Virgule ou trait d’union entre deux chiffres/nombres ?
Bonsoir,
Doit-on écrire « deux-trois fois » ou « deux, trois fois » ? « treize-quatorze ans » ou « treize, quatorze ans » ?
J’opterais plutôt pour la première solution, mais j’ai quand même un doute…
Merci pour votre aide.
On peut écrire dans un langage courant : deux, trois fois ; treize, quatorze ans.
Mais dans une écriture soignée, on optera pour :
deux ou trois fois ; treize ou quatorze ans ; ou bien deux à trois fois ; treize à quatorze ans.
Bonjour, la question de Lichette est intéressante et précise et je trouve qu’elle mériterait une réponse elle aussi précise, si possible avec des références et qui ne soit pas en mode « dites-nous de quoi vous avez besoin, nous vous expliquerons comment vous en passer » 🙂 . Je me permets donc de la reformuler : existe-t-il une façon recommandée de transcrire (à l’écrit) la tournure (orale) consistant à apposer deux numéraux pour marquer l’approximation : je viendrai dans deux trois jours, il y avait quatre cinq personnes dans la salle d’attente, il devait avoir dix douze ans ?
Personnellement je ne trouve pas que la virgule soit adaptée car elle introduit une pause (respiration) qui n’existe pas à l’oral. J’aurais plutôt penché pour le trait d’union ou rien du tout, mais ce n’est que mon ressenti personnel et j’aurais bien voulu avoir une référence sur ce sujet, or je n’ai rien pu trouver de précis jusqu’ici. Y a-t-il ou non une préconisation « officielle » pour cette formulation ?
D’accord pour « deux ou trois fois » car cela semble logique (encore qu’il faudrait la phrase entière). En revanche, pour les jeunes de treize à quatorze ans, on parlera volontiers de la tranche « treize–quatorze ans » et, dans ce cas, je mettrai un tiret de préférence (mais j’ignore s’il y a effectivement une règle pour ce problème précis).
Je ne suis pas tout à fait d’accord.
Attention aux tirets. D’accord pour la tranche des treize-quatorze ans, mais pas pour ce garçon a treize-quatorze ans.
On peut avantageusement dire les jeunes de treize à quatorze ans.
Bonsoir.
Quand les nombres sont écrits en chiffres (ce qui est admis pour les âges), on sépare les bornes de l’intervalle par un tiret – mais je ne sais pas où on en est sur le choix du tiret : court, moyen ou long. Je penche pour le tiret court mais j’espère que d’autres contributeurs auront davantage de lumières. Bref, une tranche d’âge peut s’écrire ainsi : les 13-14 ans.
Si l’on choisit d’écrire les nombres en toutes lettres, il me semble qu’il vaut mieux éviter les tirets et écrire : les treize à quatorze ans. En passant, le à a bien un sens car il s’agit d’un intervalle continu qui comprend tous les âges entre 13 et 14 ans. On peut préférer le ou dans le cas discret de deux entiers consécutifs : si écrire deux à trois personnes n’est pas fautif, il me semble qu’il vaut mieux écrire deux ou trois personnes.
En revanche, j’éviterais, dans un texte soigné, l’écriture 2-3 fois et, de toute façon, deux-trois fois.. Deux ou trois fois me paraît préférable ou, pour des entiers non consécutifs, dix à vingt fois.
Qu’en serait-il s’il s’agissait de quatre-vingt-douze à cent-vingt-sept fois ? On rencontre rarement de tels intervalles dans un texte littéraire… Dans ces conditions, il s’agit d’un texte technique, journalistique ou dans lequel les données chiffrées sont essentielles. Auquel cas, on peut écrire 92 à 127 fois.
Wahou… vaste réflexion. Je pense que vous avez raison en grande partie. Juste, je pencherai plutôt pour « un garçon de treize OU quatorze ans » car cela signifie qu’on évalue approximativement seulement son âge. Mais tout cela est assez subjectif et, comme souvent, c’est ce que l’auteur veut signifier qui oriente. Ici, nous avons peu d’indication. Mais s’il s’agit d’une catégorie de jeunes, la notion de « tranche » reste valable et incite plutôt au tiret.
Le doute sur une quantité peut s’exprimer à l’oral par la juxtaposition de deux nombres. Pour autant, « deux trois fois » ou « deux-trois fois » seraient-ils des exemples de transcription correcte à l’écrit ? En cherchant bien, on doit pouvoir trouver dans la littérature deux trois fois ou deux-trois fois, y compris sous les meilleures plumes, mais cette juxtaposition (et non apposition) de nombres n’est absolument pas logique car on juxtapose des informations qui s’excluent : en bonne logique, si c’est deux, ce n’est pas trois… et réciproquement aurait dit Pierre Dac !
Voilà pourquoi j’avais conclu que, dans un texte littéraire, il convenait d’écrire deux ou trois fois. Et dans la retranscription d’un dialogue informel ? J’ai proposé l’usage de chiffres séparés par un tiret : 2-3 fois. Cela a un double avantage : cela transcrit exactement ce qu’on entend à l’oral et c’est, cette fois, une façon correcte d’exprimer un intervalle sans utiliser les signes propres aux mathématiques.
En passant, il ne faut pas être surpris de l’utilisation d’intervalles pour représenter l’approximation. Le triomphe de ce qu’on appelle l’analyse en mathématiques vient justement d’avoir lié les deux… D’avoir formalisé le calcul « approché » en approfondissant et généralisant les notions liées aux intervalles. Vous pourrez vous en convaincre en saisissant, sur votre moteur de recherche favori, « approximation et intervalles ».
Je ne sais pas s’il y a une réponse à la question de ChristianF : «Existe-t-il une façon recommandée de transcrire (à l’écrit) la tournure (orale) consistant à apposer deux numéraux pour marquer l’approximation». En tout cas, je ne l’ai pas plus trouvée que lui. Mais, quand on écrit ou corrige un texte, les situations où il n’y a pas de « façon recommandée » de faire ceci ou cela sont légion. Alors… on raisonne et on échange.
Voilà une phrase bien sympathique : on raisonne et on échange. Et pour l’instant, on arrive à la conclusion qu’il n’y a pas de vérité absolue.
Finalement, ce qui se passe dans nos têtes en lisant tel ou tel texte, c’est ce qui nous fait réagir… ou non, intuitivement, sans même y réfléchir. Parfois la lecture s’arrête quelques instants, suspendue par une réflexion sur une orthographe, une tournure, un mot ou une façon d’écrire. Et parfois, ça coule tout seul, sans que l’on y prête attention.
Nous avons peut-être tous rencontré ces « 2-3 fois » ou « treize-quatorze ans » sans nous y arrêter, ni même en garder un souvenir, que cela fût en lettres ou en chiffres, avec virgule, tiret ou conjonction de coordination.
J’ai donc envie de répondre à Lichette : soyez spontanée et traduisez à l’écrit ce qui vous semble le plus logique, à vous, car votre écriture ne vous appartient-elle pas autant que ce que vous souhaitez dire ?
Tant que l’on ne viole pas des règles, soyons vrais.