Virgule après les points de suspension (dans un dialogue)

Bonjour,

Dans un dialogue, on insère une virgule pour séparer les propos d’un personnage du verbe d’expression de la parole qui le suit, mais après des points de suspension, est-ce acceptable ou interdit d’insérer une virgule ?

– Il est toujours content, dit Paul.   [virgule avant « dit »]
Dans le cas des points d’interrogation et d’exclamation, il ne faut pas de virgule :
– Il est toujours content ! dit Paul.
– Est-il toujours content ? demande Paul.
Mais avec des points de suspension, la virgule est-elle de rigueur ? Peut-elle être tolérée ou bien est-elle à proscrire ?
– 
Il est toujours content…, dit Paul.
– Il est toujours content… dit Paul.

Merci pour vos renseignements.

Marisa Grand maître Demandé le 24 juillet 2019 dans Général

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5 réponse(s)
 

Marisa, les avis ne sont pas aussi partagés que cela.  En effet, dans la réponse à laquelle Laurence renvoie, j’ai écrit préférer la présence de la virgule.
Bon après-midi.

Prince (archive) Débutant Répondu le 24 juillet 2019

Bonjour Marisa,

Je vous préconise de vous référer à la réponse de Prince faite sur le sujet en septembre 2018 dans laquelle il écrit que les 2 possibilités sont acceptables.

Bonne journée

LaurenceA Grand maître Répondu le 24 juillet 2019

C’est plutôt à Prince qu’il faut attribuer le vote positif, c’est lui qui avait rédigé la réponse.

le 24 juillet 2019.

Dans le cas d’un dialogue, la virgule marque la rupture entre les paroles rapportées et le narrateur- Elle doit donc être maintenue après des points de suspension puisqu’ils font partie des éléments rapportés : Il est toujours content…, dit Paul.
Cela n’est pas le cas pour les points d’exclamation et d’interrogation, ceux-ci ne font pas partie des paroles mais sont déjà des ponctuations de narration qui se substituent à la virgule  : — Est-il toujours content ? demanda Paul.

Chambaron Grand maître Répondu le 24 juillet 2019

Chambaron, vous dites ceci : » [Les] points de suspension […] font partie des éléments rapportés […]
Cela n’est pas le cas pour les points d’exclamation et d’interrogation, ceux-ci ne font pas partie des paroles mais sont déjà des ponctuations de narration […] »

Les points de suspension, le point d’interrogation, le point d’exclamation, font tous partie des paroles rapportées. Je ne comprends pas où serait la différence.
Que de bruit vous faites! : le point d’exclamation traduit une intonation et derrière une réaction du personnage qui parle au même titre que le « que » de début de phrase.
Dites-moi, avez-vous envoyé votre lettre en recommandé ? : le point d’interrogation appartient à la parole du personnage, comme marque de son intention -obtenir une information-  avec l’inversion du sujet et le verbe de départ.
Il y a dans l’air une drôle d’odeur… qui me rappelle… : c’est exactement la même chose. Le personnage suspend ses paroles parce qu’il hésite ou cherche; le vocabulaire l’atteste.

Si bien que, sauf dans le cas où il y aurait ambiguïté (est-ce le personnage qui interrompt son récit ou est interrompu dans son récit ou bien est-ce le narrateur qui en abrège les propos ) je traiterai les points de suspension comme les ? et les !  sans virgule.

Tara Grand maître Répondu le 25 juillet 2019

Votre remarque est fondée, je vais tourner ma réponse autrement. Il n’y a pas de théorie là-derrière car les typographes ont toujours été des praticiens et non des théoriciens académiques.
Pendant des siècles, il n’y a pas eu de doubles signes de ponctuation. Ils étaient codifiés et devaient être chacun autosuffisants pour leurs fonctions respectives. Dans un dialogue, on donne donc la priorité à l’un des deux : la virgule a « avalé » le point final (qui aurait totalement cassé la lecture), mais les points d’exclamation et d’interrogation ont, eux, absorbé la virgule car ce sont des ponctuations moins fortes qui n’interrompent pas totalement (mais suffisamment pour dispenser de la virgule). C’est un compromis acceptable même si imparfait.
Les points de suspension sont venus plus tardivement dans les dialogues et sont plus ambigus puisqu’ils « suspendent » seulement. Il a donc fallu, contre le principe d’origine, doubler la ponctuation pour signifier qu’on passait du direct à l’indirect.
Les correcteurs ont plus d’autonomie pour la ponctuation que pour la grammaire ou l’orthographie tyranniquement chapeautées par des « experts ». On peut donc adopter un autre code, mais force est de constater que celui-là satisfait la majorité…

le 25 juillet 2019.

Merci pour ce complément d’information qui rend les choses très claires.

le 25 juillet 2019.

Oui, merci, c’est très intéressant.

le 25 juillet 2019.

Merci pour vos renseignements. Je vois que les avis sont partagés sur le sujet…
Personnellement, j’opterais plus pour la virgule qui marque la rupture entre les paroles du personnage et le verbe d’expression de la parole, car je pense que les points de suspension s’intègre dans cette continuité des propos du personnage.

Marisa Grand maître Répondu le 24 juillet 2019

Comme correcteur, je ne peux que constater effectivement la disparition de la virgule après le discours direct dans maints ouvrages. Cela étant, tout dépend de la rigueur de l’éditeur et du correcteur. Dans certaines répliques, l’absence de virgule peut troubler la compréhension.

le 24 juillet 2019.

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