6312
points
Questions
18
Réponses
715
-
Rebonjour Bernet,
L’ellipse avec votre exemple n’est pas tant du type suggéré par Chambaron (« Je ne suis pas celle que tu penses [que je suis]« ) que de celui-ci : « Les plus courageux ne sont pas ceux qu’on pense [les plus courageux] » qui renvoie à la construction : « On pense ceux-là les plus courageux. »Le cas est traité par Grevisse et Goosse dans Le Bon usage 16e édition au §298f parmi les différentes natures de compléments d’objet comme celle d’un « syntagme contenant un prédicat non verbal ». Je cite : « C’est ce que Jespersen appelle un nexus (= nœud) objet et Damourette-Pichon un about (=objet direct) dicéphale. On pourrait considérer le groupe comme une proposition averbale, avec sujet et prédicat.
– Le plus souvent ce groupe est analysé en un complément d’objet accompagné d’un attribut : Je trouve VOTRE PLAISANTERIE | stupide. […]
Quand la transformation passive est possible, l’attribut du complément d’objet direct devient attribut du sujet : Les critiques ont jugé TRES SPIRITUEL le dernier film de Woody Allen > Le dernier film de Woody Allen a été jugé TRES SPIRITUEL par les critiques.
De cela, on peut déduire que la langue considère l’élément sujet de la « proposition averbale » come le noyau de l’objet direct. Dans le même sens, le participe passé conjugué avec avoir s’accorde avec cet élément s’il précède ; Je l’ai CRUE innocente. Mais il faut reconnaître que la langue, même écrite, répugne souvent à cet accord, justement parce qu’elle sent que le véritable objet direct est l’ensemble incluant l’attribut. […] »
On peut ainsi conclure, selon cette interprétation, que le pronom relatif que représente le noyau du syntagme non verbal complément d’objet direct : On pense [que] ceux-là [sont] les plus courageux. > On pense ceux-là les plus courageux. > Ce sont ceux[-là] qu’on pense les plus courageux.> Ce ne sont pas ceux[-là] qu’on pense les plus courageux.> Les plus courageux ne sont pas ceux-[là] qu’on pense [les plus courageux]> Les plus courageux ne sont pas ceux qu’on pense.- 396 vues
- 7 réponses
- 0 votes
-
« Les plus courageux ne sont pas ceux qu’on pense. »
Cette construction est calquée sur une expression idiomatique familière « Je ne suis pas celui que tu penses. » , une expression apparemment bancale car le pronom relatif que ne peut pas être le cod du verbe penser. Il faut alors considérer que la formule est elliptique et sous-entend une suite : « Je ne suis pas celui que tu penses… que je suis. », le pronom que étant alors l’attribut du dernier verbe être.
Cependant dans votre exemple, le sujet n’a pas la même valeur et il faut effectivement dire :« Les plus courageux ne sont pas ceux auxquels on pense. » alors que « Je ne suis pas celui auquel tu penses. » n’a pas le même sens que « Je ne suis pas celui que tu penses.’- 396 vues
- 7 réponses
- 0 votes
-
Bonsoir,
Dans Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, Acte 2, scène 3, la baigneuse de la réplique « Est-ce là ma baigneuse ? » n’est pas Suzanne, la personne à laquelle la Comtesse s’adresse mais un genre de grand bonnet féminin de l’époque qui se trouvait auparavant sur la table de toilette et que Suzanne a mis sur sa tête.- 204 vues
- 1 réponses
- 0 votes
-
Bonsoir,
Le plus souvent, imposer une obligation est une formule redondante, une inutile lourdeur d’expression , mais il y a parfois des pléonasmes qui n’en sont pas, notamment lorsque le verbe ne se rapporte pas au résultat mais à la manière dont il a été obtenu. Dans une affaire, il peut y avoir des obligations auxquelles on a souscrit librement et d’autres qu’on nous a forcé à accepter. Logiquement, un contrat ne peut que prescrire des obligations mais une personne peut, à l’égard de ce même contrat, avoir imposé une obligation.
- 237 vues
- 2 réponses
- 0 votes
-
Bonjour,
La construction « être guéri » n’est pas forcément une forme passive. Le plus souvent, elle décrit un état comme être malade, être bien portant, être présent, etc. Le participe passé guéri exerce alors une fonction d’adjectif et dans ce cas l’état d’être guéri (un état qui a une certaine durée) est toujours établi au moment de l’action envisagée : lorsqu’elle s’inscrira à la compétition, son genou sera toujours une articulation guérie. Il n’y a pas d’antériorité. « Elle m’a dit qu’elle s’inscrirait à la compétition lorsque son genou serait guéri. » est donc une formulation courante, une expression naturelle de la situation.
On peut bien sûr considérer le verbe guérir dans ses emplois transitifs (ex : ce traitement guérit plus d’un malade), ce qui confère à l’expression être guéri une valeur passive avec un complément d’agent présent ou sous-entendu : « Elle m’a dit qu’elle s’inscrirait à la compétition lorsque son genou aurait été guéri… [par le traitement à la colchicine].
- 239 vues
- 2 réponses
- 0 votes
-
Bonjour,
L’adjectif ou le participe passé qui complète un groupe nominal s’accorde selon le sens avec le nom noyau (Une méthode de chant adaptée pour les enfants) ou avec le nom complément (Une méthode de chant pratiqué en plein air). Avec votre exemple, il semble bien que ce soit la méthode qui soit axée ; cette interprétation est la plus logique.- 211 vues
- 2 réponses
- 0 votes
-
Bonsoir,
Le pronom relatif qui se rapporte en général au substantif qui le précède immédiatement : « Je suis une femme qui veut sauver sa vie. » mais il est également admis que l’antécédent représente le sujet initial à la 1re ou à la 2e personne et dans ce cas commande aussi la conjugaison du verbe : « Je suis une femme, qui veux sauver ma vie. »
« Nous sommes des travailleurs qui connaissent leur métier. » / « Nous sommes des travailleurs, qui connaissons notre métier. »- 191 vues
- 2 réponses
- 0 votes
-
Bonjour,
J’ai approuvé la réponse de Tara et son argumentaire : les 2 modes, indicatif et subjonctif, sont possibles.Cependant, le questionnement à la forme interronégative, sauf s’il s’agit d’un tic de langage, oriente l’opinion : le questionneur a déjà la sienne et dans ce cas, l’indicatif est approprié : Ne trouves-tu pas que nous sommes complémentaires ? Une forme interrogative simple maintient en revanche la question plus ouverte, donc accessible aussi bien à une approche réelle que virtuelle : Trouves-tu que nous sommes complémentaires ?/ Trouves-tu que nous soyons complémentaires ?
- 339 vues
- 2 réponses
- 0 votes
-
Bonjour,
La première de vos propositions est à écarter bien que sa syntaxe soit parfaitement correcte. En effet, en écrivant L’anse de la tasse qui sera réparée est cassée, vous introduisez de la confusion : Est-ce la tasse ou juste l’anse qui sera réparée ? Est-ce que la casse de la tasse est la cause de l’ordre de réparation ou cette casse est-elle intervenue après coup ?
C’est uniquement une question de sens , car avec d’autres données, les deux constructions pourraient être valables : Le père de l’enfant qui sera opéré est arrivé. / L’enfant dont le père est arrivé sera opéré.
Cependant Le père de l’enfant qui sera opéré est arrivé. équivaut à : L’enfant, dont le père est arrivé, sera opéré. La relative est placée en incise (entre virgules) excluant ainsi toute interprétation de cause à effet des deux informations.
L’enfant dont le père est arrivé sera opéré. peut en revanche signifier que le choix de l’enfant à opérer dépendait de l’arrivée de son père.En conclusion, préférez donc : La tasse dont l’anse est cassée sera réparée.
- 197 vues
- 1 réponses
- 0 votes
-
L’emploi de dont est toujours possible à condition de réagencer la phrase : L’ami dont la villa est celle où je passe mes vacances est actuellement en Australie, sinon, avec votre construction, duquel et de qui se valent.
- 230 vues
- 3 réponses
- 0 votes