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Si le complément d’objet est placé après le verbe, vous devez effectivement choisir entre « je parle de cela » et « j’en parle« .
Les compléments circonstanciels peuvent se placer en début de phrase (dans ma ville, il fait beau). Dans ce cas, le complément de lieu n’est pas repris par un pronom, ça ferait double emploi (dans ma ville, il y fait beau).
Mais ici, ce qui se trouve avant la virgule n’est syntaxiquement ni un CO ni un CC, c’est juste un truc mis en exergue, en début de phrase.
Les pronoms COD ou COI restent nécessaires dans la proposition complète. Qu’un mot qui va servir de COD ou COI ait été exprimé en début de phrase, avant une virgule, n’autorise aucunement à s’en dispenser dans la proposition. Dès qu’il y a une rupture de construction, le pronom est obligatoire.
En supprimant la virgule, vous obtiendrez une caricature de style médiéval (la pomme je mange ; de la pomme je parle).
En conservant la virgule, vous devez maintenir le pronom (la pomme, je la mange ; de la pomme, j’en parle).
La phrase « de cela, il parle » n’est pas correctement construite si « de cela » est un COI. Il faut par principe supprimer la virgule ou ajouter un pronom (de cela il parle / de cela, il en parle).Vous avez choisi de maintenir le pronom après la virgule. Alors qu’écrire avant la virgule ?
Aucune de vos deux phrases n’est particulièrement correcte, les deux présentent un élément hors syntaxe suivi d’une virgule. L’essentiel est qu’après la virgule vous ayez une proposition complète et bien formée.
Avant la virgule, écrivez ce que vous voulez, vous êtes libre, puisque c’est hors syntaxe. Généralement, il n’y aura aucune marque indiquant la fonction de COI sur le mot précédant la virgule. Parfois, un contexte fera que le premier nom viendra avec une particule.
— Je me souviens de Venise, mais de Rome, non, je ne m’en souviens pas.
— Je me souviens de Venise, mais Rome, non, je ne m’en souviens pas.
— Il t’a parlé du contrat ? — Du contrat… oui, il m’en a parlé.
— Et le contrat, il t’en a parlé ? — Le contrat… oui, il m’en a parlé.
La façon dont sont introduits les mots en exergue dépend de l’intention du locuteur en début de phrase. Mais qu’importe, puisqu’il va y avoir rupture syntaxique. Si vous ne voyez pas de raison pour commencer la phrase par un « de » exprimant qu’il s’agit (ou qu’il va s’agir) d’un COI, n’écrivez pas ce « de« , le nom (ou le pronom « cela« ) seul suffit. Mais si les circonstances, si les phrases précédentes, si le sens, appellent un nom avec sa particule, ça ne présente pas d’inconvénient.
Vos deux phrases sont possibles, la seconde étant suffisante quant au sens. Vous pouvez donc retirer le « de » si vous n’en voyez pas l’utilité, mais, comme ce n’est pas une nécessité syntaxique, si la personne qui parle ou écrit pense « de cela« , vous ne devez pas rectifier arbitrairement sa pensée.- 481 vues
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Peut-être pensez-vous qu’il existe un emploi du verbe « voir » comme auxiliaire, dans la continuité de « faire » et « laisser » :
— Des idées qu’on a fait prospérer, des idées qu’on a laissé prospérer, des idées qu’on a vu prospérer…
Effectivement, quand « voir » ne signifie pas « regarder », ce n’est qu’un auxiliaire, qui n’a donc pas de COD, et on se demande alors bien pourquoi il faudrait que son participe passé s’accorde.
Puisqu’on admet depuis 1990 que « laisser » présente ici toutes les caractéristiques de l’auxiliaire et qu’il n’est pas utile de l’accorder avec un supposé COD antéposé, ce même raisonnement vaut logiquement pour « voir ». Cependant, aucune autorité n’a jamais laissé entendre qu’on devait respecter la logique, et il nous est demandé de continuer à accorder comme si « voir » signifiait « regarder », et en considérant que l’agent de l’infinitif antéposé est le COD du verbe conjugué.
— J’ai regardé cette fille danser. La fille que j’ai regardée. La fille que j’ai regardée danser.
— On a vu prospérer ces idées. Les idées qu’on a vues. Les idées qu’on a vues prospérer.
Est-ce idiot de considérer qu’on a vu des idées, et que ces idées prospéraient alors qu’on a seulement vu prospérer des idées, parce qu’un parti a fait prospérer ces idées ? Oui c’est idiot, illogique, mais c’est comme ça.
Vous êtes simplement en avance, et de prochaines rectifications officielles viendront certainement un jour admettre que « vu » ne doit pas être accordé quand il sert de support à un autre verbe.
Dans votre exemple, c’est moins caricatural, car on peut réellement voir une larme, et finalement l’accord passe plus ou moins :
— J’ai vu ses larmes. Ses larmes brillaient. J’ai vu ses larmes qui brillaient. J’ai vu ses larmes briller. Les larmes que j’ai vues. Les larmes que j’ai vues briller…
Mais cet accord trahit votre pensée. Car ce que voulez dire, ce n’est pas que vous avez vu une larme, et que cette larme brillait. Ce que voulez dire, c’est que vous avez vu un scintillement, et que ce scintillement était celui d’une larme. Vous n’avez pas d’abord vu « une larme », mais vous avez d’abord vu « briller ». Si on peut dire « j’ai entendu chanter », sans préciser l’agent, on a bien la preuve que l’agent de l’infinitif n’est pas forcément le COD du verbe conjugué. Même en oubliant l’approche par l’auxiliaire, et en considérant une approche par le COD, on doit bien reconnaître que le COD du verbe « voir » n’est pas à lui seul « une larme », mais est « briller une larme » :
— J’ai vu un scintillement. J’ai vu briller quelque chose. Et ce quelque chose était une larme. Ébloui par une larme que j’ai vu briller.
Certes, l’agent de l’infinitif (qu’est-ce qui brille ?) est placé avant, mais il n’est aucunement à lui seul COD du verbe « voir ».
Si c’est là votre approche, vous avez bien raison de ne pas accorder le participe passé. Le COD de « voir » n’est pas l’agent de l’infinitif (une larme) mais la proposition infinitive entière (briller une larme), centrée sur l’action du verbe et non sur son agent (je vois que des larmes brillent et non je vois des larmes qui brillent).Ces deux approches convergent vers l’idée qu’un verbe utilisé pour en introduire un autre n’a pas de COD propre commandant un éventuel accord. Le sentiment de conflit que vous ressentez entre la règle arbitraire (accord avec l’agent antéposé de l’infinitif) et le sens souhaité (« voir » ne fait qu’introduire un autre verbe) est assez répandu. Il est à l’origine de nombreuses questions, et sur ce site les demandeurs sont généralement renvoyés à la niche à coups d’explications oiseuses.
Les jours d’examen, accordez l’auxiliaire « vu » comme un verbe ordinaire admettant un COD simple. Mais dans les autres situations, écrivez logiquement, et si le verbe « voir » introduit un infinitif (soit en tant qu’auxiliaire, soit en tant que verbe transitif ayant pour COD un prédicat non réductible à son sujet, c’est un peu pareil) alors n’accordez pas ce « vu ».- 449 vues
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Si vous écrivez « Jr » avec un point (ce qui n’est pas systématique en français car ce point après la dernière lettre du mot n’abrège rien), le point se comporte comme un point abréviatif, et se confond avec le point final ou les points de suspension :
Voici George Bush Jr. ! Est-ce George Bush Jr. ? C’est George Bush Jr. C’est George Bush Jr…- 281 vues
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Avec une construction « pronom + verbe à un temps composé + à + infinitif », quand vous ne savez pas si le pronom antéposé est COD du verbe conjugué ou de l’infinitif, supprimez le pronom et rétablissez la phrase dans un ordre simple. Tout apparaîtra évident (les exceptions étant « avoir à » et parfois « donner à »).
(A) Si le verbe conjugué est directement suivi d’un infinitif, vous pouvez considérer que cet infinitif, avec son complément, est COD du verbe et que le pronom après transformation n’est COD que de l’infinitif, donc sans conséquence sur l’accord.
— Il a appris à parler une langue
–> la langue qu’il a appris à parlerB) Si le verbe conjugué est suivi d’un nom, vous pouvez considérer que ce nom est COD de ce verbe et que le pronom après transformation l’est également, entraînant l’accord.
— Il a invité des amis à déjeuner
–> les amis qu’il a invités à déjeuner (il est vrai qu’on ne peut pas déjeuner des amis)
— Il a envoyé une montre à réparer
–> la montre qu’il a envoyée à réparer (et pourtant on peut réparer une montre ; le simple fait qu’on puisse non seulement envoyer une montre mais aussi réparer une montre, et que la montre ne fasse pas l’action de réparer, incite certains à ne pas accorder « envoyer », mais c’est une règle beaucoup trop simplifiée, et à vrai dire fausse).C) Une question à poser
Appliquez cette méthode simplement.
Si l’infinitif vient avant le nom, considérez que le nom n’est pas COD du verbe conjugué, et n’accordez pas avec le pronom antéposé.
— Elle a demandé à poser une question
–> la question qu’elle a demandé à poser
Si le nom vient avant l’infinitif, considérez qu’il est COD du verbe conjugué et accordez avec le pronom le représentant.
— Elle a trouvé une question à poser
–> la question qu’elle a trouvée à poser
Dans ce second cas, « à poser » n’est qu’un complément, comme dans « il listait des questions à poser ».- 355 vues
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Sur le modèle « moi, je » ou « lui, il », vous envisagez un « elle, elle », que vous savez correct. Mais vous aimeriez ne garder que le pronom tonique et faire sauter le pronom sujet. Ce n’est pas possible avec « moi » (moi pense que) mais c’est possible avec « lui » (moi je pense que… mais lui pense que…). C’est donc logiquement possible avec elle (moi je pense que… mais elle pense que…). Et cependant, sans la virgule, à cause d’une grande ressemblance entre « elle » et « elle », le lecteur risque de penser que vous avez fait sauter le pronom tonique et conservé le pronom sujet, et ce ne sera pas la même intonation à voix haute, pas le même style, et c’est pourquoi vous voulez conserver une virgule. Je pense que vous pouvez le faire dans une phrase courte : lui ne vient pas, mais elle, vient. Prendre ce risque sur une phrase plus longue est une affaire de style.
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Dans « nous avons regardé Emma grandir », le COD du verbe « regarder » est la proposition infinitive « Emma grandir ». En pronominalisant, seule une partie de la proposition infinitive COD passe devant sous forme de pronom. Si ce pronom est le sujet de la proposition infinitive, on accorde le participe passé avec ce pronom, comme s’il était à lui seul son COD : « Nous l’avons regardée grandir. Une femme que nous avons regardée grandir ».
–> Le décor a vu Emma grandir. Le décor l’a vue grandir.- 577 vues
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* Pour faire la différence entre un mot et le sens d’un mot, l’italique est une bonne solution.
— Le mot désuet est désuet. Est-ce que désuet est un mot désuet ?
— Le compliment vilain est en fait une insulte.
— Seuls sont autorisés les compliments vieille bique et manchot.* Pour citer en style direct, les guillemets sont une bonne solution.
— Il a crié « vilain ! ». Il m’a traité de vilain.* On ne peut pas mettre une liste de citations entre guillemets, le sens serait altéré :
— Il a dit « ah », « ha », ou « aha » ? / Il a dit « ah, ha, ou aha » ?
Il faut répéter les guillemets.* On ne met pas de majuscule tant que la phrase n’est pas terminée, même si un signe de ponctuation est utilisé au milieu.
* Il existe des livres où les guillemets de citation sont remplacés par de l’italique, mais il faut choisir une fois pour toutes :
— Il a dit « je vous aime ». Il a dit je vous aime.* Le mot « comme » ne devrait pas être suivi de deux points à l’intérieur d’une phrase :
— Il utilise des expressions comme limace baveuse et vieille bique.* Les points d’exclamation marquant l’intonation des compliments ne sont pas utilisés en style indirect.
* Vous pouvez essayer de passer en style direct en réécrivant un peu et en supprimant le mot « comme », ce qui autoriserait les deux points, les points d’exclamation, les majuscules, les guillemets, mais ça ne me semble pas être l’esprit de la phrase, il s’agit bien ici de lister des mots et des expressions autorisés, en italique.
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On écrit « bis » en italique et sans majuscule.
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Comme dans « je pose une main sur mon livre« , « mettez ce livre à la poubelle« , « il situe cette histoire dans le passé« … le complément de temps ou de lieu qui s’applique à l’infinitif n’en est pas séparable, pas davantage que le COD.
Il ne s’agit pas d’un complément circonstanciel donnant un cadre à l’action et séparable par une virgule (je joue au ballon, dans le jardin), mais d’un élément de l’action (j’envoie le ballon dans le jardin). Cela se passe avec les verbes de positionnement, de déplacement, quand l’endroit ou le lieu sont des compléments essentiels et non circonstanciels.
Avec le verbe et le sens que vous avez choisis, le complément de temps n’est pas optionnel, il fait partie du truc : caler un appel entre deux réunions. Ce serait un complément circonstanciel si c’est entre deux réunions que vous décidiez de caler quelque choses (entre deux réunions, j’ai calé une porte).
L’ordre classique est de placer le COD avant le second complément (je pose une main sur mon livre / je pose sur mon livre une main) :
— je suis à ta disposition pour caler une formation entre le 4 et le 8 décembre- 390 vues
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Pour accepter la validité théorique de cette construction attributive avec un COD composé de deux infinitifs, il faudrait aussi accepter d’écrire l’attribut « possibles » au pluriel :
— L’argent rend possibles de manger et de voyager. Il rend ces deux actions possibles.
Si on n’accepte pas d’écrire « possibles » au pluriel, c’est qu’on a en tête la construction impersonnelle :
— Avec de l’argent, il est possible de manger et de voyager.
Le mélange entre la construction attributive (on rend des actions possibles) et la construction indirecte (il est possible de) n’est référencé nulle part, et vous pouvez donc considérer votre phrase comme incorrecte syntaxiquement.- 895 vues
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