va-t’en ou vas-t’en ?
Bonjour,
Comment écrivez-vous va-t’en ? Avec un « s » à va ou pas de « s » ?
Idem pour remet-t’en, « s » ou pas de « s » ?
Merci
Utilisez simplement l’impératif, tel qu’il s’écrit normalement.
À la deuxième personne du singulier, certains verbes conservent le « s » de l’indicatif.
Tu prends un livre. Prends un livre.
Tu remets le livre sur la table. Remets le libre sur la table.
Tu te remets. Remets-toi.
D’autres verbes perdent leur « s » ; ce sont les verbes en « -er » et quelques autres (cueillir, aller, offrir…). On trouve facilement des tableaux de conjugaison pour connaître l’orthographe de l’impératif qui nous intéresse à la deuxième personne du singulier.
Tu vas dans ta chambre. Va dans ta chambre.
Tu m’offres des livres. Offre-moi des livres. Offre-m’en.
On écrit ainsi, avec un simple impératif écrit conformément au tableau de conjugaison :
Allons-nous-en, va-t’en.
Remettons-nous-en, remets-toi de cela, remets-t’en.
On n’ajoute ni ne supprime de « s » au verbe.
Quant à l’apostrophe au lieu du trait d’union, c’est parce que « t » est mis pour « toi » (« remets-toi-en » devient « remets-t’en »).
Nos hésitations viennent parfois de l’existence d’autres cas de figure où une raison euphonique appelle un « s » ou un « t » intercalé.
Le « t » euphonique n’a aucun sens. Parlons-nous ? parle-t-il ? où va-t-il ?
Le « s » euphonique qui n’a non plus aucun sens mériterait d’être traité de la même manière, entre deux traits d’union. Parle-s-en. Va-s-y. Mais il a été décidé que, certainement parce « tu parles » et « tu vas » existent, on attachait l’impératif sans « s » et le « s », ce qui donne « parles-en, vas-y », qui nous rapproche de « prends-en, reviens-y ».
Dans « donnes-en à Jean » et « n’en donne qu’à Jean », c’est le même impératif, le premier étant flanqué d’un « s » euphonique.
J’ai déjà défendu sur ce site (et ailleurs) la proposition d’écrire « va-s-y », ce qui mettrait la lettre euphonique entre traits d’union comme dans « va-t-il ».
Mais autant parler aux murs du Quai Conti. L’Académie ne va pas renier une aberration qui a fait ses preuves en trompant des générations d’écoliers (et d’étudiants étrangers en FLE) sur la conjugaison à l’impératif.
Bonjour Marine,
Le « t » qui résulte de l’élision du pronom « toi », après un verbe à l’impératif ayant pour complément « en » ou « y », est précédé d’un trait d’union mais suivi d’une apostrophe :
Si tu n’as plus rien à faire, va-t’en. + pas de s.
Remets-t’en au destin. + un s.
Super, merci beaucoup pour vos retours.