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Le début de votre phrase est une proposition subordonnée circonstancielle. Sans doute permet-elle d’imposer le temps de la principale (comme « hier » impose le passé et « demain » le futur), mais rien d’autre. Le temps de la proposition subordonnée conjonctive complétive ne dépend que du temps de la principale et aucunement du temps d’une circonstancielle, dont on peut même facilement supprimer le verbe :
— Sans ton aide, je ne devinerais pas qu’il est militaire.
— Sans ton aide, je n’aurais pas deviné qu’il était militaire.
Si vous voulez bien admettre que « aurais deviné » est un temps du passé exprimant une action passée, alors pour exprimer une simultanéité avec l’action d’un verbe au passé dans la principale, utilisez l’imparfait dans la complétive. C’est certainement ce que vous avez lu dans vos livres de grammaire, et votre phrase ne fait pas exception à la règle.Puisque le gars est militaire, vous dites au présent :
— Je comprends maintenant qu’il est militaire.
— Je sais qu’il est militaire.Quand vous racontez une histoire très ancienne, vous dites :
— Je compris alors qu’il était militaire.
— Je savais qu’il était militaire.
J’espère que vous acceptez totalement ce principe de concordance de temps qui veut que le « présent dans le passé », la simultanéité, se traduit par un imparfait ?Maintenant, vous nous dites que, selon vous, si la réalité exprimée dans la complétive est toujours une réalité actuelle, alors, malgré une principale au passé, il est logique de mettre la complétive au présent.
— Je compris alors qu’il est militaire.
— J’aurais compris alors qu’il est militaire.
Vous pensez apparemment que
— J’aurais compris qu’il était militaire, et d’ailleurs il est encore militaire
peut s’abréger en
— J’aurais compris qu’il est militaire.
C’est une opinion très courante, défendue par exemple systématiquement sur ce site par Tara : on peut s’affranchir de la relation syntaxique entre la proposition principale et la proposition subordonnée complétive, et décider que la complétive n’a pour référence que le présent du locuteur et non le temps du verbe dont elle dépend syntaxiquement. C’est une aberration pour n’importe quel grammairien, mais cette opinion est cependant de plus en plus fréquemment exprimée sans complexe. Encore dimanche dernier, Tara expliquait qu’on peut dire « j’avais cru que je vous verrai ». Alors évidemment, dans ce cas-là… mettez donc le présent, ou n’importe quel temps qui vous chante, arrachons nos corsets, vivons et conjuguons au présent. Dites comme vous voulez, mais alors renoncez totalement à la notion de « concordance des temps » dans une « proposition subordonnée conjonctive complétive ».Cette réponse a été acceptée par Emmanuelle. le 31 décembre 2021 Vous avez gagné 15 points.
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