3902
points
Questions
1
Réponses
628
-
Vous ne devez pas mettre chaque paragraphe entre guillemets, mais vous pouvez en principe mettre des paragraphes à l’intérieur d’une section entre guillemets.
[*] Deux exemples.
Si après un longue tirade il y avait une réponse introduite par un tiret, ce serait assez délicat, pour une raison de lisibilité, d’introduire des paragraphes dans la longue tirade.
« Voici, dit A, mon idée.
D’une part…
Et puis…
Enfin…
— Je comprends, répondit B.
— Merci. »
Par contre, il n’y a aucun problème à structurer un discours avec un unique orateur.
A s’exprima ainsi :
« Voici mon idée.
D’une part…
Et puis…
Enfin…
Merci pour votre attention. »
C’est-à-dire que si dans une situation de dialogue, il peut être gênant de marquer les paragraphes dans l’intervention d’un des protagonistes, en revanche, quand une personne est seule à s’exprimer entre guillemets, ça marche nickel. C’est bien le cas que vous avez exposé.[*] Des paragraphes entre des guillemets.
À l’intérieur des guillemets, par exemple pour un long discours s’étendant sur plusieurs pages, il est également possible, et très pratique pour le lecteur, de commencer chaque paragraphe par un signe rappelant qu’on est encore dans la citation, comme un guillemet ouvrant, mais en ne le fermant qu’au dernier paragraphe.
Par exemple ici, Les Misérables, édition 1890.
C’est également une des propositions du guide du rédacteur sur le site canadien termiumplus.ca, au paragraphe 7.2.5[*] Des interventions orales sans guillemets.
Puisque vous prenez la peine de préciser que vous n’utilisez pas de tiret pour marquer cette prise de parole, c’est probablement que vous marquez parfois une intervention orale par un simple tiret, sans guillemets. Pourquoi pas, c’est une bonne idée, et cela n’a rien de récent.
Par exemple ici, Les Misérables, édition 1890.[*] Deux notions séparées.
On voit alors que les tirets et les guillemets peuvent marquer les interventions orales ou les citations, indépendemment les unes des autres.
La plupart des éditeurs récents l’ont très bien compris et reviennent aux règles classiques (les deux exemples de 1890 ci-dessus), qui dissocient les guillemets et les tirets, sans les hiérarchiser, sans considérer que le tiret marque un achangement d’interlocuteur à l’intérieur d’une citation guillemetée.
D’une part, des interventions orales isolées ou avec plusieurs interlocuteurs peuvent être marquées par un tiret en début de ligne, sans nécessité de guillemets.
D’autre part, des citations formelles, comme par exemple un discours cité textuellement, ou comme un dialogue introduit par « et voici ce qu’ils se dirent », sont encadrés de guillemets.
Ces deux conventions ne nécessitent pas d’être appliquées en même temps.- 208 vues
- 2 réponses
- 0 votes
-
Non. Vous ne devez jamais utiliser « l’on » dans le sens de « nous » (l’on est venues). Est-ce sur ce point que porte votre question ? Ou porte-t-elle sur l’identification du COD du verbe voir ? Ou sur la construction pronominale ? Où encore sur l’adverbe à utiliser quand on fait porter la négation sur le verbe croire et non sur le verbe voir, en envisageant que « je crois qu’on ne s’est pas encore vus » doive devenir « je ne crois pas qu’on se soit déjà vus » ?
- 241 vues
- 2 réponses
- 1 votes
-
[*] Vous ne pouvez pas écrire « tout matériel ou surface… », ça ne veut rien dire, pas davantage que « si j’avais un cheval ou vache… » ou « connais-tu mon père ou tante ? ».
[*] Pourquoi vous interrogez-vous sur le genre de l’adjectif qui suit (souillé) mais pas sur le genre de l’adjectif mis comme déterminant, qui précède (tout) ? Envisagez-vous vraiment d’accorder les deux mots différemment ?
[*] Dans d’autres phrases que votre exemple, la question théorique pourrait être légitime, et le Grevisse ne privilégie aucun des deux accords, ni l’accord de proximité (une anarchie ou un désordre universel — Lamennais / celui ou celle qui était restée — Proust), ni l’accord le plus courant avec le premier terme surtout quand celui-ci est masculin (un sentiment ou une expression original — Desnos), tout en notant qu’il s’agit peut-être alors d’une simple absence d’accord.
[*] Le lien que vous donne Chambaron pour étudier l’accord de proximité, illustré d’un magnifique « les hommes et les femmes sont belles » est une approche humoristique de la question dans un journal belge grand public, dont vous ne devez bien sûr tenir aucun compte du point de vue syntaxique.- 153 vues
- 2 réponses
- 1 votes
-
Ce qui est en jeu dans votre phrase est de savoir si on a plusieurs COI ou un COI composé.
Alors qu’avec les COD, on ne fait pas de différence entre deux COD et un COD double [« Pierre a vu Paul et Sophie » peut aussi bien signifier « Pierre a vu Paul et Pierre a vu Sophie » (2 procès) que « Pierre a vu, ensemble, Paul et Sophie » (1 procès)], avec un COI, il y a une différence de construction.
Chaque occurrence de la préposition exprime une relation syntaxique, et ici un procès :
— J’ai écrit à Paul et à Sophie = deux courriers
— J’ai écrit à Paul et Sophie = un seul courrier
Pour connaître le montant en euros déboursé par Pierre, comptez le nombre de « à » et multipliez par 2.
— Pierre donne 2 euros à Paul, Alain et Sylvie –> 2 euros
— Pierre donne 2 euros à Paul, à Alain et à Sylvie –> 6 euros- 249 vues
- 2 réponses
- 0 votes
-
Dans « il a jugé ces personnes dignes », signifiant « il a jugé que ces personnes étaient dignes », le COD (il a jugé quoi ? il a jugé cela) est « ces personnes dignes ». En pronominalisant, seul « ces personnes » est transformé en « les » : « il les a trouvé(es) dignes ».
On doit donc considérer que « les » n’est pas COD, et que le COD est en réalité une proposition entière.
Et le pronom « les » n’étant alors pas COD du verbe « juger », il n’emporte aucun accord.
C’est la raison pour laquelle certains grammairiens, suivis par l’Office québécois de la langue française, proposent la possibilité de ne pas accorder le participe passé.On peut aussi accorder systématiquement, comme si le pronom était réellement le COD, mais il ne faut pas perdre de vue que c’est faux, et que ce ne serait que par convention qu’on pratiquerait cet accord illogique :
— Ces maisons, je les ai trouvées grandes (j’ai trouvé quoi ? j’ai trouvé ces maisons… contresens)
— Une femme qu’on a longtemps crue morte (on a cru quoi ? on a cru cette femme… contresens)
— Une personne qu’on a pensé digne (on a pensé quoi ? on a pensé cette personne… contresens)Et donc vous avez le choix.
- 300 vues
- 5 réponses
- 0 votes
-
Vous croisez ici trois critères a.b.c. :
a) — le temps de la proposition principale : système présent (1) ou passé (2)
b) — l’utilisation d’un temps de proximité dans la subordonnée : non (1) ou oui (2)
c)– la concordance des temps après un passé composé plaçant le récit dans le passé : non (1) ou oui (2)1. Il me dit
1.1. Il me dit qu’il viendra demain
1.2. Il me dit qu’il vient demain
2. Il m’a dit
2.1.1. Il m’a dit qu’il viendra demain
2.1.2. Il m’a dit qu’il viendrait le lendemain
2.2.1. Il m’a dit qu’il venait demain
2.2.2 Il m’a dit qu’il venait le lendemain. [Pour marquer la nuance entre 2.2.1 et 2.2.2, on peut par exemple utiliser en 2.2.2 une combinaison de verbes du type : « il m’a dit qu’il allait venir le lendemain ».]
Votre « il m’a dit qu’il vous appelait mardi » correspond au 2.2.1. C’est parfaitement correct.
Votre « il m’a dit qu’il vous appelera mardi » correspond au 2.1.1. C’est parfaitement correct également.
Vous pouvez constater que dans ces deux phrase, le mot « mardi » désigne un jour de façon absolue (je dis « absolu » pour dire « par rapport au présent », et ici il s’agit manifestement de « mardi prochain »). C’est pourquoi vos deux propositions correspondent très exactement aux deux solutions théoriques avec le complément de temps « demain » :
— 2.1.1. Il m’a dit qu’il viendra mardi
— 2.2.1. Il m’a dit qu’il venait mardi
Vous ne pouvez jouer que sur le critère (b), et vos deux propositions sont exactement et précisément les deux possibilités syntaxiques acceptables.
À vous de choisir. Au présent, vous diriez : « il dit qu’il vient mardi », ou « il dit qu’il viendra mardi » ?
À ma dernière réponse, vous avez répondu avant-hier que c’était compliqué pour vous. Et cependant, depuis dix ans que ce site existe, vous êtes la première personne à avoir établi clairement l’équivalence de sens parfaite entre l’imparfait de « il a dit qu’il appelait mardi » (construction 2.2.1) et le futur de « il a dit qu’il appellera mardi » (2.1.1). Je pense que vous maîtrisez le choses un peu mieux que vous ne voulez le dire.
Et il est par ailleurs évident que « il m’a dit qu’il vous appellerait mardi » (réponse proposée ci-dessus et que vous avez validée) n’est pas une phrase correcte, ce doit être une blague.- 254 vues
- 2 réponses
- 0 votes
-
Puisqu’il y a deux points de vue qui se rapprochent, c’est au pluriel.
— Vos points de vue se sont rapprochés.
— Leurs points de vue se sont rapprochés.
— Ils vont rapprocher leurs points de vue.Cette réponse a été acceptée par Angevin. le 1 juillet 2024 Vous avez gagné 15 points.
- 208 vues
- 2 réponses
- 0 votes
-
Selon l’excellent contributeur Chambaron le 29 juin, vous devez appliquer la concordance des temps et choisir entre ces deux options :
— Tu ne nous dis pas si Robert a retrouvé une bonne forme. (présent + passé composé)
— Tu ne nous as pas dit si Robert avait retrouvé une bonne forme. (passé composé + plus-que-parfait)
La réponse inverse que vous fait ce 30 juin l’excellent contributeur Chambaron, selon laquelle il n’y a en réalité aucune concordance des temps à respecter, et qui permet l’utilisation du passé composé dans une subordonnée dépendant d’une principale au passé composé si le système de référence commun aux deux propositions est le système présent semble également intéressante.
Ces deux contributeurs aux idées radicalement opposées devraient se concerter pour tenter de donner une réponse commune.Personnellement, je vous déconseille de tenir compte du temps de la principale au passé composé, dans la mesure où les verbes au passé composé du type « on m’a dit que », « j’ai appris que » n’indiquent pratiquement jamais que la phrase se situe dans un système passé.
Vous êtes ici manifestement dans une phrase inscrite dans un système présent, dans laquelle une concordance des temps purement syntaxique serait artificielle et trahirait probablement la pensée de l’auteur, inscrivant la subordonnée dans le passé.Pour trancher, après « tu ne nous a pas dit », vous devez chercher si vous avez inscrit le passé composé de la proposition principale de votre phrase dans un système syntaxique passé ou dans un système syntaxique présent.
Pour la subordonnée, choisissez le plus-que-parfait si vous pouvez ajouter un complément de temps relatif comme « ce jour-là » :
— Tu ne nous a pas dit si Robert, ce jour-là, avait retrouvé une bonne forme.
Et choisissez le passé composé si vous pouvez ajouter un complément de temps absolu comme « aujourd’hui » :
— Tu ne nous a pas dit si Robert, aujourd’hui, a retrouvé une bonne forme.Cette réponse a été acceptée par Angevin. le 1 juillet 2024 Vous avez gagné 15 points.
- 187 vues
- 2 réponses
- 0 votes
-
Quand on dit : j’ai deux crayons dont un noir, le petit chien et le grand… les adjectifs restent des adjectifs. On peut considérer que dans « un noir » ou « le grand », il y a ellipse d’un nom, ou également que l’article devient dans ce cas un pronom.
Que l’adjectif représente une appartenance géographique, ethnique ou nationale n’importe pas dès lors qu’on admet que le sens est adjectival.
On peut ainsi dire et écrire : deux entreprises dont une anglaise ; deux directrices dont une anglaise.
Quand on sait déjà de quoi on parle, le mot a le rôle d’un adjectif qualificatif :
— On était dix filles et j’étais la seule parisienne (la seule qui soit parisienne, et non la seule qui soit une Parisienne).
— On était dix filles et j’étais la seule noire (la seule qui soit noire, et non la seule qui soit une Noire).Quand le mot « noir » est clairement utilisé comme un nom, par exemple en début de phrase (un noir est entré dans la salle), il ne décrit qu’exceptionnellement une appartenance raciale, bien qu’il garde souvent le sens d’une origine géographique ou socio-ethnique, selon les pays. Mais même dans ce cas, ce serait par métonymie qu’on désignerait une personne ayant une ascendance africaine par un nom de couleur. Et rien n’indique que la métonymie doive emporter la majuscule, c’est-à-dire que l’utilisation d’une caractéristique d’un groupe de personnes (même d’une communauté ethnique) pour les désigner ne fait pas obligatoirement de cette caractéristique un nom propre. Conservez la minuscule même dans ce type de phrase.
On doit réserver la majuscule à « Noir » au seul concept racial, conformément par exemple aux indications du site québécois btb.termiumplus.gc.ca. J’ai choisi ce site canadien parce que le concept de race (longtemps utilisé par les grammairiens français pour justifier la majuscule) y est plus conservé qu’en France.
Le site de l’Académie française dictionnaire-academie.fr est beaucoup plus ambigu. Il préconise d’écrire avec une majuscule « les Noirs » mais a retiré la notion de race, ce qui donne une argumentation incohérente, les Noirs seraient alors pour eux un peuple et non une lignée. Pour désigner la réalité en France, c’est peut-être encore plus faux (il y a un peuple corse, mais il n’y a pas un peuple noir en France).
On peut, comme le site québécois, conserver race + majuscule. Mais on ne peut pas, comme l’Académie française, supprimer le concept de race et conserver la majuscule.- 239 vues
- 3 réponses
- 0 votes
-
On utilise parfois le passé composé comme on pourrait utiliser en littérature un passé simple. Dans ces situations, la concordance des temps est nécessaire, car on parle alors de passé dans le passé.
— Ce jour-là il pleuvait. Marie me fit appeler. Les oiseaux se turent. Elle m’informa que vous vous étiez rencontrées.
Et donc, même dans une construction plus moderne, quand on décide de remplacer le passé simple par un passé composé, mais toujours pour faire un récit au passé, il faut conserver la concordance des temps :
— Ce jour-là il pleuvait. Marie m’a fait appeler. Les oiseaux se sont tus. Elle m’a informé que vous vous étiez rencontrées.En revanche, quand on utilise le passé composé non pas comme un temps pour raconter des histoires inscrites dans le passé, mais pour ce qu’il est réputé être, comme il nous était enseigné en primaire, un temps exprimant un fait passé et achevé, mais vu depuis un contexte présent, il n’y a normalement pas de concordance des temps à respecter.
Puisqu’on dit « je sais que tu as gagné », si on veut dire exactement la même chose avec un temps composé dans la principale, il serait absurde et arbitraire d’appliquer une pseudo-concordance des temps au prétexte du temps de la principale.
— je sais que tu as gagné = je viens de lire dans le journal que tu as gagné = on dit partout en ville que tu as gagné = on m’a dit que tu as gagné…
Cette absence de concordance des temps est parfaite.
Une concordance des temps dans la subordonnée consisterait à placer la subordonnée dans un contexte passé (au moment où on m’en a informé, tu avais gagné). Or ce n’est probablement pas le sens voulu. La concordance des temps arbitraire serait alors une notion simplement syntaxique, et ce n’est pas le cas ; ici ce serait ce qu’on appelle un phénomène d’hypercorrection.
La concordance des temps sert à exprimer une antériorité dans le passé, et ne présente aucune nécessité quand l’intention est d’exprimer une antériorité dans le présent.Je vous ai bricolé un test pour choisir :
* Si on peut ajouter un complément de temps relatif (anaphorique), on utilise le plus-que-parfait :
— Marie m’a dit que vous vous étiez rencontrés la veille.
* Si on peut ajouter un complément de temps absolu (déictique), on conserve le passé composé :
— Marie m’a dit que vous vous êtes rencontrés hier.
Vous trouverez bien des cas où malgré le déictique un auteur aura appliqué une concordance des temps, mais c’est un phénomène d’hypercorrection inutile voire fautif, hélas très promu sur ce site.- 243 vues
- 3 réponses
- 0 votes