Verbe avec deux sujets unis par ou
Seul un imbécile ou un illuminé aurait pu croire une chose pareille !
Seuls un imbécile ou un illuminé auraient pu croire une chose pareille !
Je connais la règle : le verbe se met au singulier si l’un des deux noms exclut l’autre, et au pluriel si l’on peut dire « l’un et l’autre ».
Ma préférence ici va au singulier, mais je n’arrive pas du tout à expliquer si dans le cas présent je dois considérer le pluriel ou le singulier. Quelque chose m’échappe.
Merci pour vos explications.
Il me semble que dans votre cas, le « ou » est exclusif, c’est soit un imbécile soit un illuminé, cela ne peut pas être les deux, donc le singulier s’impose. De plus, il n’y a qu’une seule personne à la fois, sinon on aurait dit, seuls les imbéciles ou les illuminés, avec ou dans le sens de « et ».
Il me semble que dans votre cas, le « ou » est exclusif, c’est soit un imbécile soit un illuminé, cela ne peut pas être les deux, donc le singulier s’impose. De plus, il n’y a qu’une seule personne à la fois, sinon on aurait dit, seuls les imbéciles ou les illuminés, avec ou dans le sens de « et ».
Seul le singulier est possible ici. À la fois pour l’adjectif « seul » et pour la conjugaison de « avoir ».
La règle que vous dites connaître (sens exclusif ou inclusif) est juste une escroquerie de manuels scolaires, elle n’a jamais existé.
« Un verbe avec deux sujets unis par ou« , comme vous l’écrivez en titre, ça n’existe pas.
« Seul(s) Pierre ou Paul est/sont », ça n’existe pas, ce n’est pas Pierre seul, ce n’est pas Paul seul, ce n’est ni Pierre ni Paul seul(s), ce n’est personne, ça ne veut rien dire, c’est juste une faute de français. Il ne faut pas confondre avec « seuls Pierre et Paul sont… ». « Seuls Pierre ou Paul », ça n’a aucun sens. « Seuls un imbécile ou un illuminé », ça n’a aucun sens pour parler de deux personnes différentes.
Il n’existe pas de sujet dont on ne connaisse pas le nombre. Si on ne connaît pas le nombre et le genre du sujet, c’est qu’on ne connaît pas le sujet. Si on connaît pas le sujet, on ne conjugue pas.
Sinon, on ne parle pas le français, on parle le Sandrine-Rousseau : un.e chos.e, il ou elle est venu(e) et iels a/ont trouvé des/un gen(s) qui le.la.les ont/a renseigné.e.s.
Il est fondamentalement impossible en français de conjuguer un verbe sans en connaître le sujet, porteur d’un genre et d’un nombre. Inutile de nous demander si le sujet dont vous ne connaissez ni le genre ni le nombre doit être traité syntaxiquement comme un nom masculin ou féminin ou neutre ou s’il doit être singulier ou pluriel dans le cas où il pourrait être deux sujets à la fois, puisque en plus vous parlez sans hésitation d’un verbe ayant plusieurs sujets.
Peut-être après tout qu’un verbe peut avoir plusieurs sujets, et que je suis dépassé, mais alors dites-nous dans quel livre de grammaire vous avez lu cela. Et combien de COD peut-il avoir ? Et si on conjugue le verbe selon le sujet de son choix, peut-on aussi accorder le participe passé avec le COD antéposé de son choix ? D’où sortez-vous cela ? Non, sérieusement, un verbe a un seul sujet, et un sujet de nombre flou, ça n’existe pas.
On a de nombreuses demandes ce type, pourquoi pas, mais on a aussi plusieurs contributeurs qui sans broncher admettent ces notions de sujet plus ou moins indéterminé, plus ou moins inclusif, plus ou moins féminin ou neutre… et cela je ne le comprends pas. Je pense qu’il s’agit d’initiatives personnelles.
Les histoires de ou inclusif et de ou exclusif n’existent pas dans la grammaire française. Ce sont juste des notions bêtifiantes des services de l’Éducation nationale et de quelques éditeurs, datant de la décennie 1970. Ces notions, valides en logique, n’ont aucun sens en français. J’ai vu Paul ou Pierre ? aucun sens. Je verrai Paul ou Pierre ? inclusif, exclusif, on n’en sait rien. Pierre ou Paul viendra si c’est exclusif et viendront si c’est inclusif ? Tout cela est ridicule, et jamais aucun grammairien n’a parlé de cela. Ces histoires et ces normes ne proviennent que de fonctionnaires, de livres d’école, de recommandations de tel ministère canadien ou français… Il ne faut rien en retenir.
Coordonnez sans inconvénient par « ou » les noms désignant une même personne (inclusivement ou exclusivement, cela n’importe absolument pas) et conservez le singulier :
— Seul un imbécile ou un illuminé aurait…
Ne coordonnez jamais par « ou » deux noms au singulier désignant des personnes potentiellement différentes pour en faire un sujet, c’est impossible.
Aucune capacité de synthèse.
Vous n’êtes pas là pour déverser votre bile.
Maîtrisez-vous, la langue française y gagnera.
Cette façon de systématiquement nier l’existence de notions parce que vous ne les comprenez pas ou n’êtes pas d’accord avec est proprement fascinante.
1- Cette notion de ou inclusif vs exclusif existe. Extrait du dictionnaire de l’Académie (9e édition).
LOGIQUE. « Ou » inclusif, qui n’exclut pas la réunion des deux termes qu’il relie, par opposition au « ou » exclusif.
jamais aucun grammairien n’a parlé de cela, vraiment ? Au moins un, Grevisse :
2- Elle est bien antérieure aux années 70 (du XXe siècle) et n’est aucunement l’invention des services de l’Éducation nationale. Extrait d’un ouvrage publié en 1845.
Fascinant, ou désolant !
Aussi ! 😀
Remarque CParlotte : Je vois Paul ou Pierre : pourquoi affirmez-vous péremptoirement que cela n’a pas de sens ? Le contexte peut permettre cette phrase : « je » dans un état anormal – Pierre et Paul jumeaux – etc.
Concernant la phrase : Seul/seuls un imbécile ou un illuminé aurait/auraient pu croire une chose pareille.
A remarquer : l’anomalie de « seul » employé ici comme adverbe et qui pourtant s’accorde, selon la grammaire traditionnelle, avec le nom qui suit.
—-
Si on expose, développe le sens de la phrase : seulement une personne qui aurait été un imbécile ou qui aurait été un illuminé aurait pu croire une chose pareille
On voit bien que un imbécile et un illuminé servent à qualifier une seule personne imaginaire. C’est aussi simple que cela.
===> seul un imbécile ou un illuminé aurait pu croire une chose pareille
Je ne crois vraiment pas que [ce soit] aussi simple que cela*. On peut tout à fait proposer une autre paraphrase :
Qui aurait pu croire une chose pareille ?
Un sage ? Non.
Une personne douée de logique ? Non.
Une personne raisonnable ? Non.
Un génie ? Vraisemblablement non.
Un mystique ? Oui.
Un fou ? Oui.
Un crétin ? Oui.
Qui aurait pu croire une chose pareille ? Un mystique, un fou, un crétin, un imbécile ou (encore) un illuminé > Seulement/Seuls [un mystique, un fou, un crétin,] un imbécile ou un illuminé auraient pu croire une chose pareille.
Je pense même que l’hypothèse d’un référent unique n’est pas recevable. En opérant la transformation que vous faites (introduire le une personne qui), bien sûr que ça marche, mais dans sa structure initiale, la phrase ne peut référer qu’à deux personnes différentes.
*(Phrase dite d’un ton neutre, ni condescendance, ni agressivité ou autres choses de ce type que vous détectez parfois à tort. 😉 )
Bonsoir,
je n’arrive pas à vous suivre dans votre exemple : Seulement/Seuls [un mystique, un fou, un crétin,] un imbécile ou un illuminé auraient pu croire une chose pareille.
Seulement n’est quasiment jamais employé devant un syntagme nominal sujet. On écrit « Seule une femme danse » et non « Seulement une femme danse ».
Et devant une énumération de substantifs séparés par des virgules, l’adverbe accordable (et il y en a peu) se met au singulier et le verbe qui suit s’accorde en ce sens :
Tout homme, femme ou enfant doit manger pour vivre.
Il est en revanche possible d’écrire :
« Un adulte ou un enfant doivent manger pour vivre » parce que le sens est donné par « pour vivre » qui signifie : Tout le monde doit manger pour vivre, que l’on soit enfant ou adulte.
Alors que les phrases « Le chat ou le chien est mort » ou « le chat ou le chien sont mort »ne peuvent trouver leur légitimité qu’avec un contexte :
Un chat et un chien sont enfermés, l’homme entre et un coup de feu retentit : le chat ou le chien est mort. (Suspense de fin d’épisode Netflix)
La présence animale est un réconfort pour l’homme : le chat ou le chien sont tout désignés pour lui tenir compagnie.
Mais il est possible d’ergoter longtemps sur ce thème, j’imagine, bien que la responsabilité appartienne à celui qui tient la plume et qui doit savoir ce qu’il veut dire.
Le seulement était une reprise du commentaire de Tara.
Quant à l’accord de seul, je ne suis pas sûr de bien vous comprendre. Quand vous écrivez : Et devant une énumération de substantifs séparés par des virgules, l’adverbe accordable […] se met au singulier, vous voulez dire que l’accord pluriel est exclu uniquement quand les substantifs sont coordonnés par ou y compris quand le ou est inclusif, ou en général, c’est-à-dire par exemple dans ce cas (où imbécile et illuminé renvoient à deux personnes différentes) :
Seul un imbécile et un illuminé aurait pu croire pareille chose.
Je ne vois pas bien ce qui pourrait justifier ce non accord (avec et, mais également avec ou inclusif).
(Concernant tout, d’une part ce n’est pas un adverbe dans les phrases que vous donnez – c’est un déterminant indéfini (ou adjectif indéfini selon l’appellation traditionnelle) ; d’autre part, c’est normal qu’il ne varie pas en nombre puisque dans ce sens il n’existe qu’au singulier. Ce n’est pas le cas de seul qui varie en genre et en nombre.)
Tant mieux alors Marcel1.
Vous avez raison et je vous suis dans votre raisonnement.
Finalement pourquoi choisir « ou » plutôt que « et » ?
On le comprend dans : le chien ou le chat sont morts
On le comprend moins ici : seuls un imbécile ou un illuminé auraient pu croire… où « et »remplirait le même rôle.
Pour l’emploi de « seul » Ouatitm. Vous écrivez : on dit Seule une femme danse » et non « Seulement une femme danse »
Eh bien… si : seulement une femme danse- il y a seulement une femme qui danse.
Concernant votre interrogation, je ne sais pas trop quoi vous dire, si ce n’est que cet emploi du ou inclusif au lieu du et est très fréquent lorsqu’il s’agit d’évoquer différentes options. Peut-être certains sentiront-ils une nuance entre les deux coordinations, personnellement je n’en perçois pas. Deux exemples authentiques contextuellement très proches :
[…] une piste aménagée le long de la plage où l’on peut faire du vélo, du roller ou du skate, […]. (ici)
On peut faire du vélo, du roller, lézarder sur l’herbe, et même se promener main dans la main. (ici)
Bonsoir,
Seule votre première ou votre deuxième phrase est exacte.
Il m’est impossible de vous écrire : Seules votre première ou votre deuxième phrase sont exactes.
Mais je pourrais vous écrire : Seules votre première et votre deuxième phrase sont exactes. (Sous-entendu : il y a plus deux phrases)
Pour simplifier , seul exclut ce qu’il qualifie (je ne sais pas si qualifier est le termeexact) d’un ensemble plus grand.
Seule une d’entre nous sera sélectionnée -> Nous pouvons n’être que deux
Seuls deux d’entre nous seront sélectionnés -> nous sommes au moins trois.
Dès lors que vous écrivez seul un, le singulier est requis.
À mon avis, ici on se demande qui aurait été susceptible de croire une chose pareille, et l’imbécile et l’illuminé – contrairement au sage – sont de bons candidats. Par conséquent le ou est inclusif.
Avec un ou exclusif, on aurait : si l’imbécile croit une chose pareille, alors ce n’est pas le cas de l’illuminé (ou inversement).
C’est le coup du fromage ou dessert : si vous prenez du fromage, alors vous ne prenez pas de dessert (ou inversement).
Merci à tous les trois pour ces précieuses réponses.