Verbes en ir et ire
Bonjour
Pourquoi avons-nous des verbes en « ir » comme : fournir, gémir
aboutir, croupir, abstenir.
Et des verbes en « ire » comme : nuire, relire, cuire,
suffire, rire.
Pouvez-vous m’aider à y voir plus clair s’il vous plaît.
Cordialement.
Je n’ai pas l’historique détaillée, qui tient aux racines mêmes du français moderne aux XVIe et XVIIe siècles et aux grammairiens qui l’ont codifié.
Mais la distinction a clairement à voir avec la conjugaison :
— les verbes en -ir forment « massivement » le 2e groupe de conjugaison. Il comporte tous les verbes ayant leur participe présent en -issant. Exemple de référence : finir, finissant. Ce groupe est régulier à la fois sur la stabilité du radical et sur la celle des désinences lors des différents temps et personnes de la conjugaison. Les éventuels nouveaux verbes en -ir sont rattachés à ce groupe : le dernier est alunir en 1950. Une liste assez complète se trouve sur le site Aidenet.
— quelques autres verbes en -ir avec d’autres formes de participe présent se retrouvent dans le 3e groupe avec des conjugaisons diverses. Vous les retrouverez dans cette autre liste du même site.
— les verbes en -ire sont tous du 3e groupe avec des conjugaisons spécifiques (participe en -ant, -iant ou -isant). Le nombre est très limité. Même liste.
Merci beaucoup Chambaron !
Bonjour,
Une exception cependant aux verbes du 3e groupe : maudire qui se conjugue comme finir.
On peut se poser la question : Pourquoi le ‘e muet’ ?
Aujourd’hui les deux terminaisons -ir et -ire se prononcent de manière identique, mais ce n’était pas le cas jadis !
Je base ma réponse uniquement sur cet article Wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/E_caduc
En ancien français et au moyen français, tous les e caducs étaient prononcés comme un véritable schwa central et neutre, sauf en cas d’élision dans les monosyllabes comme je, le ou se, qui était pratiquée depuis l’ancien français.
Quelle relation votre réponse a-t-elle avec la question posée?
Bonjour Czardas,
J’ai compris que la question demandait : « D’où provient cette distinction en apparence superflue ? »
La question ne demande pas : « Pourquoi certains verbes se terminent par -are et d’autres par -er ? »
Ma réponse est que le « e » final avait une plus forte importance dans le passé qu’aujourd’hui ; il produisait un son distinctif dans l’ancien français.
Cela élargit considérablement la question au point de la rendre caduque (à mon sens). La question devient alors : Pourquoi utilise-t-on tel ou tel phonème dans un mot ?
Exemple : Pourquoi utilise-t-on le mot « femme » pour désigner une « femme », et pas « fleurs » à la place ?
Je n’ai pas encore l’impression d’être tout à fait clair. Est-ce mieux ?