? Vous voyez que vous ne trouverez aucune règle à généraliser. Le comportement d’un chat est-il un comportement animal ? Le comportement d’un homme brutal est-il un comportement animal ? La température d’un animal est-elle une température animale ? Peut-on remplacer « la vie des animaux » par « la vie animale » ? Dans « l’odeur animale », a-t-on un simple adjectif relationnel (de l’animal) ou cet adjectif porte-t-il des connotations ? Pourquoi a-t-on créé l’adjectif « animalier » ? Pourquoi certains noms ont-ils donné trois adjectifs selon qu’on utilise l’adjectif pour parler d’une origine, d’une destination ou d’un comportement ?
    Donc pour « gamme », vous avez raison, mais pour compléter d’autres mots, c’est au cas par cas, selon les différents sens recensés des adjectifs, que vous pourrez ou non utiliser tel ou tel adjectif.
    De même, vous auriez tort de penser qu’on ne dit pas « une soirée étudiante » parce que la soirée n’étudie pas, et qu’il faut donc écrire « une soirée étudiants », car l’adjectif « étudiant » est bien référencé dans les dictionnaires comme signifiant « qui est organisé par des étudiants ou qui leur est destiné ».
    De façon générale, le sens des adjectifs est à vérifier dans un dictionnaire, certains des sens potentiels sont autorisés, et d’autres non.

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  • Grand maître Demandé le 6 janvier 2023 dans Accords

    Oui, accordez avec chien, en considérant que c’est crème qui complète chien et non chien qui complète crème.
    Dans une espèce de chien, il ne s’agit pas d’une apposition : le chien n’est pas une espèce, l’espèce n’est pas un chien. Il n’y a donc pas forcément de parallèle à faire avec le cas qui nous occupe ici.
    Ici on a une apposition indirecte, construite avec « de », comme dans le classique « la ville de Paris ».
    L’approche du Grevisse est de chercher quel nom est apposé à l’autre pour le compléter.
    Cette vache de directeur est enfin mort. Le directeur est une vache, et non la vache est un directeur. C’est vache qui complète directeur. On accorde avec directeur.
    Cette crème de chien est peu valorisé. Ce chien est une crème, et non cette crème est un chien. C’est crème qui complète chien. On accorde avec chien.
    Il existe une autre approche : « formellement c’est le deuxième nom qui est apposé, mais il est cependant le sujet réel, tandis que le premier terme qualifie le nom désigné ». Ce qui revient au même pour l’accord.

    Cette réponse a été acceptée par EmmaM. le 6 janvier 2023 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 4 janvier 2023 dans Général

    Mettez à la forme affirmative pour choisir le sens que vous voulez, les deux étant possibles :
    — Je portais une jupe –> Je ne portais pas de jupe
    — Je portais des jupes –> Je ne portais pas de jupes

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  • Grand maître Demandé le 2 janvier 2023 dans Accords

    Le « nous » introspectif peut très facilement se construire avec du singulier, en particulier avec « nous-même ».
    La mort du Rédempteur, qui a racheté tout le genre humain, est l’image de ce que nous devons faire pour nous-même : rachetons nos fautes ! — Balzac
    … lorsque notre attention nous arrache à nous-même — Balzac
    … ils gardent dans notre mémoire le mouvement qui les entraînait vers l’avenir […], nous y entraînant nous-même. — Proust (des dizaines d’autres exemples chez Proust)
    Le respect de nous-même est la règle de notre moralité. — Goethe traduit par Sklower
    … la confiance illimitée en un être qui est un autre nous-même — Sand
    Elle a cela de mauvais, la douleur, qu’elle nous fait trop sentir la vie. Elle nous donne à nous-même comme la preuve d’une malédiction qui pèse sur nous. — Flaubert

    Vous pouvez sans réserve écrire :
    Méditons dans le secret de notre chambre et apprenons à devenir nous-même… Soyons nous-même face à nous-même. Osons être nous-même.
    En revanche, avec un impératif s’adressant à des personnes identifiées, et avec un point d’exclamation, l’approche individuelle n’est plus possible :
    Soyons fiers ! Soyons fiers, mes amis, d’être nous-mêmes ! Osons être nous-mêmes.
    Et donc si pour cet exemple l’impératif « osons » demande une certaine circonspection, de façon générale, sur un blog, dans les magazines, dans une secte ou dans un dicton, dans un livre de conseils, dans les réflexions théoriques d’un journal intime, vous pouvez généralement assumer la construction au singulier « nous-même ».

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  • Grand maître Demandé le 1 janvier 2023 dans Général

    « Changer le groupe » n’existe pas, ne signifie rien.

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  • Grand maître Demandé le 1 janvier 2023 dans Question de langue

    Il faut accorder, comme on accorde tous les adjectifs avec le nom qu’ils complètent.
    C’est le sens I. A. 1. d) α) du TLFi.
    I. – Adjectif indéfini
    A. – [Marque l’idée d’intégralité]
    1. [Précède un déterminant du substantif (article défini, article indéfini, adjectif possessif, adjectif démonstratif)]
    d) [Avec une valeur de renchérissement]
    α) [Avec un déterminant indéfini] C’est tout(e) un(e) + subst. attribut (par hyperbole, le substantif de caractérisation désignant une chose importante).Véritable. C’est tout un art ; c’est tout un programme. C’est toute une histoire…
    Bien que placé avant le déterminant, il s’agit d’un adjectif.
    On pourrait aussi être tenté d’y voir un sens adverbial (c’est vraiment une faune = c’est une vraie faune), mais l’adverbe « tout » doit s’appliquer à un adjectif ou à un autre adverbe, il ne complète pas un verbe. Si le TLFi précise que dans cette acception, « certains ne font pas l’accord », c’est sans justification, et je ne vois qu’une faute dans l’absence d’accord. Nous avons ici un adjectif, qui s’accorde avec le nom auquel il se rapporte.
    –> Il y a des gros poissons, des algues, des tortues géantes, toute une faune sous-marine peinte de mille couleurs.

    Cette réponse a été acceptée par leslecturesdemaryline. le 23 mai 2023 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 30 décembre 2022 dans Accords

    C’est toujours la même règle qui s’applique, il faut voir si le participe passé a un COD antéposé.
    Il y a principalement deux cas de figure avec un participe passé suivi d’un infinitif.

    * « une région » est COD de l’infinitif et non du participe passé :
    — une région que j’ai voulu connaître
    — une région que j’ai aimé visiter
    — une région que je vous ai invités à visiter
    — une région que je vous ai empêchés de visiter
    — une région que j’ai rêvé de connaître

    * « une région » est COD du participe passé, et est sujet (fait l’action) de l’infinitif :
    — une région que j’ai vue se développer
    — une région que j’ai invitée à participer à un appel d’offre
    — une région que j’ai empêchée de faire sécession

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  • Grand maître Demandé le 30 décembre 2022 dans Question de langue

    Votre phrase n’en est pas une, et « quiconque », tout seul, ne peut pas être le sujet d’une phrase, il doit être intégré à une proposition relative sujet.
    — Quiconque met la main sur moi pour me gouverner est un usurpateur et un tyran. (Proudhon)
    — Or, quiconque apporte sa pierre dans le domaine des idées, quiconque signale un abus, quiconque marque d’un signe le mauvais pour être retranché, celui-là passe toujours pour être immoral. (Balzac)
    Comme il y a deux verbes, et la construction étant tellement minimale, pour bien séparer les deux verbes, pour bien délimiter la relative, la virgule n’est pas à exclure :
    — Quiconque naîtra mourra = quiconque naîtra, mourra / quiconque naîtra, celui-là mourra…
    Mais en principe, la virgule est effectivement abusive. Elle peut aider à prononcer, ou à séquencer la cause (dans la relative) et la conséquence (dans la principale).
    De toute façon vous avez oublié la relative dans votre phrase :
    — Quiconque apprendrait cela, virgule possible pour marquer la fin du sujet, serait capable de faire n’importe quoi.

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  • Grand maître Demandé le 25 décembre 2022 dans Général

    je crains de… = ok, très correct dans un courrier
    — absence du mot « pas » dans une négation = style pseudo-littéraire artificiel et inutile ; on dit et on écrit « je crains de ne pas pouvoir… »
    — j’ai bien peur de… = familier, très correct, mais pas dans un courrier officiel
    il me serait… = non, rien ne permet le conditionnel dans la proposition en l’absence d’une hypothèse ; mais un simple « il m’est impossible de… » est correct
    faute de temps = correct, mais un peu ancien ; on peut dire actuellement « par manque de temps »
    — les démarches de mon inscription = non, il faut un lien plus explicite, par exemple : les démarches nécessaires à mon inscription
    finir des démarches = non (je ne sais pas pourquoi c’est incorrect, mais ça ne se dit pas) ; vous pouvez dire : accomplir des démarches

    Si ce n’est qu’une crainte :
    — je crains de ne pas pouvoir accomplir l’ensemble des démarches nécessaires à mon inscription
    [Peut-être pensez-vous que « je crains de ne pouvoir » est une façon de dire poliment « je ne pourrai pas », mais ce n’est qu’une façon ancienne de parler, légèrement méprisante (un patron pouvait dire « je crains de ne pouvoir accéder à votre demande » pour dire « va te faire foutre »). Cette façon de parler n’a plus cours.]
    Si c’est une réalité :
    — je ne serai pas en mesure d’accomplir l’ensemble des démarches nécessaires à mon inscription avant le…
    Si c’est une réalité que vous déplorez :
    — je regrette de pas être en mesure d’accomplir l’ensemble des démarches nécessaires à mon inscription avant le…
    — je ne serai hélas pas en mesure d’accomplir l’ensemble des démarches nécessaires à mon inscription avant le…

     

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  • Grand maître Demandé le 25 décembre 2022 dans Général

    * Votre phrase avec « merci à »… « je »… n’est pas construite rigoureusement, il faut probablement deux propositions.
    En raccourcissant la phrase, on a « merci […] je remercie…. ». Ce n’est pas interdit de répéter les remerciements, mais il est évident qu’il y a au moins une rupture syntaxique dans cette phrase. Pour éviter ces problèmes utilisez la ponctuation.
    Je vais faire le choix de mettre un point entre « indépendante » et « je », en espérant que c’est le sens que vous souhaitez. Comme il faut alors deux phrases, on, peut envisager :
    — Merci à vous […] pour cela. Je vous remercie encore.
    — Je vous remercie […]. Et encore merci !
    — Merci à vous […] pour cela. Et encore merci !

    * Faut-il utiliser le pronom « en » pour préciser de quoi on remercie les gens ?
    Mon avis est que chaque fois qu’on peut l’utiliser il faut le faire : vous m’avez contacté et je vous en remercie… ils m’ont accordé leur confiance et je les en remercie…
    Parfois, on peut se demander si « je vous remercie pour cela » doit devenir « je vous en remercie », formule qui semble mieux coller à « je vous remercie de cela ». La réponse est que oui, il arrive que « en » ne soit pas mis pour « de » mais pour « pour ».
    Si vous concluez un discours, le « en » est inutile (merci pour tout). Si vous faites référence à une aide précise que vous avez reçue, mettez « en » (merci pour cela, merci de cela).

    * Pouvez vous écrire « merci aux entreprises… je vous remercie » ? Non. Il faut éviter le passage d’une personne à une autre dans un même texte.
    Dans un long discours, cette rupture syntaxique n’a pas d’inconvénient : merci à tous ces gens qui sont venus […] je vous attendais…
    Si vous écrivez les vœux du maire pour 2023, les ruptures syntaxiques n’ont aucune importance, et au contraire elles donnent un peu de proximité.
    En revanche, dans un courrier, dans le cadre d’une phrase unique, la rupture syntaxique consistant en un changement de personne est inacceptable. On n’écrit pas « ces entreprises…, je vous remercie ».

    Donc :
    — Faites clairement deux propositions en mettant un point quelque part.
    — Mettez de préférence le pronom « en » pour dire de quoi vous remerciez les gens, si vous avez parlé de cela, et même si c’est flou.
    — Soit vous conservez la même personne tout au long du discours (merci à vous les entreprises qui avez… et je vous en remercie encore) (merci aux entreprises qui ont… et je les en remercie encore). Soit vous écrivez un texte long où vous pouvez passer d’une approche à l’autre, selon votre style, en parlant parfois aux dirigeants d’entreprises à la deuxième personne, et parfois des entreprises à la troisième personne, selon les phrases.

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