Transformation de « demain » en « le lendemain » dans le discours indirect
Bonjour,
Je voudrais savoir votre avis sur ce point de vue.
Je pense que la transformation de « demain » en « le lendemain » dans le discours indirect dépend du contexte temporel. Si les propos sont rapportés le même jour, on garde « demain ». Si les propos sont rapportés un autre jour, on utilise « le lendemain ».
Exemple :
Discours direct (prononcé aujourd’hui) : Il a dit : « Je serai libre demain. »
Discours indirect (rapporté aujourd’hui) : Il a dit qu’il serait libre demain.
(On garde demain car le moment où les propos sont rapportés est le même que celui où ils ont été prononcés.)
Exemple :
Discours direct (prononcé hier) : Il a dit : « Je serai libre demain. »
Discours indirect (rapporté aujourd’hui) : Il a dit qu’il serait libre le lendemain.
(On utilise le lendemain car les propos sont rapportés un jour après qu’ils ont été prononcés.)
Cordialement
Votre analyse est pertinente mais on peut la formuler d’une autre manière. Elle est valable pour les quelques couples de ce type (hier/veille, avant-hier/avant-veille, aujourd’hui/le jour même, etc.)
L’usage de l’un des deux termes est moins lié au discours direct ou indirect qu’au moment dont on parle :
– Si ce moment est fixé précisément dans le temps, on emploie le premier mot (appelons-le « de base ») : Il me dit qu’il viendra demain, il m’a dit qu’il viendrait hier, il m’avait dit qu’il viendrait demain. Dans tous ces cas, on se réfère à une date fixe, peu importe quand on en parle et dans quelles conditions.
– Si ce moment est positionné par rapport à un autre, on emploie le second terme (qu’on peut qualifier de « dérivé », comme en maths) : Il me dit qu’il viendra le lendemain de son anniversaire, il m’a dit qu’il viendrait la veille de Pâques, il m’avait dit qu’il viendrait le lendemain, il me dira s’il peut venir la veille (d’un jour précisé par ailleurs).
Bonjour,
Les termes demain, hier, ici, voici, etc. sont appelés des déictiques et n’ont de sens que par rapport à la position spatio-temporelle de l’énonciateur ; ils appartiennent à une verbalisation de type discours. Viendras-tu demain ? On m’a dit que tu viendrais me voir demain. Peu importe que le discours soit direct ou indirect, le temps de demain est bien celui du jour qui suit le moment où le locuteur (m’), lui-même impliqué dans l’affaire, fait cet énoncé. On peut trouver le lendemain dans un discours , il ne se rapporte alors plus à l’énonciateur mais à une autre personne : On m’a dit que tu viendrais me voir le lendemain (de ton arrivée).
On ne rencontre jamais de déictiques dans un récit, car l’énonciateur n’y est pas impliqué : On disait qu’il viendrait le voir le lendemain (de son arrivée).