Une majorité de ou une majorité des
Bonjour,
J’ai lu cette phrase :
Une majorité des français a ce problème d’orthographe.
Elle me dérange.
Au-delà de mettre une majuscule à Français, j’aurais plutôt écrit :
La majorité des Français a… ou à défaut…Une majorité de Français a…
Y a-t-il une règle que j’oublie ?
Merci par avance
Bonjour,
Je n’ai pas trouvé d’exemple avec « une majorité des« .
On voit dans les dictionnaires, comme vous le pensez, « la majorité des » ou « une majorité de« .
Je n’ai cependant pas trouvé de règle.
Merci pour votre retour PhL,
Oui, les occurrences sont principalement celles que nous indiquons.
Mais, tout comme vous, je n’ai pas trouvé de règles précises en la matière.
À suivre donc… 😉
Une majorité des Français ont ce problème d’orthographe.avec l’article indéfini « une », ne renvoie pas à la majorité mathématique, mais plutôt « au plus grand nombre de >> le verbe est au pluriel. – déterminant : des = de + les
Une majorité de Français ont >> même chose le déterminant a changé : de + déterminant zéro (sens indéfini)
La majorité des Français a – (si on insiste sur le collectif, mais « ont » est possible aussi si on prend en compte le complément)
Bonjour Tara
Je vous remercie pour votre retour qui m’est utile (j’avais un peu zappé ces règles sur l’instant ; ) )
En fait, je réalise que j’ai mal formulé ma question.
Celle-ci s’est voulu être
1 – Une majorité de Français versus Une majorité des Français. Les deux formulations vous semblent-elles correctes ?
2 – La majorité des Français versus La majorité de Français. Les deux formulations vous paraissent-elles correctes ?
J’ai souligné ce que je pense être le plus correct pour chacune des versions (Une ou La), mais je n’en suis pas certaine.
Merci par avance Tara
Je me suis posé la question. Je n’ai pas trouvé tout de suite parce qu’il y a tr_s souvent confusion entre « de » préposition et « de » article.
Mais finalement, je me suis trouvé une réponse qui me convient assez.
Au pluriel, pourquoi trouve-t-on parfois le déterminant défini : des = de + les et parfois, apparemment, le déterminant zéro : de + 0 ?
Une majorité de Français = un grand nombre de Français
Il n’y a pas de déterminant parce que « une majorité de » et « un grand nombre de » tiennent lieu de déterminant. D’où le pluriel obligatoire.
Autre exemple : un grand nombre de chats déambulent dans les rues et non *un grand nombre des chats.
On peut trouver aussi : une majorité des Français : et cette fois-ci majorité est nettement le collectif puisque Français a son déterminant « les » (des = de les)> une majorité des Français a des difficultés financières. Le singulier est donc obligatoire.
Avec la majorité et la majorité des :
Si on change le complément, on voit qu’il n’est pas possible de supprimer l’article devant lui.
Ceci parce que « la majorité de » ne joue pas le rôle de déterminant.
Exemple :
La majorité des Français : la majorité de les Français / de la population
La majorité de Français : *la majorité de population
une majorité de Français – une majorité des Français – la majorité des Français
Et selon toute logique, le choix pour l’accord du verbe ne devrait pas se faire au hasard. Voilà. Je vous livre le fruit de ma réflexion car je n’ai rien trouvé dans les ouvrages de référence à a disposition.
Vous réfléchissez et décortiquez fort vite Tara 😉
Je crois comprendre la logique que vous proposez et, à première vue, il me semble que je la rejoins. Je vais y réfléchir plus avant.
Merci Tara
En fait, dans une / la majorité de Français, il y a bien un déterminant, c’est l’indéfini des, qui associé à la préposition de produit l’article contracté de (de + des = de).
Il parle d’un film qu’il a vu au Festival du film américain de Deauville > préposition de + un > d’un.
Il parle des films qu’il a vus au Festival du film américain de Deauville > préposition de + les > des. (Les films qu’il a vus, il en parle.)
Il parle de films qu’il a vus au Festival du film américain de Deauville > préposition de + des > de. (Parmi les films qu’il a vus, il parle de certains).
Avec un verbe sans préposition :
Il évoque un film qu’il a vu au Festival du film américain de Deauville.
Il évoque les films qu’il a vus au Festival du film américain de Deauville.
Il évoque des films qu’il a vus au Festival du film américain de Deauville.
Dans votre votre exemple Il parle de certains, « de » n’a pas le même sens que dans une majorité de qui équivaut à un grand nombre de ou beaucoup de forcément suivis d’un pluriel car faisant office de déterminants
« de » après un verbe = au sujet de
« de » après majorité, nombre ou beaucoup ne me semble pas analysable.
Après ces mots le singulier n’est jamais possible.
Pour majorité, le déterminant défini lui rend son sens de collectif
Tara, il n’est pas question de singulier ou de pluriel, il est question d’absence de déterminant ou non. Les exemples avec le verbe évoquer (quelque chose) qui se construit sans préposition contrairement à parler (de quelque chose) montrent que la préposition de suivie du déterminant indéfini des donne le déterminant contracté de.
Bref dans une majorité de + substantif pluriel, de est un déterminant contracté : une majorité de Français = une majorité de des Français.
Eh bien, si je parle de singulier et de pluriel, c’est pour mettre en évidence la présence ou l’absence de déterminant, justement. Mais mon raisonnement n’est manifestement pas clair puisque vous pensez que son objet est le nombre.
Déterminer si le déterminant est absent ou s’il s’agit d’un déterminant zéro est chose assez délicate.
Je maintiens mon analyse.
Dans une majorité de « de n’est pas un déterminant contracté.
au < à le —- aux < à les —- du >de le—-des < de les
Et c’est tout. Seul le défini peut se souder à la préposition d’ailleurs.
« De » ici est seul.
Pourtant vous voyez bien qu’avec parler de, dans le troisième exemple, films est déterminé par des et qu’au contact de la préposition ce déterminant se contracte en de* (ou disparait et ne reste que la préposition, c’est une autre façon de présenter les choses, mais le substantif est bien déterminé contrairement par exemple à une table de cuisine où cuisine n’est pas déterminé).
Voyons avec beaucoup de, ça vous parlera peut-être mieux.
Mes potes en grand nombre / pour une majorité > Beaucoup de mes potes / Une majorité de mes potes.
Les potes de Truc en grand nombre / pour une majorité > Beaucoup des (de les) potes de Truc / Une majorité des (de les) potes de Truc.
Des potes de Truc en grand nombre / pour une majorité > Beaucoup de (de des) potes de Truc / Une majorité de (de des) potes de Truc.
Par ailleurs, le singulier n’est pas obligatoire avec une majorité des, pas plus que le pluriel ne l’est avec une majorité de. (Et beaucoup de n’est pas forcément suivi d’un pluriel : J’ai bu beaucoup d’eau.)
* Par haplologie, peu importe comment on analyse de.
@ Tara @ Marcel
Eh bien…
Je reviens sur ce post et que vois-je ? … Beaucoup de nouveaux commentaires.
Outre, une légère divergence 😉 (ou grâce à celle-ci), ils me sont très instructifs.
Vos commentaires vont en effet dans le détail et je vous en remercie tous deux.
Cependant, je le reconnais, vos cheminements sont pour moi tellement pointus que je n’arrive pas/plus à en extraire une réponse pour ma question initiale que j’ai déjà reformulée, mais que je reformule à nouveau (parce que je pense qu’elle n’était pas claire)
Pour moi (j’insiste sur ce point, car de fait ce n’est que mon sentiment)
On dit : La majorité des participants
On ne dit pas : La majorité de participants
On dit : Une majorité de participants
On ne dit pas : Une majorité des participants
En fait, c’est vraiment cela que je cherche à confirmer (ou l’inverse)
Les recherches de PhL semblaient corroborer mon sentiment (réf 1ʳᵉ réponse de ce post) mais, tout comme moi, il n’avait pas trouvé de règles précises.
Pourriez-vous répondre sur ce cas précis s’il vous plaît ? Cela m’intéresse grandement.
Merci par avance…
D’ici là, je vous souhaite une bonne fin de dimanche 🙂
Les quatre combinaisons sont possibles, mais pas dans tous les contextes (à ce stade, je ne fais que constater, je n’ai pas d’explication, il faut sans doute chercher du côté d’un « conflit » dû à la double détermination : celle du syntagme et celle du N2).
J’ai mis le syntagme en fonction de CC pour éviter la question de l’accord du verbe, mais il me semble que l’énoncé 2 passe bien avec le syntagme en CC, mais moins quand il est sujet. Par ailleurs, majorité a un statut un peu particulier, on voit que si on le remplace par poignée, le troisième énoncé n’est plus recevable (pour qu’il le soit, il faut ajouter une expansion à Français – mais avec un sens qui diffère du quatrième énoncé) et le deuxième me semble douteux.
1 –
Pour une majorité de Français, l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble.
Pour une poignée de Français, l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble.
2 –
Pour une majorité des Français, l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble.
Pour une poignée des Français, l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble ???
3 –
Pour la majorité des Français, l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble.
Pour la poignée des Français, l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble.
Pour la poignée des Français qui s’intéressent à la question, l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble.
(Cette expansion est également possible avec majorité, mais elle change le sens de la phrase.)
4 –
Pour la majorité de Français qui s’intéressent à la question, l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble.
Pour la poignée de Français qui s’intéressent à la question, l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble.
Bonjour Marcel1,
Le terme « insoluble » a été présentement particulièrement bien choisi 😉
Je comprends votre déroulé (comme celui deTara) mais il n’y a rien à faire, je bloque.
Votre comparaison majorité/poignée est judicieuse mais… à mes yeux la préposition pour change un peu la donne, bien qu’elle ne change toutefois pas le fond.
Si je reprends vos exemples en l’enlevant :
Cas avec UNE majorité
1 –
Une majorité de Français considèrent que l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble.
Une poignée de Français considèrent que l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble.
= Ok pour moi
2 –
Une majorité des Français considèrent que l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble.
Une poignée des Français considèrent que l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble ???
= Toujours pas ok pour moi
Cas avec LA majorité
3 –
La majorité des Français considèrent que l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble. Ok pour moi.
La poignée des Français considèrent que l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble. Pas ok pour moi, comme pour vous.
La poignée des Français (qui s’intéressent à la question), considèrent que l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble. Pas ok pour moi, ceci avec ou sans l’extension. Je vois là La poignée de Français
4 –
La majorité de Français (qui s’intéressent à la question), considèrent que l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble. Toujours pas ok pour moi. Je vois là La majorité des Français
La poignée de Français (qui s’intéressent à la question), considèrent que l’accord du participe passé est un casse-tête insoluble. Ok pour moi
Malgré tous vos efforts (les vôtres comme ceux de Tara) à essayer de me faire percevoir les différentes nuances ou raisons, je crois que j’ai décidément un conflit d’ordre très personnel 😉 avec l’emploi de LA majorité DE et celui de UNE majorité DES. Conflit que je ne m’explique pas.
Merci d’avoir essayé 🙂
Avec plaisir Cocojade. 🙂