Un Dieu ou un dieu

Bonjour,
Dans la phrase « Y avait-il un Dieu qui tirait les ficelles? » faut-il mettre une majuscule à Dieu? Personnellement, je pencherais pour la majuscule, car il est bien question ici d’un Dieu unique, mais l’adjectif numéral « un » placé devant donne un aspect plus familier au mot, et m’induit donc dans le doute.

Mic Débutant Demandé le 10 septembre 2023 dans Général

Pour vous améliorer en orthographe, testez les modules d’entraînement du Projet Voltaire :

12 réponse(s)
 

Bonjour,

Lorsque dieu est un nom commun (précédé d’un article), il ne prend pas de majuscule. Il prend une majuscule quand il devient un nom propre, en général dans une religion monothéiste.

Anouck Maître Répondu le 10 septembre 2023

Oui, ce « un », oblige à un arrêt. Et pourtant,il faut bien écrire un DIeu » comme on dirait y aurait-il un Shiva ? ou un Yahvé .
Ce « un » n’est pas un indéfini ici mais »[Par procédé stylistique,  un au lieu d’un déterminant défini normalement attendu, [ou ici une absence de déterminant], provoque une distanciation et manifeste la présence du narrateur.

Intéressante question.

Tara Grand maître Répondu le 10 septembre 2023

Y avait-il un dieu qui tirait les ficelles ?

Pas de majuscule dans ce cas. Voir ICI et aussi

Cathy Lévy Grand maître Répondu le 10 septembre 2023

Ce n’est pas le même usage du « un ».

le 10 septembre 2023.

Position du Projet Voltaire, des typographes, de l’Académie française et sans doute du Saint-Esprit : comme nom propre avec majuscule, Dieu renvoie au dieu unique des chrétiens. Les autres religions monothéistes ont leur propre nom (Allah ou Yahvé) et les polythéismes appellent la minuscule comme les mots déesse ou divinité. Cela est d’autant plus évident quand le mot est au pluriel (les dieux de l’Olympe), précédé d’un article indéfini (comme dans votre exemple) ou précisé par un complément (le dieu de la mer)..

Chambaron Grand maître Répondu le 10 septembre 2023

Mais là, il est bien question du Dieu des religions de la Bible.
Y avait-il un Dieu qui tirait les ficelles?
Y avait-il un dieu qui tirait les ficelles ?
Ces deux phrases n’ont précisément pas le même sens. La majuscule renvoie au Dieu unique des religions monothéistes. Si on choisit la minuscule, on étend la question à n’importe quel dieu.
L’idée d’un dieu/Dieu qui tire les ficelles évoque cependant bien une vision monothéiste.
L’entité « Dieu » n’est pas à considérer comme une partie extraite d’un ensemble plus vaste rassemblant des individus semblables, comptables :  les dieux.
Décidément, c’est la majuscule qui convient.

le 10 septembre 2023.

Vous extrapolez inutilement selon moi et cela ne fait qu’embrouiller les choses. Dans votre hypothèse, autant supprimer l’article : Y avait-il Dieu qui tirait les ficelles ?

le 10 septembre 2023.

Merci pour les réponses, les avis sont malheureusement divisés. Moi, j’aurais plutôt écrit Dieu avec une majuscule, comme vous l’expliquez si bien. Il s’agit là du Dieu unique et dans cette phrase, en fin de compte il faut comprendre « est-ce que Dieu existe réellement ou pas » et non quelle forme de divinité pourrait exister. Dois-je prendre votre réponse comme fait acquis ou dois-je tenir compte de l’opinion des autres personnes. Je ne sais plus à quel saint me vouer, si je puis dire…

Mic Débutant Répondu le 10 septembre 2023

Comme souvent, vous avez les éléments et vous faites votre choix, que vous pourrez expliquer.

le 10 septembre 2023.

Si je demande l’avis des spécialistes c’est justement parce que j’ai du mal à faire mon choix. Il serait souhaitable qu’ils s’accordent…
Mais bref… Dans le lien « ICI » de Cathy Lévy, il est spécifié, je cite : « Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. » Dans cette phrase où Dieu est précédé d’un article, la majuscule est de rigueur. « Le Dieu » avec une majuscule laisse supposer l’être suprême, le Dieu unique de la religion et non le dieu personnel d’Abraham ou de Pierre ou de Paul. Dans ma phrase, je trouve que le rapport est le même, car la personne se pose la question Y aurait-il un Dieu ? ou encore Dieu existerait-il? (Qui tirerait les ficelles).
Autres exemples, également du même lien :  » Les chrétiens adorent un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qui forment la Trinité. » Là il est question non pas de « un Dieu » comme dans ma phrase mais de « un seul Dieu », ce qui est toute de même étrangement similaire, je trouve.
Que penser de « L’Homme-Dieu, le Dieu-Homme, le Dieu Sauveur, »

Matière à discussion ?

Je penche de plus en plus pour la majuscule…

Mic Débutant Répondu le 11 septembre 2023

Bien sûr, c’est vous qui décidez de l’orthographe de vos textes (l’auteur est roi !), mais je souhaite attirer votre attention sur un point :
Ne trouvez-vous pas qu’il y a une nette différence de sens entre les deux phrases suivantes :
Était-ce Dieu qui tirait les ficelles ?
Y avait-il un dieu qui tirait les ficelles ?
Dans la phrase 1, pas d’ambigüité, il s’agit bien du Dieu unique.
Dans la phrase 2, il s’agit d’un certain dieu, un dieu parmi d’autres, peut-être « préposé » à cette tâche…
De la même façon, je pourrais dire :
Y a-t-il un dieu pour les amoureux / existe-t-il un dieu capable de sauver notre planète ?

Cathy Lévy Grand maître Répondu le 11 septembre 2023

Avec la minuscule, on a un nom commun qui désigne un concept / une classe d’individus ; avec la majuscule on a un nom propre qui désigne une personne (ici d’un genre très particulier).

Dans « Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob / Le Dieu des Chrétiens. », les deux graphies sont possibles. Osons une comparaison entre Dieu et Roger, le fils des Dupont :
Avec une minuscule > le dieu = la divinité des chrétiens / le fils des Dupont.
Avec une majuscule > le Dieu = le (la personne appelée) Dieu des chrétiens / Le Roger des Dupont.

Idem pour « Les chrétiens adorent un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qui forment la Trinité. »
Minuscule : il y a une seule divinité chez les chrétiens / il y a un seul fils dans la famille Dupont.
Majuscule : il y a un seul Dieu chez les chrétiens / il y a un seul Roger dans la famille Dupont > une seule personne du nom de Dieu / une seule personne du nom de Roger.

Dans votre phrase, cette double possibilité me semble plus difficile à envisager, et la forme avec majuscule me parait difficile à défendre.
??? Y avait-t-il un Roger qui tirait les ficelles ? > Y avait-il un Dieu qui tirait les ficelles ?  problématique à mon avis. (Avec Roger, à la rigueur, puisque les Roger sont multiples sur terre, mais Dieu est unique, alors…)
Y avait-il quelqu’un / une personne / un individu / une entité > Y avait-il un dieu qui tirait les ficelles ? non problématique (à mon avis).
(Sans doute, parce qu’ici la question porte moins sur le tirage de ficelles que sur l’existence d’un X qui tirerait ces ficelles (il y a = locution existentielle), difficile dès lors de désigner par un nom propre une entité dont on interroge l’existence même. Si la question portait uniquement sur le tirage de ficelles, elle aurait été formulée ainsi : Dieu tirait-il les ficelles ?). Ou alors, il faudrait le faire en deux questions (mais sans la locution existentielle + l’article indéfini me paraitrait toujours douteux) : Dieu existe-t-il et tire-t-il les ficelles ? — ???? Un Dieu existe-t-il et tire-t-il les ficelles ?)

marcel1 Grand maître Répondu le 11 septembre 2023

Premier point sur lequel je suis complètement d’accord concerne l’orthographe proprement dite, en effet, l’art de l’écriture consiste justement à ne pas faire de fautes. L’auteur n’est donc nullement roi, au contraire, il est tenu plus que quiconque de soigner son texte, et c’est précisément ce que je m’efforce de faire…
Mais bref, pour en revenir à notre « mouton », j’aimerais apporter une précision qui donnerait peut-être plus de clarté à ma phrase. Elle est issue d’une réplique du héros, qui jusqu’alors se disait athée et qui commence à se rendre compte qu’un « Dieu » tire bel et bien les ficelles. Ce n’est pourtant pas encore une certitude pour lui, ce ne sont que des présomptions basées sur certaines expériences qu’il vient de faire.  Alors pourquoi « un Dieu » et non pas « Dieu » tout court, avez-vous plusieurs fois suggéré, eh bien parce que ce héros se pose en fait plusieurs questions, celle de savoir si Dieu existe et celle de savoir s’il tire les ficelles. Le tout est placé dans le contexte d’un roman « plus ou moins » paranormal où le héros discute tranquillement dans son rêve avec un esprit de l’au-delà. Merci à vous « CParlote » d’avoir si bien décortiqué le sujet, ce qui me redonne l’espoir de pouvoir mettre une majuscule sans faire de faute, mais également merci à « marcel1 » d’avoir avancé des arguments tout à fait pertinents, mais qui, malheureusement, refont pencher la balance de l’autre côté, et me donnent envie de laisser la minuscule. Quant à vous « Cathy Lévy », merci également de vous pencher sur le problème : « Y avait-il un Dieu qui tirait les ficelles » est une autre façon pour mon héros de dire « Dieu existe-t-il » (et je précise également que la phrase fait l’objet d’un dialogue et non d’une réflexion intérieure, si toutefois la qualité orale de la phrase peut faire une différence). Il dit « Dieu » parce qu’il est issu d’une culture où les gens croient (ou ne croient pas) en Dieu, mais s’il avait vécu en Inde, il aurait pu dire « Y avait-il un Shiva qui tirait les ficelles ». Le fait que ce soit une réplique dans un dialogue justifie quelque peu la façon plutôt familière de parler. Les règles de l’écriture sont plus strictes que celle du langage. Le héros est un cartésien qui ne croit en principe que ce qu’il voit, mais dans son rêve, ou plutôt ses rêves répétitifs, ses convictions sont mises à l’épreuve, non tant par ce qu’il voit, car en fait il ne voit rien de spécial, mais plus de par la personne, ou plutôt l’entité, qui lui tient ce langage. Il en arrive à se poser la question : Ah ! ben ça alors ! y aurait-il en fin de compte réellement un Dieu qui règne sur l’univers ? Et pour lui dans cette remarque, il ne peut être question que du Dieu de la religion catholique. J’ai beaucoup aimé votre façon de débattre « CParlote », elle apporte une plus grande liberté de voir les choses et me laisse personnellement entrevoir une petite lueur au bout de mon tunnel. En fin de compte, la question est de savoir si en laissant la majuscule je fais une faute d’orthographe, et honnêtement, j’aimerais bien la laisser pour qu’il n’y ait pas d’équivoque possible, c’est bien de Dieu le père dont il est question. D’un autre côté, je ne voudrais pas qu’une faute se glisse dans mon texte, (en osant espérer que ce soit la seule…)

Mic Débutant Répondu le 12 septembre 2023

L’argument de CParlotte en faveur de article indéfini + majuscule ne tient pas en l’espèce. En effet, le nom propre précédé d’un article indéfini pour désigner une caractéristique n’est possible qu’à condition qu’il s’agisse d’une caractéristique non pas essentielle, mais accidentelle, comme c’est le cas dans trois des exemples donnés par CParlotte : un Saint-Étienne prospère… nous avons vu ce soir un Macron en forme… un Richelieu affaibli.

Saint-Étienne n’est pas par essence prospère, ni Macron en forme, pas plus que Richelieu affaibli, ce qui autorise cet emploi de l’article indéfini, c’est qu’il permet d’extraire une caractéristique de l’ensemble de toutes les caractéristiques que peuvent potentiellement prendre de façon non permanente ces X.

Ainsi a contrario, on ne pourra pas dire c’est un Macron français, un Richelieu petit, un Saint-Étienne ligérien, qui sont autant de caractéristiques permanentes (ou très stables et difficilement modifiables – cf. la nationalité qui peut se changer, mais dans des conditions contraintes) ; or Si Dieu tire les ficelles, ce n’est pas à mon sens une caractéristique accidentelle, mais bien quelque chose d’essentiel, d’ailleurs je ne suis pas théologien, mais j’imagine que tout ce qui caractérise Dieu est essentiel, je doute que Dieu soit du genre versatile.

Ce que vous nous donnez du contexte, me laisse penser que vous ne pouvez conserver la formulation avec il y a (qui oblige en effet à mettre un article indéfini – dans le cas présent), et devez trouver une autre formulation. Éventuellement celle que j’ai déjà donnée (Dieu existe(rait)-t-il et tire(rait)-t-il les ficelles ?).

le 12 septembre 2023.

Je recommence malheureusement à pencher pour la minuscule… (je dis malheureusement car je n’ai toujours pas acquis la certitude qu’elle soit vraiment de rigueur, ou du moins la certitude qu’en laissant la majuscule je faisais une faute d’orthographe). Et si j’écrivais : Y avait-il ce Dieu qui tirait les ficelles ? » est-ce que cela changerait quelque chose ? Mais d’un autre côté, la phrase formulée de cette façon ne me plaît guère. Bien sûr je pourrais simplement écrire : Y avait-il Dieu qui tirait les ficelles ? ce qui enlèverait sans doute l’équivoque, (et c’est peut-être bien ce que je vais faire). Je déplore simplement de ne pas pouvoir laisser ma phrase telle qu’elle est sans en éprouver le malaise d’une possible faute d’orthographe. Comme le dit si bien « CParlotte », certaines langues ont établi leurs propres règles pour placer les majuscules, il est dommage que la langue française complique tant les choses, mais c’est sans doute également ce qui fait son charme… Je pense changer ma phrase en : « Y avait-il Dieu qui tirait les ficelles ? » (et je ne prétends pas que cette réplique soit de la « haute littérature »). Est-ce que tous, à l’unanimité, seront d’accord pour dire que ma phrase est correcte ? Je précise que j’en arrive à prendre cette décision uniquement parce que je n’ai pu acquérir de certitude absolue sur la validité de ma phrase, mais ayant un caractère têtu, je m’obstine à préférer la phrase initiale, ne m’en veuillez pas trop… 🙂

Mic Débutant Répondu le 13 septembre 2023

Pour ne plus vous poser cette question ni tant d'autres,
découvrez les modules d’entraînement en orthographe et en expression du Projet Voltaire :

Votre réponse
Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.