Un chèque cadeau ou un chèque cadeaux ?
Bonjour,
Qu’en est-il des tournures publicitaires ?
– un chèque cadeau : « cadeau » singulier ?
– des chèques cadeaux surprise : « s » à « surprise » ?
– les jours tendance : « s » à « tendance » ?
– les 15 jours avantage: « s » à « avantage » ?
Merci et bonne journée.
Elsa.
Cette question récurrente est celle de l’accord des noms en apposition.
Elle est récente (disons seconde moitié XXe siècle), doit effectivement beaucoup au monde publicitaire et ne cesse de partager dictionnaires, linguistes et… internautes.
En fait, aucune règle n’est vraiment reconnue et l’usage est totalement flottant. L’Académie a bien essayé de définir une position (voir le texte ici) mais l’application pose souvent des problèmes insurmontables. À défaut, c’est encore ce qu’il y a de mieux…
Pratiquement, essayez les expressions suivantes pour discriminer les deux cas :
— Fonction d’adjectif épithète : valeur de « qui ont le caractère de… » >>> singulier. Des clients mystère,des prix (de) choc, des voyages (à la vitesse de l’) éclair, des nouvelles (qui relève du) bidon, des opérations (menée par un) commando, des négociations (qui ont la durée d’un) marathon.
— Fonction de substantif : valeur de « qui sont autant de… » >>> pluriel. Des chèques cadeaux, des romans fleuves, des idées forces, des postes frontières, des dates limites
À noter que le trait d’union est aussi très incertain. Sauf expressions vraiment consacrées, j’aurais tendance à l’éviter dans tous les cas.
En tout état de cause, nul ne peut faire de reproche à quiconque sur cette question…
J’avais répondu à une question similaire le 20 décembre 2014 :
La BDL fait l’analyse suivante :
Il faut déterminer le sens du nom employé à la manière d’un adjectif. Il est soit qualificatif, soit complément.
S’il est qualificatif, les deux noms renvoient au même être, « une école modèle » (qui est un modèle), « un enfant roi » (qui est comme un roi), D’une manière générale, comme les adjectifs, il s’accorde, « des enfants rois ».
S’il est complément, les deux noms désignent deux êtres différents, la préposition « de » est sous-entendue, « un rayon lingerie » (un rayon de lingerie). Il ne s’accorde pas, « des rayons lingerie ». Toutefois, il peut être au pluriel selon le sens, « un régime protéines ».
Les deux graphies peuvent parfois coexister, donnant des sens différents, « des formules choc » (de choc), « des formules chocs » (comme des chocs).