Un de ses hommes blessé ou blessés ?
Bonjour
Je ne savais pas si je devais mettre en catégorie « question de langue » ou « accords », car je trouve que les deux sont un peu mêlés ici. Si le modérateur estime devoir changer la catégorie, qu’il le fasse, bien sûr.
Voici mon souci :
Faisant relire un texte à des amis tout à fait fiables en français, je me trouve devant un 50-50 concernant la phrase suivante :
« Il le prit simplement dans ses bras pour le réconforter, comme i l’aurait fait d’un de ses hommes blessé. »
Pour moi, il est évident que c’est « blessé » au singulier, car on parle de UN de ses hommes. Mais on me réplique que je fais référence à DES hommes (ce mot étant au pluriel) et que par conséquent, « blessé » au singulier, sans être véritablement faux, « fait » faute.
Peut-être, pour lever le doute, pourrais-je mettre une virgule après hommes, et qualifier le blessé, pour bien appuyer sur le fait que je parler d’UN homme et pas de tous. Par exemple :
« … comme il l’aurait fait d’un de ses hommes, blessé à mort »
Là au moins c’est clair.
Mais ça alourdit ma phrase, je préférais le côté sobre de ma version initiale.
Je viens donc ici chercher le pertinent avis de qui voudra bien le donner !…
Merci beaucoup
Un de ses hommes blessés : il s’agit des hommes blessés et un parmi eux, donc il convient d’employer le pluriel : d’un des hommes blessés.
Merci beaucoup Jean, pour cette réponse rapide . s’il faut mettre le pluriel, alors ça ne me convient pas, ça enlève de la force à la phrase qui veut montrer que le personnage est attentif à une individualité (un de ses hommes) et non à un tout.
J’attends peut-être d’autres réponses, car je trouve qu’en l’occurrence les deux (singulier et pluriel ) peuvent peut-être, comme souvent en français, être employés, en fonction du sens que l’on veut donner.
Sinon je reformulerai ma phrase, avec donc peut-être ma solution de virgule, qui démarque bien, me semble-t-il l’individualité (l’homme que l’autre est en train de réconforter) du tout (les hommes qu’il peut être amené à réconforter, de façon générale).
Il me semble que je pourrais dire d’un curé, par exemple :
« L’une de ses paroissiennes, abîmée par la vie »
Le pluriel ne me semble pas obligatoire : les femmes de la paroisses ne sont pas forcément toutes abîmées par la vie
C’est pourquoi je pense que dans mon exemple du soldat qu’on réconforte, le singulier doit être possible.
Mais peut-être faut-il la virgule.
qu’en pensent d’autres personnes ?
L’emploi du singulier, l’emploi du pluriel : les deux se justifient mais le sens diffère.
Et vous avez raison de penser à ponctuer :
Un des ses hommes, blessé, était couché…les autres se préparaient à sortir.
Un de ses hommes blessés avait du mal à parler, les plus touchés dormaient.
Oui, comme souvent la virgule change tout. Je me suis souvent élevée contre un curieux diktat qui a longtemps sévi, et qui voulait qu’on ne mette JAMAIS de virgule devant « et ». Il y a pourtant une différence entre :
« Par la fenêtre on apercevait une table et des chaises renversées »
(tout est renversé)
et
« Par la fenêtre, on apercevait une table, et des chaises renversées »
(seules les chaises sont renversées »)
Pour mon homme blessé je vais donc mettre une virgule, mais du coup, blessé ainsi détaché et isolé par la virgule, tombe de façon abrupte, ce n’est pas joli, il demande un complément, genre « blessé à mort ». Mais du coup, comme je disais dans mon premier message, ce complément alourdit, on perd le côté sobre et fort du mot « blessé ».
Donc finalement j’abandonne « blessé » et ma phrase devient :
« … et le prendre ensuite dans ses bras pour le réconforter comme il l’aurait fait d’un de ses hommes, vide de tout espoir. »
Bien sûr, un esprit ergoteur pourra me dire que « vide de tout espoir », ainsi séparé du reste après la virgule, peut se rapporter non pas à l’homme réconforté mais à l’homme qui réconforte. Vous n’avez pas le contexte, mais en résumé il s’git d’un soldat que son supérieur prend dans ses bras. Ce supérieur est lui même dans un certain état de désespoir, et donc ce « vide de tout espoir » peut très bien, d’un point de vue syntaxique, quand on a toute la phrase, se rapporter à lui.
Ah la la… Comme on dit : les mots sont encore ce qu’on a trouvé de moins imparfait pour traduite une chose… Il faut donc faire avec cete imperfection des mots, et du moins imparfait qu’on peut.
Merci en tout cas pour ces réponses.
Mes réponses ne se sont pas affichées dans l’ordre où je les ai écrites, ce qui rend le déroulé de cette discussion un peu étrange, mais bon, on aura compris le tenant et l’aboutissant je pense.
Bien cordialement, encore merci pour vos avis.