Verbe pronominal « Se défendre »
Bonjour à tous !
Je me suis inscrit afin de trouver réponse à l’accord du verbe pronominal « se défendre ». Afin de travailler mon orthographe, ma conjugaison et ma grammaire, je me suis amusé à faire la dictée « Littérature à l’estomac » de Bernard Pivot (1989). Dans cette dictée, la phrase suivante est écrite :
« […] ma jeunesse […] qui s’est défendu de souffrir […]. »
Le participe passé est invariable et l’explication donnée dans le livre de Bernard Pivot, Les dicos d’or est la suivante :
« Défendu : participe passé d’un verbe accidentellement pronominal. Raisonnement : ma jeunesse a défendu à qui de souffrir ? à « s’ », « s’ » est complément d’objet indirect, donc défendu demeure invariable. »
Je n’ai généralement pas de difficultés avec les verbes pronominaux, néanmoins, cette explication me trouble, car le raisonnement (la façon dont est posée la question) ne me semble pas français. Le verbe « défendre » est un verbe transitif direct, donc j’aurais dit « a défendu qui/quoi ? ». Je réalise qu’il s’agit ici du sens « interdire » plutôt que de littéralement « défendre quelque chose ou quelqu’un », toutefois une explication plus précise que celle évoquée ci-dessus ne serait pas de refus.
Bien à vous !
Peter
Il est difficile d’en dire plus que les explications données avec la dictée.
Interdire a bien deux sens distincts ayant chacun leur construction propre. Il s’agit bien ici de interdire à quelqu’un (à soi-même) de faire une chose.
Vous parlez d’interdire alors que le verbe est « défendre », se défendre
Oui, c’est le même sens.
Je comprends mieux maintenant. Sans nul doute un moment de faiblesse dans ma réflexion. Pour une raison ou pour une autre, j’ai été surpris par l’explication, mais elle porte désormais tout son sens. Merci bien !
Selon le CNRTL, « se défendre » signifie :
1) repousser une attaque (elle s’est défendue : elle a défendu elle-même, le pronom « se » est COD placé avant) ou récuser une allégation : elle s’est défendue d’être paresseuse (ici a-t-elle défendu elle-même ? de toute façon on accorde soit avec le pronom « se » soit avec avec le sujet si le pronom n’est pas analysable, mais cela revient au même.
2) s’interdire quelque chose à soi-même : ce même ouvrage donne comme quasi-synonyme « refuser », c’est bien le sens dans votre phrase.
Ma jeunesse s’est défendu de souffrir.
Personnellement, j’aurais eu tendance à accorder avec le sujet car le sens est différent de l’interdiction pure ou de la défense, mais j’aurais donc eu une faute à cette dictée.