Un paris-brest mais un verre de côtes-du-Rhône
Bonjour,
En consultant le Robert, je vois que Paris et Brest perdent leurs majuscules dans le nom lexicalisé du gâteau bien connu, le paris-brest.
Par contre, toujours dans le Robert, je vois qu’on peut boire un verre de côtes-du-Rhône. Pourquoi garder la majuscule ?
Dans un autre ouvrage, La majuscule, c’est capital (J-P Colignon, pp.119-120), on trouve « un verre de côtes-du-rhônes« .
Qui croire ?
Merci d’avance.
Les noms propres lorsqu’ils désignent des aliments perdent cette caractéristique et donc leur majuscule sauf après un trait d’union pour l’origine…
je pense que le Robert a raison : un côtes-du-Rhône.
Des vins de Champagne => des champagnes
Des vins de Pommard => des pommards
Idem pour des fromages de Roquefort => des roqueforts.
Plus précis, on ajoute des traits d’union pour lier les mots de l’origine mais on garde la majuscule car on désigne la région. Je sais c’est tordu.
un vin des coteaux du Languedoc => un coteaux-du-Languedoc.
C’est faux, absolument faux.
Les noms de vins et de spiritueux qui sont, à l’origine, des noms géographiques ne prennent pas la majuscule. Le trait d’union n’y change rien.
On doit écrire : un côtes-du-rhône.
Les meilleures réponses ne sont pas toujours les meilleures.
En voici une qui vaut son pesant d’or et qui mettra tout le monde d’accord. Il s’agit de la réponse au courrier que j’ai adressé au dictionnaire Le Robert :
« Monsieur,
Répondant à votre courrier du 6 septembre, nous vous remercions de nous avoir signalé l’anomalie que constitue dans plusieurs de nos dictionnaires la capitale sur le r de rhône dans côtes-du-rhône (le vin). Nous sommes bien entendu d’accord avec votre remarque et corrigerons de ce fait, dans l’année nous le projetons, cette mauvaise présentation.
Vous remerciant à nouveau de l’acuité de votre lecture et de la peine que vous avez prise pour nous faire ce signalement, nous vous prions d’agréer, Monsieur, avec celle de notre reconnaissance, l’expression de nos sentiments respectueux.
Élisabeth Huault Lexicographe. Directrice de la correction et des relations Rédaction/Prépresse. »
(Le Robert sait tourner les formules de politesse ! À proposer dans les Écoles).
Merci Jean d’avoir rapporté cette réponse du Robert. Heureux de voir que nous avons modestement contribué à une correction dans ce dictionnaire de référence.
Bonjour,
Voici des éléments de réponse concernant le nom des vins
https://fr.wikipedia.org/wiki/Appellation_d%27origine#Grammaire
Quant à la pâtisserie en forme de roue de bicyclette elle est écrite « Paris-Brest» ou «paris-brest» selon l’humeur de l’auteur de cet article.
Le Paris Brest
Ce gâteau n’a pas été inventé par un pâtissier mais par un boulanger, un certain Durand (sans rapport avec moi !) en 1891. Il voyait passer devant sa boutique les cyclistes d’une course ancêtre du Tour de France, la Paris-Brest-Paris. D’où le nom…
La forme circulaire de la couronne en pâte à choux du paris-brest figurerait donc la roue d’un vélo ! Garnie d’amandes effilées, cette couronne est en suite évidée puis fourrée à l’origine de crème au beurre, aujourd’hui de crème mousseline. On replace la couronne et on saupoudre le tout de sucre glace.
–> la crème mousseline est un mélange de crème pâtissière et de crème au beurre. Ainsi, elle a plus de consistance qu’une simple crème pâtissière mais reste plus légère que la crème au beurre qui fait un peu peur aujourd’hui à ceux qui surveillent leur ligne !
Le Paris-Brest-Paris a disparu depuis belle lurette mais le gâteau qui lui rend hommage se porte toujours bien, lui. Peut-être néanmoins qu’un peu de vélo après avoir mangé un paris-brest ne ferait de mal à personne !
le Grand Larousse gastronomique confirme bien l’invention du Paris-Brest en 1891 à Maisons-Laffitte mais l’attribue à un pâtissier nommé Bauget « dont la boutique se trouvait sur le parcours de la course cycliste entre Paris et Brest; en hommage à cette course, cet artisan imagina des éclairs circulaires évoquant des roues de bicyclette ». Et effectivement, la maison Baugetexiste toujours.
Néanmoins, selon Wikipédia, la forme rectangulaire allongée mentionnée par mon commentateur internaute ne serait pas due aux locomotives de la ligne de chemin de fer Paris-Brest. Plus simplement, les pâtissiers prirent l’habitude de débiter les rayons de paris-brest en portions : « Ces portions ont également inspiré la création tardive de paris-brest de forme rectangulaire ».
ref:http://www.boulangerie.net/histoire-legende-des-origines-des-patisseries-t47393.html
Non. Je suis désolé, joelle.
Les noms des produits alimentaires issus de noms géographiques ou de noms de personnes s’écrivent en minuscules et prennent la marque du pluriel : un camembert, une forêt-noire et… un paris-brest.
Les noms de vins et de spiritueux qui sont, à l’origine, des noms géographiques ne prennent pas la majuscule : un bourgogne, un cognac, un bordeaux et… un côtes-du-rhône. Le trait d’union n’y change rien.
Ce n’est que si l’on veut indiquer la région de provenance d’un produit que l’on utilisera la majuscule : un vin de Bourgogne, un vin de Porto.
Encore une version….
http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20150613&numTexte=20&pageDebut=09781&pageFin=09781
Voici la position de l’Académie française :
Vous avez raison ; on doit écrire un côtes-du-rhône.
avec ou sans majuscule à Rhône ?
Je ne comprends pas bien votre question, joelle. Ma réponse me paraît claire, elle n’a jamais varié et elle est validée par l’Académie française : rhône sans majuscule ; un côtes-du-rhône.
En revanche, je ne comprends pas votre règle du trait d’union.
(J’avais unproblème de *** xion et je n’ai malheureusement pas pu répondre à temps, au tout début).
Au fait : 981 😉 ! (vous me comprendrez si vous avez un peu de mémoire) ! Mais je suis très étourdi.
Amicalement.
Félicitations 😉 pour tout mais vous avez écrit « vous avez raison » ;-( d’où ma question !
Pourquoi cette erreur dans le Robert ? Il faut peut-être leur signaler
j’avais lu aussi cette orthographe dans une encyclopédie du vin mais je ne retrouve pas la référence…
Quant à Légifrance, ils écrivent autrement…
Bravo encore !
En effet, ma réponse prêtait à confusion. Le « vous avez raison » ne s’adressait malheureusement pas à vous, joelle, mais il s’agissait de la réponse que m’avait faite l’Académie (textuellement : « Monsieur, Vous avez raison… ».
Pour ma part, je n’hésite pas à affirmer que le Robert est dans l’erreur. Je vais le leur signaler.
Pour ce qui est de Légifrance, le site n’est pas, pour moi, une référence en matière d’orthographe et de grammaire. En revanche, les recommandations du Journal officiel pour l’orthographe, les définitions de termes, etc., en constituent une, naturellement.
Mais je n’ai pas pu, par le lien que vous donnez, accéder au site Légifrance que vous indiquez. J’ai fait un « copié-collé » et il m’est répondu « introuvable ». Pourriez-vous, s’il vous plaît, proposer un lien qui permette, d’un simple clic, d’accéder au site ?
Décret no 2015-659 du 10 juin 2015 relatif à l’appellation d’origine contrôlée « Côtes du Rhône »
Il s’agit d’un décret, et si Légifrance a bien reproduit l’orthographe, c’est une référence tout à fait fiable.
Toutefois, si vous êtes observatrice, vous pouvez remarquer que « Côtes du Rhône » est ici écrit sans traits d’union. Tout simplement parce que l’A.O.C., comme le précise le décret, désigne la région de provenance. L’accent n’est pas mis sur le vin (un côtes-du-rhône), mais pour des raisons d’ordre règlementaire en particulier, sur la région de provenance (Côtes du Rhône).
Il faut donc bien écrire, en effet, l’appellation contrôlée « Côtes du Rhône » qui devient d’ailleurs, dans ce cas, nom propre, d’où la présence des majuscules, tandis que « un côtes-du-rhône » est nom commun.