Verbe « désirer » avec un sujet inanimé
Bonjour,
La tournure « Les paroles de cette chanson désiraient traduire un sentiment d’appartenance » me paraît fautive, mais est-ce le cas et si oui, pourquoi ? Est-ce l’emploi d’un verbe comme « désirer » avec un sujet inanimé qui pêche ?
Merci d’avance !
Bonjour,
C’est une figure de style, une métonymie, où par raccourci on remplace l’agissant réel « L’auteur, avec les paroles de cette chanson, désirait traduire un sentiment d’appartenance. » par son moyen : « Les paroles de cette chanson désiraient traduire un sentiment d’appartenance. » C’est d’autant plus acceptable que ces paroles sont plus qu’un simple outil mais aussi un support de l’intention qui subsiste au-delà de l’auteur.
Merci pour cette réponse, je n’ai plus qu’à retravailler les figures de style !
Personnellement, en lisant cette phrase, j’aurais réagi exactement comme vous Cyrano, des mots capables de désirer ?………..
Et d’ailleurs, je ne vois pas de métonymie ici.
Voici la définition de l’Académie française (métonymie de « dictionnaire des académiciens« )
Métonymie (rhétorique) : Figure qui consiste à remplacer un terme par un autre en raison de la relation qui les unit, en désignant, par exemple, l’effet par la cause, le contenu par le contenant, l’objet par son lieu d’origine, le concret par l’abstrait, etc.
« Toute la salle applaudit », « Boire un bordeaux », « Céder à la rue », « Collectionner les bronzes » sont des métonymies.
Or, dans cette phrase, je ne suis pas convaincue par le fait que « les paroles de la chanson » se substituent à « l’auteur de la chanson« .
Donc, on attendrait plutôt :
Les paroles de cette chanson avaient pour ambition / tendaient à traduire le sentiment de l’auteur d’appartenance…
* Donc, selon vous, des paroles ne peuvent pas désirer une chose, mais en revanche des paroles peuvent avoir une ambition… C’est absurde. Il faut traiter les deux propositions de la même façon. Acceptez les deux ou refusez les deux.
* On n’en est plus, j’espère, à aller vérifier dans le dictionnaire la définition de la métonymie à chaque fois qu’on l’évoque. C’est une des bases du français. En français, une phrase sur dix est métonymique : sa lettre disait que… ses mots étaient bienveillants… son dernier message me souhaitait bonne chance…
* Il y a des métonymies qui passent bien, et d’autres qui passent mal. On peut préférer « sa réponse est la réponse d’un lâche » à « sa réponse est lâche ». C’est justement l’objet de la question : dans quel cas faut-il éviter de confondre l’émetteur et le vecteur ?
Je ne crois pas vous avoir demandé votre avis, et ce que j’admets ou pas ne regarde que moi.
Ce qui est absurde, c’est que vous confondez tout, et tout le temps, comme ici « avoir une ambition » et « avoir l’ambition de » c’est-à-dire « tendre à »…………..
Oui, nous sommes ici pour trouver des définitions, appliquer des règles, trouver un sens à une phrase, trouver les bonnes tournures, etc. Vous n’aviez pas remarqué ?…….
Et ce qui est réellement absurde est votre façon d’apostropher tout le monde en permanence, en assénant vos vérités avec agressivité et mépris !
Ce qu’il y a, c’est que la métonymie n’est pas possible.
On ne peut pas remplacer l ‘auteur par sa production écrite avec n’importe quel verbe.
On le peut avec
Les verbes de <points de vue favorable ou défavorable> :
Ce livre est contre la guerre – Ce livre est pour la paix- Ce livre s’oppose à la guerre en X -Ce livre défend la paix
Les verbes de jugement : condamner – critiquer – défendre mettre en cause – faire l’éloge…
de parole: affirmer – évoquer – préciser – rappeler – signaler – rapporter
de narration : raconter – relater – décrire – mettre en scène – traiter – retracer – rendre compte de
On ne le peut pas avec le verbe désirer ni avec les verbes exprimant un sentiment.
>>Les paroles de cette chanson traduisaient un sentiment d’appartenance
Bonjour Tara,
Toute métonymie est en soi un abus de langage. Son acceptabilité dépend de la nature du texte, du document technique où tout doit être exprimé au premier degré à la poésie où tout est possible. Votre remarque est juste, et la réaction de Cyrano aussi : on ne peut prêter des sentiments à des paroles, mais le verbe désirer, comme vouloir, marque aussi l’intention : ces paroles veulent montrer, désirent traduire … ce manifeste souhaite éveiller les consciences … sans accorder un quelconque ressenti au sujet inanimé. C’est une question de tolérance langagière que chacun appréciera, et ces formulations sont -je le concède- un peu « limite », mais elles permettent d’effacer l’auteur, parfois collectif, voire anonyme et de mettre en avant le propos.