Usage de « fort de » avec un inanimé

Bonjour,

Je souhaiterais savoir si la phrase suivante est acceptable :

« Fort de ces constats, l’objectif est de rechercher comment la France peut appréhender le développement de l’IA. »

Peut-on employer « fort de » avec un sujet inanimé (« l’objectif ») ?

Il me semble que non, mais je ne trouve pas d’informations sur l’usage de « fort de ».

Merci par avance de vos réponses, cela m’intéresserait de connaître vos sources.

Mayder Membre actif Demandé le 22 décembre 2022 dans Question de langue

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2 réponse(s)
 

À moins que l’objectif soit très fort, il vaut mieux éviter ces ruptures syntaxiques… qui souvent passent inaperçues. Mais vous l’avez remarquée !

Fort de ces constats, le ministre chargé du numérique a pour objectif d'(e rechercher comment la France peut) appréhender le développement de l’IA.

Je pense que la fin de la phrase est très lourde et je ne vois pas ce que signifie appréhender, mais le début est correct. Il faut mettre  comme sujet l’élément qui peut être « fort de ces constats », j’ai suggéré le ministre, mais cela peut être bien sûr n’importe qui.

Pour les références, un extrait du CNRTL : 
2. (Être) fort de. Qui trouve sa force, son assurance dans. Fort de son expérience, de son bon droit, de son innocence. Il revint vers le vieux, qui, fort de son mauvais droit, restait stoïque sous les injures (Zola, Terre,1887, p. 180).
3. Se faire fort de
a) [Suivi d’un subst.] Tirer sa force de, s’autoriser, se prévaloir de quelque chose. « Elle ne passera pas la nuit », avait dit l’abbé Boutarel, se faisant fort de sa longue expérience (Pourrat, Gaspard,1931, p. 285).
b) [Suivi d’un inf.] Se prétendre capable de (faire quelque chose). La Corilla, encore retenue au lit par les suites de son accouchement (…) se faisait fort de débuter dans huit jours si on avait besoin d’elle (Sand, Consuelo, t. 3, 1842-43, p. 136).Lorsque le jeune Augustin adhère à la secte de Mani, c’est précisément parce que les manichéens se font fort de tout expliquer sans jamais faire appel à la foi (Gilson, Espr. philos. médiév.,1931, p. 34).
4. Se porter fort pour qqn. Se porter garant pour quelqu’un. Schwab, après s’être fait expliquer l’effet du régime dotal, se porta fort pour son ami (Balzac, Cous. Pons,1848, p. 81).

joelle Grand maître Répondu le 22 décembre 2022

Merci infiniment de cette réponse détaillée.

Mayder Membre actif Répondu le 22 décembre 2022

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