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Votre deuxième proposition est évidemment valide, c’est absurde de la repousser comme fait ci-dessus.
La plupart des adjectifs se placent après le nom ou la locution nominale : un compte-rendu positif, un fer à repasser rouillé, une prairie verte. Le fait de placer l’adjectif avant (un positif compte-rendu, un rouillé fer à repasser, une verte prairie) est généralement impossible, artificiel, grotesque, parfois littéraire.
L’adjectif « humiliant » ne fait pas partie des adjectifs qui se placent toujours avant le nom, ou qui changent de sens selon leur place… Il fait toutefois partie des adjectifs exprimant un jugement. À ce titre, s’il se place généralement après, il peut parfois se placer avant (une journée agréable, une agréable journée).
Que l’adjectif porte sur un simple nom ou sur une locution nominale ne change rien syntaxiquement.(A) L’épithète objective ou qui reflète une opinion assumée, se place après le nom. C’est-à-dire que quand l’adjectif peut être facilement transformé en attribut, il vient presque obligatoirement après le nom :
— une journée agréable = c’était une journée agréable, j’ai trouvé cette journée agréable, une journée qui était agréable…
— des pratiques humiliantes = ces pratiques sont humiliantes, ce sont des pratiques humiliantes…
On écrit donc dans une phrase :
— Il a subi une fouille à nu humiliante = la fouille a nu qu’il a subie était humiliante(B) Quand l’épithète est antéposée sans nécessité évidente, cela peut être interprété de plusieurs façons :
a) un usage courant avec des adjectifs finalement assez vagues, une épithète en passant, une qualification attendue, sans grande portée :
— un magnifique chêne occupait le centre du parc, un formidable sportif s’est révélé…
mais il est artificiel et peu correct d’utiliser ainsi l’adjectif humiliant : un humiliant discours suivit mon éloge, on m’a rapporté d’humiliantes pratiques…
b) une figure de style prétendument littéraire mais généralement ridicule :
— de pourpres rideaux, et une humiliante demande
Dans un article moderne au ton journalistique, on évite autant l’information anecdotique en passant (a) que la mauvaise littérature (b).
Cependant, il existe dans la communication militante, et donc dans le journalisme, une pratique consistant à antéposer l’adjectif,
c) comme moyen rhétorique d’imposer une idée.
Si on dit « je travaille pour un cause juste« , un contradicteur peut répondre « non, votre cause n’est pas juste« . Mais si on dit « je travaille pour une juste cause« , ou « la juste cause pour laquelle je travaille« , ou « notre juste cause« , personne ne peut répondre « non« , et l’adjectif antéposé est difficilement réfutable.
On crée ainsi une apparence de simple épithète ne se prêtant pas à la contestation en plaçant l’adjectif avant. Ce sont des règles grammaticales soviétiques. Si on dit « il a été confronté à un contrôle de police inadmissible« , l’adjectif « inadmissible » se rapproche d’un attribut, l’ensemble signifiant « le contrôle de police auquel il a été confronté était inadmissible« , et l’interlocuteur peut contester, et répondre « non, ce contrôle n’était pas inadmissible« . Mais si on dit « il a été confronté à un inadmissible contrôle de police« , l’interlocuteur ne peut pas nier le mot « inadmissible« , car la phrase ne porte pas du tout sur cet adjectif, et en disant « non« , il dirait seulement qu’il n’y a pas eu de contrôle, cela rendant presque impossible de répondre.
Si vous écrivez votre texte pour LFI, vous pouvez donc tenter :
— Les humiliantes fouilles à nu subies par les manifestants sont scandaleuses.
Ainsi, si quelqu’un ne repère pas le piège et répond « non, elles ne sont pas scandaleuses, elles sont nécessaires« , il reconnaîtra implicitement (le pronom « elles » ayant pour antécédent « les humiliantes fouilles à nu« ) qu’elles sont humiliantes, et ce sera un premier pas vers leur limitation.Et donc en conclusion, si vous pensez qu’il y a une question de nuance à considérer selon le contexte et l’intention, il ne faut pas poser une question sans préciser le contexte et l’intention.
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Si dans la vieille bible il est écrit que Amalek était l’ennemi des Hébreux et Israélites, alors en langage moderne, on doit écrire dans la bible que Amalek était l’ennemi des Hébreux et des Israélites, c’est aussi simple que ça. Comment pouvez-vous imaginer qu’il faille modifier la bible selon l’air du temps ?
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Si ce sont des mots étrangers, et si vous respectez le principe d’écrire les mots étrangers ou latins en italique, alors écrivez-les en italique.
Il y a exactement deux possibilités pour ne pas écrire ces mots en italique :
1. — la règle exposée en gras ci-dessus n’existe pas, ou elle est idiote et inapplicable, ou elle a existé mais est caduque, bref on n’en tient pas compte, et on écrit comme on veut ;
2. — les mots blockchain, wallet, et token ne sont pas des mots étrangers (ils sont simplement des mots français d’origine étrangère), et ne nécessitent aucun marqueur typographique particulier.
Mais il est impossible d’à la fois valider la règle et s’y soustraire, à la manière d’un expert de BFM qui prétendrait qu’il faut normalement mettre de l’italique pour un mot étranger, mais bon, pas là, parce que je suis expert et que je vous dis que certains mots étrangers sont presque français et n’ont pas besoin de l’italique…Savez-vous si les trois mots que vous présentez sont des mots français ou non ? C’est la première question à poser. Si ce sont des mots français, pas d’italique, et accord au pluriel selon la norme française [l’accord anglais et l’accord français consistant à ajouter un « s », ça ne se voit pas, mais par exemple en allemand il faudrait choisir entre « les länder » et « les lands »]. L’origine du mot n’a pas d’importance. Si ces trois mots ne sont pas ressentis comme des mot étrangers mais juste comme des mots techniques intégrés à la langue française, l’italique est inutile.
L’utilisation de l’italique n’est en réalité pas liée à l’origine de tel ou tel mot (ce week-end, un maximum…), mais à une rupture syntaxique possible dans une proposition, due à un changement de langue.
C’est vous qui savez si, dans votre texte, il y a passage d’une langue à une autre.- 403 vues
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Les noms ne s’accordent pas, vous ne devez donc en aucun cas accorder le nom féminin « plongée » avec quoi que ce soit. Utilisez simplement les noms comme ils sont écrits dans le dictionnaire.
L’expression cinématographique « en plongée » a une valeur d’adverbe, et les expressions adverbiales sont invariables, comme les adverbes : une photo prise en contre-plongée, un cliché pris en plongée, elle arrive en premier… On peut filmer une tête en gros plan, un immeuble en contre-plongée… Vous voyez qu’il ne saurait être question d’accord.
Cette expression adverbiale s’applique à un verbe, et elle ne qualifie pas un nom. Si vous lisez quelque part « une scène en plongée », « un mouvement en contre-plongée », cela signifiera « une scène prise en plongée », « un mouvement filmé en contre-plongée », avec omission du verbe.
Mais un point de vue ne peut pas être filmé en plongée, ni pris en plongée, et donc un point de vue ne peut pas être en plongée.Un point de vue, quand ce n’est pas un belvédère ou une opinion, c’est un angle d’approche personnel. Mais aucune de ces acceptions ne peut être suivie de « en plongée ». Il est correct d’utiliser « en plongée » dans le domaine de la photographie, mais il faut l’appliquer à un verbe ou éventuellement à la chose photographiée. Un point de vue en plongée, ça n’existe pas.
Vous voulez peut-être parler de la prédilection d’un photographe pour les photos prises du dessus, en plongée. Alors faites des vraies phrases qui expriment clairement ce que vous voulez exprimer. On ne peut pas tout ramasser en quelques mots, mélanger les noms, les adverbes ou les adjectifs, en espérant que l’ensemble ait un sens, et demander comment ça s’accorde. Ce qui manque dans votre phrase, c’est un verbe. Vous ne devez pas d’abord travailler l’orthographe, les accords, la syntaxe, mais le vocabulaire. Tant qu’une phrase vous pose un problème syntaxique (on le constate dans d’autres de vos questions), c’est que vous n’avez pas utilisé les bons mots. Votre « je trouve çà et là les deux orthographes » montre que vous cherchez des successions de mots au hasard des moteurs de recherche, ça ne sert à rien. Commencez par écrire des phrases simples, et ensuite liez-les si vous le souhaitez, mais ne commencez pas à agglomérer des mots pour nous demander si ça a un sens ou si c’est bien accordé.
Pensez que vous parlez, oralement, à quelqu’un qui vous demande comment on reconnaît les photos prises par M. Dupont, écoutez-vous répondre, et sélectionnez ce qui rend compte le plus simplement de votre opinion. Vous verrez qu’il n’y aura que des phrases compréhensibles ne présentant aucun problème d’accord.
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Si votre phrase est terminée, ce n’est ni garantit ni garanti mais garantis ou garanties.
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Le mot « alias » est un adverbe latin, signifiant « autrement », « ailleurs ». À ce titre, il s’écrit en italique. Que les mots latins ou étrangers soient ou non d’usage courant n’importe pas du point de vue de la règle de l’italique pour les mots latins ou étrangers.
Mais on peut aussi considérer que « alias » est un adverbe français, signifiant « autrement nommé ». À ce titre, il s’écrit en romain.
On peut aussi connaître cette règle typographique, cette norme, et décider de ne pas l’appliquer car elle s’avère finalement très floue. Un mot d’apparence latine utilisé depuis mille ans devrait continuer à s’écrire en italique, parce que ce n’est pas du français, et un mot d’apparence anglaise utilisé depuis dix ans dans des milieux spécialisés pourrait s’écrire en romain dès son apparition dans un dictionnaire, parce que c’est du français…
Vous avez donc le choix, car les règles typographiques telles qu’elles sont diffusées sont parfois aussi bêtes que les règles arbitraires d’orthographe. L’idée de base n’était évidemment pas qu’un mot latin devait s’écrire en italique et un mot français en romain, comme cela est souvent résumé, mais qu’un changement de typographie au bon endroit facilite la lecture. C’est effectivement fréquemment le cas avec des mots étrangers, ou qu’on veut mettre en exergue, mais pas seulement. Ainsi, avec le mot « alias », ça fonctionne dans les deux sens :
— Un bandit qu’on nommait Tom la Fripouille alias Thomas l’Andouille
— Un bandit qu’on nommait Tom la Fripouille alias Thomas l’Andouille- 732 vues
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Le participe passé d’un verbe conjugué avec l’auxiliaire avoir ne s’accorde pas (j’ai donné, elles ont donné), sauf parfois avec le COD quand ce COD est placé avant (la somme que j’ai donnée, la somme qu’elles ont donnée).
Il n’arrive jamais que ce participe s’accorde avec le sujet. Dans votre phrase, que « les circonstances », repris par le pronom relatif sujet « qui », soit féminin pluriel, n’a aucune incidence sur l’écriture de « les circonstances qui ont donné… » : on n’accorde pas.La locution « donner lieu à » est particulière, avec une sorte de COD interne, car on peut considérer que « lieu » est un COD syntaxique (ils donnent quoi ? il donnent lieu), ou refuser cette analyse car il faut prendre le tout comme une locution ayant la valeur d’un verbe, ce qui compte étant que rien d’autre dans la phrase que le mot « lieu » ne peut être COD, et donc quelle que soit la phrase, le participe passé dans « donné lieu » est systématiquement invariable.
Toute écriture « donnée lieu » est une simple faute, cette écriture n’est jamais justifiée par quelque construction que ce soit.
Donc jamais d’accord avec le sujet, et même quand un complément d’objet est antéposé, il s’agit d’un COI sans effet sur l’accord du participe passé :
— les plaintes que cette situation a engendrées (accord avec le COD antéposé)
— les plaintes auxquelles cette situation a donné lieu (pas d’accord avec le COI antéposé)Cette réponse a été acceptée par BTN. le 5 décembre 2023 Vous avez gagné 15 points.
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* Le pronom sous sa forme COI est obligatoire, on ne peut pas le remplacer par une préposition et un pronom tonique. On ne remplace pas « je lui parle » par « je parle à lui« . On ne peut pas dire « des jouets qui pourraient plaire à toi« , comme proposé ci-dessus. Mais j’imagine que vous le savez.
* La préposition « à » peut ne pas être répétée. Elle s’utilise simplement autant de fois qu’il y a de relations à exprimer. Les phrases « j’ai téléphoné à papa et maman » et « j’ai téléphoné à papa et à maman » n’ont pas le même sens. On peut écrire : j’ai croisé Pierre et ses copains ; j’ai demandé de l’aide à Pierre et ses copains ; ça a plu à Pierre et ses copains. L’absence de deuxième préposition montre qu’il s’agit d’un groupe.
* Vous expliquez clairement que « toi et tes copains » étant pluriel, il faut le COI pluriel « vous« , et vous avez raison :
— Nous cherchons à créer des jouets qui pourraient vous plaire, à toi et tes copains.
Il n’y a pas vraiment de possibilité que le pronom COI ne désigne qu’une partie de « toi et tes copains« . Et de toute façon, le tutoiement est déjà présent dans « tes copains« , on ne le perd pas en disant « vous » pour « toi et tes copains« .
Pour insister sur le tutoiement, on peut tenter de remplacer la coordination par un complément :
— toi et tes copains, vous… –> toi, avec tes copains, tu…
On peut ajouter les copains à la fin :
— ça va te plaire, comme à tes copains…
Sinon, je trouve difficile de viser un ton direct et oral quand on commence la phrase par un très formel « nous avons cherché à créer des jeux qui pourraient…« , très éloigné du familier « on a des jeux vont te plaire« .
Le ton familier et la bonne syntaxe s’opposent rarement. Pour trouver la bonne formule, on peut s’aider en rédigeant à voix haute, en s’imaginant en situation, jusqu’à ce que la phrase sonne juste.- 290 vues
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Non, ça n’a pas de sens.
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La réponse à votre question ne vient qu’à la fin, après une longue introduction. Vous pouvez aller directement au point 4.
1. Je pense que vous demandez si le second imparfait de la phrase n’est pas dû à une simple concordance des temps.
Le premier imparfait marque certainement une hypothèse dans le présent (si j’étais riche aujourd’hui…). Mais quand à l’intérieur de la proposition exprimant l’hypothèse se trouve un second verbe, ce verbe se met-il à l’imparfait comme le premier, emporté par l’élan et la concordance des temps, ou au présent, car on parle du présent et que l’hypothèse n’est marquée que par le mode du verbe principal de la proposition ? Dit-on : si tu pensais que je suis riche, ou : si tu pensais que j’étais riche ? Si on admet la validité de cette dernière formulation, alors on a bien un imparfait situé dans le présent.2. Sur ce site, la majorité des contributeurs affirment qu’il est normal de poursuivre par une subordonnée à l’imparfait une hypothèse entamée à l’imparfait, même pour parler du présent : si tu pensais que je t’aimais… si tu croyais que j’étais mort… si tu ignorais que j’étais riche… Il développent même en proposant d’utiliser un temps composé si on veut parler du passé à l’intérieur d’une hypothèse : si tu savais comme j’ai été riche…
Mais cette utilisation d’un second imparfait serait en réalité une concordance des temps artificielle, généralement fautive, bien que courante.
L’entraîneur de foot dit : Si je pensais que j’avais perdu le vestiaire…
Le maire de Cannes dit : Si je pensais que le déclin est inexorable…
C’est probablement en lisant de telles recommandations que vous avez conclu que l’imparfait pouvait situer un fait dans le présent, et c’est un peu vrai dans l’usage populaire.
On pourrait aussi nuancer, et dire que l’imparfait dans la subordonnée fait partie de l’hypothèse (si j’étais mort + si tu le savais = si tu savais que j’étais mort) et que l’indicatif n’en fait pas partie (je t’aime + si tu le savais = si tu savais que je t’aime). Mais cette nuance n’est pas pratiquée rigoureusement. Il est également clair que l’usage dépend souvent du verbe introducteur.3. Pour poursuivre l’hypothèse, formellement, une bonne pratique serait généralement d’utiliser le subjonctif :
— si je pensais que vous ne puissiez pas venir, je ne le demanderais pas
L’indicatif présent ou futur est toujours correct quand il ne heurte pas le sens :
— si je pensais que vous ne pouvez/pourrez pas venir, je ne le demanderais pas
Conserver l’imparfait modal pour poursuivre l’hypothèse est une pratique courante, la plus conseillée sur ce site, mais non validée :
— si je pensais que vous ne pouviez pas venir, je ne le demanderais pas4. Le morceau de phrase « comme je l’aimais » n’est pas une subordonnée complétive, et n’a jamais à se soumettre à une règle de concordance des temps qui pourrait faire passer un conditionnel pour un futur dans le passé, un imparfait pour un présent hypothétique, un présent pour une simultanéité dans le futur, ou toutes ces sortes de choses. C’est un syntagme à valeur adverbiale, composé d’un adverbe et de son complément. Il ne se soumet à aucune concordance des temps automatique.
Simplement, quand on parle du passé, on utilise le passé :
— Elle savait à quel point je l’aimais
Et quand on parle du présent, on utilise le présent :
— Elle sait à quel point je l’aime
Dans tous les cas, il faut garder confiance, car elle reviendra peut-être. Et si vous devenez docteur en grammaire et que vous passez à la télé, elle reviendra certainement.- 696 vues
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