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  • Grand maître Demandé le 7 février 2023 dans Accords

    Le verbe « traverser » est transitif direct.
    On ne traverse pas des mètres, on ne traverse pas des unités de mesure.
    Mettons donc que vous avez écrit « 920 mètres » par métonymie pour parler d’un fleuve mesurant 920 mètres à cet endroit, un fleuve de 920 mètres de large.
    Ce qui a été traversé, qu’on le nomme « fleuve » ou qu’on le nomme « 920 mètres », est bien le COD, et il faut accorder le participe passé avec ce COD antéposé.
    Il n’est pas question de considérer que « 920 mètres » est un complément de mesure n’emportant aucun accord (comme dans « les 920 mètres de large que ce fleuve a mesuré jadis »).
    L’accord avec le COD se fait syntaxiquement, même en cas de métonymie. Si le COD antéposé est au pluriel, l’accord du participe passé se fait au pluriel.

    Cette réponse a été acceptée par DAVID Sophie. le 20 février 2023 Vous avez gagné 15 points.

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  • Grand maître Demandé le 7 février 2023 dans Accords

    — Il faut répéter la préposition « à » : merci à Mme X et à l’équipe Y.
    — Le verbe « consacrer », pour consacrer une partie de son temps à une personne ou à une activité quelle qu’elle soit, est le mot parfait. Le verbe « accorder » est possible, mais accentue inutilement le rapport de pouvoir, ou l’idée d’une libéralité d’un supérieur vis-à-vis d’un subordonné (le rapport hiérarchique est certes souvent réel, mais il est toujours poli de ne pas le pointer).

    Je vois que vous avez choisi le verbe « octroyer ».
    C’est un beau remerciement de remercier une personne en disant qu’elle vous a consacré du temps, c’est assez limite de dire qu’elle vous l’a accordé, et c’est carrément insultant de dire qu’elle vous l’a octroyé, comme un fait du prince. C’est le syndicaliste mécontent qui dit que le patron lui a octroyé une prime de trois euros, ce n’est pas un remerciement, c’est une critique assez violente.

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  • Grand maître Demandé le 7 février 2023 dans Général

    Dire, croire, juger, savoir…

    En principe, il y a une proposition subordonnée complétive composée après ces verbes.
    — On dit qu’elle habite Lyon. On croit qu’elle joue au tennis. On juge qu’elle en fait trop. On sait qu’elle reviendra.
    — On dit qu’elle est heureuse. On croit qu’elle est morte. On juge qu’elle est coupable. On sait qu’elle est convoitée.

    Il est loin d’être évident que le sujet d’une complétive puisse devenir systématiquement le COD en lui-même. Cependant on le fait avec ces quelques verbes, et pour décrire quelques états.

    La construction attributive est la plus courante quand la subordonnée consiste en un simple [sujet + être + attribut]. L’adjectif est alors attribut du complément d’objet.
    — On la dit heureuse. On la croit morte. On la juge coupable. On la sait convoitée.

    C’est seulement quand on ne peut pas se contenter de l’attribut, et qu’il faut une proposition, qu’on utilise un verbe à l’infinitif, dans certaines circonstances. Et encore, cette construction est assez rare. C’est de cette construction qu’il faut se méfier, même si elle semble parfois cohérente.
    — On la dit habiter Lyon. On la croit être partie hier. On la juge être de trop. On la sait venir de loin.

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  • Grand maître Demandé le 7 février 2023 dans Question de langue

    La règle que vous suggérez n’est pas valide.
    La virgule n’est interdite que quand la relative est déterminative :
    — Le chien qui revient m’appartient (quel chien ? celui-ci, celui qui revient).
    Quand la relative n’est qu’explicative, et qu’elle est supprimable, il est conseillé de la mettre en virgules :
    — Le chien, qui est fatigué de sa course, revient.
    Parfois, le fait que la relative soit ou non entre virgules change le sens :
    — Les chiens, qui sont fatigués, reviennent (tous les chiens sont fatigués, et tous reviennent).
    — Les chiens qui sont fatigués reviennent (certains chiens sont fatigués, ceux-là reviennent).
    Dans votre phrase, le chien est déjà précisément déterminé par l’adjectif possessif, et on est donc dans la situation où on met classiquement la relative entre virgules :
    — Son chien qui s’appelle Tom revient en courant (c’est pour le différencier de son chien qui ne s’appelle pas Tom ? ça n’a pas de sens).
    — Son chien, qui s’appelle Tom, revient en courant (une précision en passant).

    Notez qu’il ne s’agit pas ci-dessus de séparer ou non par une virgule le pronom de son antécédent, mais de mettre éventuellement la relative entre deux virgules.
    Quand la relative explicative termine la phrase, le « entre virgules » devient « entre une virgule et un point ».
    — Il se releva en suivant du regard la course de son chien, qui revenait vers lui.
    La mise entre virgules est totalement justifiée, car on parle de son chien et non de son-chien-celui-qui-revenait.

    Comme il y a une précision à l’intérieur de la relative, qu’on a enlevée le temps de l’explication, on peut la remettre, avec le même principe : sans virgules, ou encadrée de virgules.
    Le complément inséré entre le sujet et le verbe, classiquement, se met entre virgules :
    — Son chien, après avoir tourné plusieurs fois autour de l’arbre creux, revenait vers lui.
    À l’intérieur d’une relative, vous pouvez conserver ce principe :
    — Il se releva en suivant du regard la course de son chien, qui, après avoir tourné plusieurs fois autour de l’arbre creux, revenait vers lui.

    Bref, les compléments supprimables se mettent généralement entre virgules, et ici vous avez un complément supprimable imbriqué dans un autre complément supprimable : son chien [[qui [après avoir tourné plusieurs fois autour de l’arbre creux] revenait vers lui]].
    Maintenant, vous pouvez souvent supprimer des vigules, si la phrase reste compréhensible, si c’est votre style, si c’est pour une raison de rythme, si cela ne change pas le sens, mais pensez à les supprimer deux par deux, pour une structure cohérente syntaxiquement.

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  • Grand maître Demandé le 4 février 2023 dans Conjugaison

    Effectivement, votre « si » n’est pas un « si » introduisant une condition d’où découlerait une conséquence. La règle que vous citez ne s’applique pas.

    Le mot « si » a de nombreux usages, je pense que vous souhaitez l’utiliser ici au sens II. A. 2. a. du TLFi. Vous présentez ici une argumentation sans hypothèse. C’est bien un raisonnement déductif, mais il n’enchaîne pas une condition et une conséquence, il enchaîne un fait que vous présentez comme vrai, ce fait prouvant que le deuxième fait est vrai également.

    Ce « si » doit être lu comme « étant donné que… il est évident que… », « si vous voulez bien admettre que… vous admettrez également que… », « puisque comme vous le savez… il est clair que… ».
    — S’il peut courir, alors, à plus forte raison, il peut marcher. (présent + présent)
    — Si la version A a marché alors qu’elle était nulle, la version B marchera encore mieux. (passé composé + futur)
    — Si les gens sont assez bêtes pour l’acheter, pourquoi se gêner ? (présent + infinitif)
    — Si, comme le dit papa, la vie un jour s’arrêtera, c’est absurde de se laver les dents le matin. (futur + présent)
    Puisqu’on enchaîne deux faits, deux réalités, deux situations, deux propositions, seule la logique du raisonnement importe, et vous pouvez a priori mettre les temps que vous voulez (le plus souvent de l’indicatif puisque qu’on parle de faits admis, existants, clairs…) de chaque côté de la virgule pivot.

    La proposition introduite par « si » s’appelle la « prémisse ». La petite surprise qu’on a à la lecture de votre phrase, c’est que dans la prémisse que vous présentez comme vraie se trouve un conditionnel. Mais c’est certainement justifiable si vous dites clairement pourquoi, car une prémisse peut être une proposition assez élaborée, contenant pourquoi pas du conditionnel. Un exemple créé vite fait, avec une prémisse contenant une hypothèse :
    Prémisse : On sait qu’en cas de guerre, Pierre, qui est très courageux, se planquerait.
    Conséquence à admettre : Paul, qui est lâche, se planquerait à plus forte raison.
    — Si Pierre se planquerait en cas de guerre, Paul (dont nous savons qu’il est moins courageux que Pierre) se planquerait aussi.
    — S’il est bien connu que Pierre se planquerait en cas de guerre, il est alors évident que Paul se planquerait aussi.
    On voit que le conditionnel présent est possible après « si ». Mais cette phrase est facile à lire parce que ce conditionnel présent est aussi dans la « conséquence ».

    Vous voulez donc mettre un conditionnel présent dans la prémisse, car il y a une condition sous-entendue dans cette prémisse, et un indicatif futur dans la conséquence, car vous énoncez des faits… pourquoi pas, ce n’est pas forcément impossible.
    On comprend bien votre conséquence, ce que vous voulez démontrer : « imaginez un peu le temps qu’ils y passeront quand ils apprendront qu’il peut être bidouillé », c’est-à-dire « ils y passeront beaucoup de temps ».
    C’est votre prémisse qui n’est pas claire. Tentez de l’écrire sans le « si » et sans la conséquence. Si votre proposition, même au conditionnel, est compréhensible et claire, l’enchaînement sera possible.
    — Les utilisateurs ont déclaré qu’ils seraient prêts à jouer dix ans avec ce jeu dans sa configuration actuelle.
    — Notre enquête a montré que les gens seraient restés utilisateurs de ce jeu même dans sa version initiale.
    — Nos clients seraient, a-t-on appris, prêts à utiliser ce produit durant dix ans dans sa configuration non modulable.
    Si votre « les gens seraient restés dix ans sur un jeu non modifié » avait un sens clair, votre phrase serait correcte.
    Retravaillez cette prémisse, en précisant ce que vous entendez par « les gens », « restés sur », et « non modifié ». S’il y a une condition sous-entendue justifiant le conditionnel, tentez de l’exprimer. Et si après ce travail vous avez encore un conditionnel au début de la proposition, ce sera bon quand même, et votre phrase sera bien correcte grammaticalement.

    Mais tant que votre phrase vous heurtera vous-même, vous qui l’avez écrite et qui la comprenez, n’envisagez pas de la publier. Réécrivez, décomposez, articulez mieux.

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  • Grand maître Demandé le 3 février 2023 dans Conjugaison

    Après que vous avez quitté les lieux, l’assemblée s’est déchaînée.
    Alors que vous aviez (déjà) quitté les lieux, l’assemblée s’est déchaînée.
    Le mot « après » se réfère ici à l’instant du départ. Il n’y a aucune antériorité du départ à considérer pour parler du départ.
    Le mot « alors » se réfère ici à la période qui suit l’instant du départ. Il faut considérer l’antériorité du départ.

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  • Grand maître Demandé le 3 février 2023 dans Question de langue

    En situation de conversation, je constate autour de moi que la liaison est rare :
    — Tu n’as pas ouvert la fenêtre ? Ce n’est pas un jour ordinaire. Je n’ai pas acheté le journal. Je n’avais pas envie de le voir…
    Mais en cas de lecture d’un texte, ou dans un cadre formel, cette liaison se fait souvent.

    Elle n’est pas obligatoire. Voici une liste des situations de liaisons obligatoires, pas forcément exhaustive mais très suffisante : https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/23549/la-prononciation/liaisons/contextes-de-liaisons-obligatoires
    Quand la négation porte sur l’ensemble de la phrase, on peut donc dire qu’on a le choix.

    Quand la négation est partielle, qu’elle porte sur un élément de la phrase (ce qui arrive évidemment très souvent avec le mot « pas »), la liaison me semble plus rare, car on détache volontiers les mots :
    — Il ne vient pas aujourd’hui, mais demain. Je n’en veux pas une mais deux. Je ne vais pas à l’école mais au bureau. Je n’y vais pas à pied, je prends la voiture. C’est à moi de jouer, pas à toi.

    Exemple de liaison obligatoire dans une locution :
    — Pas une seule fois il n’est venu me voir
    Liaison déconseillée pour insister sur la négation partielle :
    — Il est venu tous les jours, pas une seule fois

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  • Grand maître Demandé le 3 février 2023 dans Question de langue

    Ni « se convaincre d’aimer » ni « se convaincre aimer » ne peuvent s’utiliser pour dire « se convaincre qu’on aime ».
    La première forme, du type « je l’ai convaincu de venir », d’une part ne signifie pas « je l’ai convaincu qu’il venait » mais « je l’ai convaincu qu’il devait venir », et d’autre part ne s’utilise pas à la forme pronominale, pour une raison de sens.
    La seconde construction n’existe ni à la forme active (convaincre faire) à ni à la forme pronominale (se convaincre faire).
    La forme pronominale « se convaincre » est suivie de « de » (se convaincre d’une chose) ou de « que » (se convaincre que tout va bien).

    Le mot « de » qu’on trouve devant certains infinitifs n’est pas une simple préposition, il sert à moduler la valeur de cet infinitif. C’est un marqueur d’infinitif comme en anglais le « to » dans « to be or not to be », il ne sert pas à articuler des mots entre eux comme pourrait le suggérer le titre de votre question (que de), il est totalement lié à l’infinitif. Le fait que la phrase commence par « il est clair que » ne joue pas sur l’utilité de la présence du « de ».
    C’est le même « de » que celui qu’on utilise dans les constructions impersonnelles pour introduire l’infinitif sujet réel (il est nécessaire de travailler). On l’utilise rarement dans la construction ordinaire (de travailler est nécessaire), mais c’est en particulier l’examen abstrait d’une situation concrète qui permet ce « de ». Cela permet d’isoler des situations, qu’on peut souvent reprendre par un pronom neutre :
    De devoir travailler, ce n’est pas le pire, c’est d’être mal payé qui me dérange.
    De se convaincre qu’on aime son travail, ça peut aider à le supporter.
    La reprise par un pronom n’est pas obligatoire :
    — De se convaincre qu’on aime son travail permet de moins souffrir.
    Si vous voyez cette nuance (avec « de », on évoque davantage la réalité d’une situation que le simple sens d’un verbe), vous pouvez en jouer. Mais dès qu’on n’en voit pas l’utilité, c’est plus simple de se passer du « de ».

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  • Grand maître Demandé le 1 février 2023 dans Accords

    Votre titre « accord avec semi-auxiliaire faire » n’est pas adapté à votre question. Sans doute dans votre livre est-il écrit que « faire » (je l’ai fait venir) est un semi-auxiliaire, comme « vouloir » (il a voulu venir). C’est absurde, il n’y a aucun sens auxiliaire au verbe « faire » dans la construction « nous l’avons fait éditer », car cela sous-entendrait que c’est bien « nous » qui avons édité. Or pas du tout. Ici, on a juste un verbe factitif (le sujet change), et c’est quelqu’un d’autre que nous qui a édité.

    Si vous parlez parfaitement le français, si vous n’avez qu’un problème d’écriture, il vous suffit pour choisir de trouver un verbe ayant un infinitif et un participe passé se prononçant différemment, et qu’on peut construire parallèlement à « éditer », pour décider :
    — Quand nous aurons fait relire et éditer le manuscrit.
    — Quand nous aurons fait relu et édité le manuscrit.

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  • Grand maître Demandé le 1 février 2023 dans Conjugaison

    Temps simple ou temps composé.
    C’est le sens qui décide :
    — Quand il fait (présent) beau, je sors. Quand il a plu (passé composé), je ne sors pas.
    Le sens de « dès que » permet également les deux :
    — Dès que le soleil revient (présent), je sors. Dès qu’il a cessé (passé composé) de pleuvoir, je sors. Dès qu’il cesse (présent) de pleuvoir, je sors.
    De façon générale, il y a de nombreux critères à considérer pour choisir. Par exemple quand le verbe qui suit « dès que » s’inscrit dans la durée, ou désigne un état, ou marque un commencement, on utilise le temps simple dans la principale : je sors dès qu’il fait beau et non dès qu’il a fait beau. Avec un verbe de transition nette, le temps composé est obligatoire : je l’appellais dès que j’avais fini et non dès que je finissais ; on enterre les gens dès qu’ils sont morts et non dès qu’il meurent.
    Pour moi, dans votre phrase, le temps composé s’impose, mais ce n’est qu’une question de sens perçu, il n’y a pas de faute syntaxique à choisir le temps simple si vous y tenez (mais je trouve qu’on perd la nuance du « dès que » par rapport à un bête « quand ») :
    — Dès que j’ai pris une décision (dès que la décision est prise), je la mets en œuvre.
    — Dès que je prends une décision (quand je prends une décision), je la mets en œuvre.

    Subordonnée circonstancielle.
    Il n’y a aucune concordance des temps à appliquer dans une subordonnée circonstancielle. Aussi bien le temps de la principale que celui de la subordonnée sont « vus depuis le présent ». Il faut utiliser le temps logique voulu par le sens dans les deux propositions :
    — Quand il viendra, je lui parlerai.
    — Dès que j’aurai fini ce livre, je te le prêterai.
    — Dès que j’aurai pris une décision, je t’enverrai un courrier.
    — Je t’enverrai un courrier dès que j’aurai pris ma décision.
    — Je vous préviendrai dès que j’aurai pris ma décision.

    Concordance des temps.
    La conconcordance des temps consiste à imposer certains temps dans les subordonnées complétives :
    — Je pense qu’on l’a appelé, qu’il est absent, qu’il reviendra.
    — Je pensais qu’on l’avait appelé, qu’il était absent, qu’il reviendrait.
    — Je penserai qu’on l’a appelé, qu’il est absent, qu’il reviendra.
    On voit donc que dans une subordonnée complétive, le présent dans le futur s’exprime par le présent :
    — Demain, je saurai où j’en suis, tu me demanderas si ma décision est prise, je te répondra qu’elle est prise…
    — Je vous préviendrai que j’ai pris ma décision.

    Conclusion.
    Une proposition subordonnée complétive demande l’application formelle des règles de la concordance des temps :
    — Je vous préviendrai que ma décision est prise.
    Une proposition subordonnée circonstancielle reste vue depuis le présent du locuteur, et seul ce sens commande le temps :
    — Je vous préviendrai quand ma décision sera prise.

    Le verbe « prévenir ».
    Il est possible que ce soit l’utilisation de « prévenir » sans préciser « prévenir de quoi » ou « prévenir que quoi » qui ait suscité votre question. D’ailleurs, c’est effectivement bien flou : je vous préviendrai de la teneur de ma décision, ou je vous préviendrai que j’ai pris une décision ? On ne sait pas, et on ne peut pas savoir. Si on en arrive à se poser cette question, le présent (ou ici le passé composé) apparaît.
    Avec un verbe mieux complété, il est peut-être plus évident que le complément circonstanciel ne se rattache pas au verbe de la principale, qu’il ne s’agit pas d’une complétive, que la concordance des temps ne s’applique pas, et que le présent est alors incongru pour parler du futur :
    – (COI + COD) Je vous enverrai un courrier dès que j’aurai pris ma décision.
    – (COD + COI) Je vous informerai des démarches à effectuer dès que j’aurai pris ma décision.
    Tandis que dans votre phrase, le sens semble inclure le contenu de la circonstancielle dans l’objet (COI) du verbe « prévenir », car c’est bien de l’information contenue dans la circonstancielle qu’on préviendra quelqu’un. On peut certes écrire « prévenir » sans COI, mais alors de quoi préviendra-t-on ? On peut aussi considérer que ce dont on vous préviendra est l’information contenue dans la proposition subordonnée, mais alors elle devient partie prenante du COI, donc à la limite de la subordonnée complétive et de la nécessité de la concordance des temps (présent dans le futur = présent).
    Bref, vous avez repéré une proposition dans laquelle il n’est pas syntaxiquement logique que le CC (appelant le futur) soit également le COI sous-entendu (qui appellerait le présent s’il était exprimé). Ça peut être intéressant de poursuivre la réflexion.

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