Une boisson dont j’ai bu
Bonjour, bonsoir,
En lisant « Tristan et Yseut » de Béroul, éd. Bibliothèque de la Pléiade, je suis tombé sur cet emploi peu commun de « dont » : « il ne m’aime et moi je ne l’aime qu’à cause d’une boisson empoisonnée dont j’ai bu, ainsi que lui. »
Ce qui m’étonne, c’est l’absence d’accord qui doit être due à la présence du dont. Mais pourquoi l’avoir utilisé ? Soit c’est une faute, mais j’en doute, soit c’est un emploi qui m’est inconnu, auquel cas je serais très heureux de l’apprendre.
J’ai bu de cette boisson : « dont » est acceptable pour signifier que l’on n’a pas tout bu.
J’ai bu cette boisson : la boisson que j’ai bue (toute la boisson).
Il ne peut pas y avoir accord puisqu’il n’y a pas de COD.
Le pronom relatif « dont » n’est jamais COD. Il est toujours complément indirect et correspond à un nom introduit par la préposition « de », quel que soit le sens de cette préposition :
– la boisson dont j’ai bu avait un drôle de goût <— j’ai bu de cette boisson; elle avait un drôle de goût (« de » partitif).
– la boisson dont nous parlions avait un drôle de goût <— nous parlions de cette boisson ; elle avait un drôle de goût (« de » introduisant un COI)
– la boisson dont la couleur est suspecte avait un drôle de goût <— la couleur de cette boisson est suspecte; elle avait un drôle de goût (« de » exprime la possession)
Merci beaucoup à vous deux !
J’avais oublié que l’on pouvait boire DE quelque chose. 😅