Vade retro satana(s)
Bonjour,
Vade retro satanA et Vade retro satanAS.
Les deux expressions existent.
J’emploie principalement la deuxième et je me suis demandé pourquoi.
Après réflexion, j’ai réalisé que, bien que proches, les deux expressions ne signifiaient pas, pour moi, tout à fait la même chose.
Je perçois « Vade retro satana » plutôt comme « va-t’en, Satan ! »
Et, comme on ne croise pas Satan tous les jours (enfin, il me semble 😉 ) par extension, je perçois « va-t’en, TOI, qui est diabolique« .
En fait, en employant cette version-là, je m’adresse précisément à la personne à qui je parle. C’est elle que je veux voir partir (que ce soit sur le ton de l’humour ou autre)
Je perçois « Vade retro satanas » plutôt comme » allez-vous en avec vos tentations »,
ou bien encore « ne me tentez-pas » voire « aie aie aie que de tentations ! » ou par extension « tellement de choix et tentations sont proposés, que la tâche ne va pas être aisée »
Cette version-là m’évoque les tentations.
J’ai donc également cherché pourquoi je pouvais bien faire telle nuance.
Aussi irrationnel et tordu que cela puisse paraître, je fais la distinction entre les deux nuances à cause du S de terminaison de « Vade retro SatanaS »
Sauf si j’ai faux sur toute la ligne, à priori, il n’existe/n’existerait/n’a existé qu’un seul Satan. J’entends là une seule personne/figure portant le nom de Satan.
(Réf : » le chef des anges rebelles devenu l’esprit du mal »)
Par définition, si je vois un S de terminaison, je ne peux pas penser à plusieurs personnes se nommant « Satan » et je fais alors la traduction sous forme des tentations qui lui sont liées.
Auriez-vous des références indiquant qu’il existe (ou l’inverse) nuance entre les deux versions ?
Merci par avance
Satana/satanas : latinisé à partir du grec Σ α τ α ν α ̃ ς
En grec ancien, le chi note une consonne vélaire aspirée, [kʰ]. En koinè et dans les dialectes grecs ultérieurs, elle devient une fricative ([x] / [ç])
Je pense que cette dernière consonne a été parfois rendue par [S] et parfois par rien.
Et je pense aussi que vous faites une distinction toute personnelle.
Merci pour votre explication sur l’explication du « S » (ou pas) de satana Tara.
Concernant ma distinction, je me doutais très clairement qu’elle ne m’était que personnelle (au-delà d’être non fondée), mais… Qui ne demande rien… 😉
Effectivement.
La raison de l’existence de ces deux formes méritait d’être élucidée. Vous avez l’art de poser le doigt sur la petite aspérité qui…