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  • Grand maître Demandé le 23 novembre 2022 dans Général

    C’est peut-être une autre question, mais moi, c’est surtout la transition « si ce n’est pas celui » qui me semble totalement invalide. Je vais donc modifier et simplifier la phrase pour limiter ma réponse à la partie que vous avez mise en gras.

    La proposition présentée est syntaxiquement valide, et votre proposition alternative sera également valide si vous mettez un déterminant possessif.

    Voici une femme. La noblesse de cette femme la distingue du commun. Sa noblesse la distingue du commun.
    — Voici une femme que sa noblesse distingue du commun.
    — Voici une femme dont la noblesse la distingue du commun.

    Autre exemple :
    — Heureux est le patron que ses ouvriers respectent.
    — Heureux est le patron dont les ouvriers le respectent.
    Vous trouvez la deuxième phrase moins intéressante ? Moi aussi. Mais pas plus que vous je n’en connais la raison, car elle est syntaxiquement correcte. Le pronom « le » est-il moins légitime parce qu’il fait référence à « le patron » en enjambant « les ouvriers » ? Faut-il distinguer différents types de rapports de possession ? Ne faut-il pas faire cohabiter dans une même phrase des mots d’antécédents variés ? ou d’antécédents identiques mais construits différemment ? Fait il mettre en rapport « dont les » (mis pour « ses ») et « le » (mis pour « le patron »), et tirer une conclusion ? Une forme est-elle simplement plus directe que l’autre ?

    Si vous parlez parfaitement le français, mais que vous avez cependant une forte réticence vis-à-vis de l’une de ces constructions, il y a forcément une raison linguistique à cela. Et c’est cette raison que vous ne réussissez pas à identifier et formaliser. Nous non plus. Depuis quelques années, j’ai feuilleté quelques dizaines de livres, et cette question n’est jamais abordée ; apparemment on a toujours le choix entre les deux possibilités syntaxiquement valides (« dont la » ou « que sa ») indépendamment de l’utilisation d’un autre pronom à suivre. N’hésitez pas à continuer à chercher comment analyser cette intuition de phrase mal construite, car il y existe forcément une raison.

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  • Grand maître Demandé le 23 novembre 2022 dans Général

    Le mot « hermiticien » n’existe pas, il faut dire et écrire « hermitien ».
    Le mot « hermiticité » est bizarrement construit (il a une syllabe inutile, étant construit comme s’il dérivait de l’adjectif « hermitique » qui n’existe pas non plus), mais bon, ce mot existe.

    Mettez toujours un trait d’union à « non-hermiticité ».

    Si « espace non hermitien » est mis pour exprimer l’absence de caractère hermitien de cet espace, alors il ne faut pas de trait d’union, c’est la règle générale, il s’agit juste d’une négation portant sur l’adjectif, comme dans « un problème non négligeable », « un produit non traité », parce que ces expressions ne signifient pas « relatif à la non-négligeabilité » ou « relatif au non-traitement ».

    Si « espace non-hermitien » est mis pour exprimer que cet espace est caractérisé par sa non-hermiticité, alors il faut un trait d’union, car vous manipulez un concept sous la forme d’un adjectif.

    En pratique, pour ce mot, vous l’utiliserez toujours comme un concept formel. Donc toujours avec le trait d’union : la physique non-hermitienne.
    Sinon, sans le trait d’union, cette façon de dire qualifierait simplement tout ce qui n’est pas hermitien : c’est une confiture non hermitienne puisqu’elle ne répond pas aux critères de l’hermiticité. Peut-être qu’un jour, en écrivant « un espace non hermitien », vous ne voudrez pas dire qu’il s’agit fondamentalement de ce qu’on nomme avec rigueur « un espace non-hermitien » mais juste dire que l’espace dont vous parlez n’est pas particulièrement hermitien, et alors le trait d’union sera inutile, mais la possibilité de cette utilisation semble très rare.

    Sans trait d’union : simple négation d’un adjectif (« non violent » veut dire « pas violent »)
    Avec trait d’union : adjectif relatif à un concept contenant déjà un trait d’union (« non-violent » se réfère au concept de la non-violence »)

    — — — —

    * effet tunnel non réciproque : sans trait d’union, puisque cela signifie simplement qu’il n’est pas réciproque ; si toutefois cela faisait référence au concept spécifique de non-réciprocité, il faudrait un trait d’union.

    * non magnétique : sans trait d’union, puisque on ne fait que nier le caractère magnétique, sans se référer à la théorie du non-magnétisme.

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  • Grand maître Demandé le 21 novembre 2022 dans Accords

    Il accorde manifestement avec « ce vaisseau », mais la logique est difficile à comprendre, comme à chaque fois qu’il y a une comparaison dans une phrase, et qu’un mot (ici un participe passé) peut se référer à deux éléments différents dans les deux termes de la comparaison, et que ces deux termes sont de genres différents.

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  • Grand maître Demandé le 21 novembre 2022 dans Accords

    Le pronom personnel accusatif « les » représente ici « ma mère, mon fils, et mon père », et est donc masculin pluriel.
    Le verbe « partir » est mis pour « mourir », évoquant trois âmes qui s’envolent.
    La phrase sans pronom serait « j’ai vu ces gens partir » ou plus probablement « j’ai vu partir ces gens ». La personne qui parle dans le dialogue était effectivement présente lors de ces trois morts.
    Le COD du verbe « voir » est la proposition infinitive « ces gens partir », ou « partir ces gens ».
    La proposition infinitive est de genre neutre, et donc en tant que COD ne devrait jamais influer sur l’accord d’un participe passé.

    Quand on remplace « ces gens » par le pronom « les », ce pronom passe devant le verbe « voir », et le COD se retrouve donc de part et d’autre du verbe voir : « je les ai vu(?) partir ».
    Les adeptes de l’accord du participe passé avec le COD antéposé se retrouvent alors tout déboussolés, au bord de la crise de nerfs. Parmi les deux morceaux de COD (l’agent devant et l’infinitif derrière), lequel est le vrai, et lequel commande l’accord ? l’agent de l’infinitif ou l’infinitif lui-même ?
    Vaugelas, qu’on présente pourtant comme un des initiateurs de l’accord du participe passé avec le COD antéposé (il n’utilisait évidemment pas ces mots) était clair sur ce point : il refusait ici l’accord, le COD n’étant en aucun cas le pronom, mais la proposition infinitive.

    Cependant, peut-on considérer que le pronom est COD de « voir » ?
    Quand le pronom représente l’agent de l’infinitif, on peut parfois raisonner de cette façon : j’ai vu une femme danser –> j’ai vu une femme qui dansait –> j’ai vu une femme, et elle dansait –> je l’ai vue, et elle dansait –> je l’ai vue danser.
    Mais avec cette image de « partir » pour dire « mourir », veut-on vraiment dire « j’ai vu ma mère, et elle mourait » ? Évidemment non. Le gars, il n’a pas vu sa mère, et sa mère mourait. Le sens est tout autre : il a vu mourir quelqu’un, et ce quelqu’un était sa mère. Il a assisté à la mort de sa mère. Personne ne peut prétendre que le « COD naturel » est le pronom, l’agent de « mourir ». S’il fallait choisir un COD, ce serait l’infinitif, et pas le pronom. Il n’a pas vu sa mère, il a vu la mort de sa mère, il l’a vu mourir.

    Si on pense que l’accord se fait avec le pronom antéposé quand la personne représentée fait l’action exprimée par l’infinitif, alors on peut se dire que l’accord selon ce pronom comme dans l’exemple « je l’ai vue danser » est arbitraire mais acceptable. En revanche, dans votre phrase, cet accord est bien sûr logiquement inacceptable : « je l’ai vue mourir » pour dire « j’ai vu sa mort ». Il est juste imposé par une norme actuellement majoritaire qui fait un contresens : être agent de l’infinitif et être la personne qui fait l’action exprimée par l’infinitif sont des notions qui ont été fusionnées à tort.
    Si vous pensez que dans la chanson de Boris Vian, « j’ai vu mourir ma mère » n’est pas remplaçable par « j’ai vu ma mère mourir », alors on est d’accord, il ne faut logiquement pas accorder. Il ne faut accorder qu’aux examens (pour complaire aux correcteurs fonctionnaires), ou quand on s’adresse aux éditeurs conformistes, mais dans la vie réelle il n’existe aucune raison valable dans la phrase d’Hugo pour accorder avec un pronom puisque ce pronom n’est aucunement interprétable comme un COD, il n’est qu’agent de l’infinitif.

    Cette réponse a été acceptée par Nosferatus. le 21 novembre 2022 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 21 novembre 2022 dans Question de langue

    Non, dans vos deux phrases, la fonction du pronom personnel est la même, à savoir complément d’objet direct d’un infinitif introduit par un verbe support.
    Le pronom se place devant l’infinitif :
    — Cela, j’ai pensé le faire, j’ai choisi de le faire, il faut le faire, on me demande le faire, je saurai le faire…
    Sauf si le verbe support est voir, regarder, entendre, écouter, envoyer, faire, ou laisser, auquel cas le pronom se place devant ce verbe :
    — Cela, je l’ai vu faire, je l’ai entendu dire…
    Cette liste de sept verbes est celle du Grevisse. Par ailleurs, il existe des cas particuliers dans des phrases plus complexes avec plusieurs compléments, ou avec un impératif, ou selon des usages régionaux ou littéraires.

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  • Grand maître Demandé le 18 novembre 2022 dans Général

    En introduction de message, le mot « Bonsoir » doit être suivi d’une virgule et non pas d’un point d’exclamation.
    SVP mis vous « s’il vous plaît » s’écrit avec trois majuscules, et de préférence avec trois points : S.V.P.
    Et si vous n’avez pas de raison urgente pour supprimer des lettres, écrivez les mots en entier ; et même, si vous avez une question précise à poser, vous pouvez écrire la question en entier.
    Vous voulez savoir si l’adverbe « fortement » peut s’appliquer au verbe « dépendre », est-ce bien cela ? Pourquoi pas, c’est à la personne qui écrit de décider. Cet adverbe est utilisable dans de nombreuses situations. Dépendre fortement dans le sens être très lié est une formulation claire, parfaitement compréhensible.
    Comme titre de message, vous pourriez écrire : « dépendre fortement » (si votre question porte bien sur cela), au lieu de « langue ».

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  • Grand maître Demandé le 16 novembre 2022 dans Accords

    1.
    Dans « j’ai vu des hommes marcher », le COD est la proposition infinitive « des hommes marcher ». Donc dans « des hommes que j’ai vus marcher », le COD est encore une proposition infinitive, éclatée de part et d’autre du verbe. Il y aurait une grande logique à ne pas accorder. Mais, par convention, quand le pronom fait l’action du verbe, on estime que ce pronom joue en lui-même le rôle du COD (j’ai vu des hommes ; des hommes que j’ai vus, et qui marchaient). C’est la règle que vous évoquez.
    Dans votre phrase, c’est vrai que le pronom « que » antéposé est le sujet de l’infinitif (c’est bien l’époque qui se situe).
    Non, la forme pronominale ne change rien (des hommes que j’ai vus se coiffer).
    La particularité ici, c’est qu’on a un verbe de jugement. Le Grevisse dit à ce sujet que « le participe des verbes exprimant une opinion (cru, pensé, espéré…) ou une déclaration (dit, affirmé…) est invariable, parce qu’on est contraint de considérer que l’objet direct est la proposition infinitive ». C’est-à-dire que la petite entourloupe exposée ci-dessus n’est plus applicable.
    — une poterie qu’on aurait cru venir d’Asie
    — une poterie qu’on avait d’abord pensé dater du Ve siècle
    — une époque qu’il a estimé se situer avant J.-C.

    2.
    Le pronom interrogatif sujet « qui » est toujours singulier. Qui vient ?
    Mais dans votre phrase il n’est pas sujet de « pouvoir être », il est attribut, tandis que le sujet est « les responsables ».
    Ce n’est d’ailleurs pas utile de le savoir, il suffit de remplacer « pouvoir être » par « être », et ça devient évident : qui êtes-vous ? qui sont ces gens ? qui sont les responsables ? qui peuvent bien être les responsables ? qui pourraient être les responsables ?
    S’il y a une bonne raison pour ajouter le verbe « pouvoir », et s’il y a une bonne raison pour utiliser le conditionnel, et si on sait à quoi se réfère le pronom « en », et si on sait qu’il doit y avoir plusieurs responsables, alors il faut écrire « Vous vous demandez qui pourraient en être les responsables ».

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  • Grand maître Demandé le 13 novembre 2022 dans Conjugaison

    Votre question relève autant d’un problème de verbe impersonnel (ou de construction impersonnelle d’un verbe) que d’un problème lié à l’introducteur « combien de » comme vous l’écrivez en titre. Ce sont deux questions intéressantes, mais que vous auriez tort de lier l’une à l’autre.
    A) Nombre avec « combien de » ;
    B) Recherche du sujet ou du COD dans une construction impersonnelle.

    A) Nombre avec « combien de »
    Est-ce que « combien de » implique l’accord avec la chose évoquée ?
    Oui comme sujet : « combien de personnes sont venues » et non « est venu » ;
    Plutôt oui comme COD : « combien de personnes as-tu vues », de préférence à « as-tu vu », mais sur ce site, on défend aussi la possibilité de l’accord neutre « vu ».
    De toute façon, il n’y a pas de COD permettant l’accord dans votre phrase, mais j’ai fait ce rappel car c’est certainement sur cette base que vous envisagiez un accord incorrect :
    — combien de personnes a-t-on vues, combien de personnes a-t-il fallues…

    B) Construction impersonnelle
    Le simple fait que le verbe « falloir » soit impersonnel, c’est-à-dire toujours conjugué à une forme impersonnelle, suffit à ce qu’il n’y ait jamais aucun accord avec le COD, pour la simple raison qu’il n’y a pas de COD dans ces constructions.
    — Il semble que ce soit suffisant… Il pleut des cordes… Il me faut de l’eau…
    Ce qui suit le verbe n’est pas un COD. On peut l’analyser formellement comme un sujet réel, mais en tout cas ce n’est pas un COD.
    Donc même quand cette chose (complément ou sujet) est antéposée, on écrit :
    — toute l’eau qu’il a fallu… toute l’eau qu’il a plu… tous les problèmes qu’il m’est arrivé…
    L’idée générale est que jamais ce qui suit « il faut » n’est un un COD, car c’est en fait un sujet réel. C’est plus facile à admettre si on prend conscience que « falloir » signifie « manquer ».
    — Il faut une fleur. Il manque une fleur. Une fleur manque. La fleur qu’il manque. La fleur qu’il faut.
    — Il a fallu une fleur. Il a manqué une fleur. Une fleur a manqué. La fleur qu’il a manqué. La fleur qu’il a fallu.

    Certains verbes permettent les deux constructions, mais ce n’est jamais une histoire de COD qui doit nous faire hésiter, seul le sujet est en cause. On conjugue selon le sujet syntaxique, et non selon le sujet réel, même si ce sujet réel (qui ressemble un peu à un COD) est antéposé :
    — Il m’est arrivé une drôle d’aventure.
    — La drôle d’aventure qu’il m’est arrivé.
    — La drôle d’aventure qui m’est arrivée.
    Cette difficulté, ce choix, n’existent pas avec « il faut », car le verbe « falloir » n’existe en français moderne qu’à la forme impersonnelle (il faut une chose, mais une chose ne faut pas).

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  • Grand maître Demandé le 13 novembre 2022 dans Question de langue

    Une déclaration de presse, cela  n’existe pas.
    Une déclaration à la presse est une déclaration faite à la presse.

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  • Grand maître Demandé le 13 novembre 2022 dans Accords

    Puisque la couleur tient bien son nom de la fleur, on ne peut que vous donner raison.

    On aurait effectivement pu préciser que contrairement aux adjectifs « orange » ou « marron », l’adjectif « violette » s’accorde en genre et en nombre. C’était facile à repérer, puisque on sait tous que cet adjectif s’écrit « violet » au masculin, mais ça méritait en toute rigueur d’être noté. Si la couleur marron est représentée par un adjectif invariable parce que le marron est un fruit, en revanche la couleur violette n’est pas représentée par un adjectif invariable alors pourtant que la violette est une fleur. C’est effectivement une exception à la règle idiote de l’invariabilité de certains adjectifs en vertu de leur origine.
    Les deux lettres finales « -te » ressemblent à une marque du féminin sans l’être formellement. C’est pourtant certainement la forme du mot qui a conduit très tôt à en créer une forme masculine, et dès lors l’affaire était pliée, le mot devenait clairement un adjectif respectant toutes les règles d’accord (je parle du principe de la langue, et évidemment pas d’une grammaire formelle à une époque où ces notions n’existaient pas sous ces noms, et où le Bescherelle ne publiait pas encore de listes d’obligations et d’exceptions).
    À cause du fruit, on ne dit pas « un habit marron, une robe marronne ». La forme d’apparence masculine ne se féminise pas.
    À cause de la fleur, on ne dit pas « une robe violette, un habit violet ». La forme d’apparence féminine ne se masculinise pas. Et pourtant si, et c’est bien là l’incohérence que vous avez relevée.
    Vous avez parfaitement identifié un adjectif de couleur non invariable bien qu’il soit utilisé en référence à la couleur d’une chose.

    Pour quelqu’un qui découvre la langue (un enfant, un étranger), ces listes artificielles peuvent être utiles, même si on se demande pourquoi « pivoine » n’est pas dans la liste et est considéré comme un nom apposé, et pourquoi « orange » est dans la liste et est considéré comme un adjectif invariable. Tout cela est évidemment très arbitraire, et quand vous citerez à nouveau des listes d’exceptions, ce serait mieux d’ajouter « selon tel auteur », « selon tel éditeur de manuels ».
    Mais puisque vous maîtrisez manifestement la langue et le principe, vous ne devez plus vous référer à ces listes d’obligations et d’exceptions. Ce sont les constructions qui donnent un sens et imposent une orthographe.
    Si « orange » est invariable parce que c’est un nom et pas un adjectif, alors ce mot n’a rien à faire dans une liste d’adjectifs invariables. De quel droit tel ou tel prescripteur nous dirait que « pivoine » n’est qu’un nom apposé, et pas un adjectif, tandis que « violette » n’est qu’un adjectif, et pas un nom apposé ?
    Si pour vous, « orange » est un adjectif (par exemple, on peut dire : ce crayon est orange), alors vous êtes totalement libre de l’accorder comme on accorde un adjectif (ces crayons sont oranges). C’est en fait précisément l’utilisation adjectivale qui fait de ce mot un adjectif.
    Par votre question, vous nous faites remarquer une incohérence dans les listes idiotes d’exceptions. Et puisque vous parlez parfaitement le français, ne nous demandez pas notre avis, donnez-nous le vôtre, car ici c’est clairement vous qui avez eu la hauteur de vue suffisante pour contester une mauvaise présentation, peut-être même une mauvaise conception des règles pour orthographier les adjectifs de couleur.
    À partir du moment où vous avez compris le principe, laissez tomber les listes qui ne sont faites que pour aider des débutants.
    Vous avez bien le droit de considérer que « violette » est un nom de nuance qui ne s’accorde pas :
    — des vestes cerise et des chemises violette
    Vous avez bien le droit de considérer que « orange » ne fait pas référence à un fruit, et que c’est un adjectif qui s’accorde :
    — ces vestes sont oranges
    Il est possible et probable que dans ces cas, un usage se soit plus ou moins établi, mais il n’y a aucune interdiction syntaxique à respecter, ni aucune nécessité de référer à des listes.
    Le mot « orange » est un substantif ? D’accord, mais alors que ce mot rejoigne le mot « pivoine » dans la liste des substantifs et quitte la liste des adjectifs de couleur invariables. Vous avez bien le droit de continuer à écrire qu’on peut porter des chemises pivoine et des robes violette. L’essentiel est de savoir que parfois vous utilisez un adjectif, et parfois un nom apposé. Et c’est vous qui choisissez.
    Tout cela, tout ce que je viens d’écrire pour vous répondre, vous le saviez. Non seulement vous le saviez, mais vous le saviez avant nous, puisque vous vous êtes permis de pointer des incohérences que nous n’avions pas remarquées dans les règles souvent présentées. Cessez d’être timide, parlez aussi fort que nous, sans vous aplatir devant la moindre opinion moins étayée que la vôtre.

    Cette réponse a été acceptée par Cocojade. le 1 novembre 2024 Vous avez gagné 15 points.

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