Vulgarité de « petite peste » ?
Bonjour,
En Suisse, il n’est pas malvenu de dire qu’un enfant qu’il est une « petite peste » lorsqu’il ne se comporte pas bien. Cela peut être dit sur un ton un peu ironique (exemple : un enfant cache des ustensiles pendant qu’on cuisine et on lui dit que c’est une petite peste) ou alors de manière plus directe, souvent en ne parlant pas directement à l’enfant concerné (cet élève est vraiment une petite peste ! Il n’arrête pas d’embêter ses camarades et de crier). Dans les deux cas, on sait que l’adulte « n’insulte » pas l’enfant, le terme petit réduisant vraiment la nature de la gravité du mot peste (qui n’est chez nous d’ailleurs jamais utilisée pour parler d’une personne sans être précédé par petit)
Toutefois, les francophones de France à qui j’ai parlé de ça ne sont pas d’accord – petite peste aurait une conotation très négative et jamais on ne dirait ça à un enfant.
A vos oreilles, comment sonne cette formulation ? Je vous remercie
Le fait d’utiliser oralement une telle expression relève de critères qui ne sont pas vraiment du ressort de ce site. C’est sans doute une affaire de génération mais je l’ai souvent entendue sans que cela choque et il y bien pire comme appellation. Cela étant, de nos jours, tout et n’importe quoi passe pour une agression.
À l’écrit, l’expression est courante dans la littérature et je n’en donne que deux exemples tirés du très sérieux TLF. Mais ce sont des centaines que l’on peut trouver depuis cinq siècles, parfois avec les qualificatifs sale ou méchante.
Vous êtes une petite peste, me dit mon père. Si je vous parle raison, vous me répondez par des plaisanteries (Balzac, Mém. jeunes mariées, 1842).
Dieu sait pourtant si j’ai autre chose à faire aujourd’hui, mais je vais tout de même perdre le temps qu’il faudra et te sauver, petite peste (Anouilh, Antigone, 1946).
Bonsoir,
En Suisse ou ailleurs, ou ailleurs, le fait de qualifier quelqu’un du nom d’une maladie léthale est péjoratif.
« C’est une peste » ne peut être ni flatteur ni gentil.
C’est l’adjectif « petite » qui vient adoucir la locution, selon le contexte.
« Cette petite peste adorait faire souffrir les chatons » ou
« Cette petite peste aimait à taquiner son père en lui cachant son journal » ne donne pas la même image de l’enfant.