Tout ce dont je me souviens, c’est… ?
Bonjour,
on me corrige la phrase suivante : « Tout ce dont je me souviens, c’est de la paire de menottes qui enserrait mes poignets » par « Tout ce dont je me souviens, c’est la paire de menottes qui enserrait mes poignets ».
La raison en serait que « dont » remplace « de quoi » et qu’il n’est donc pas nécessaire de répéter le « de » dans la seconde partie de la phrase. Pourtant, cette formulation me gène…
Pourriez-vous éclairer ma lanterne ?
Merci beaucoup et bonne journée !
Bonjour, pour ma part, je serai moins catégorique que Jean Bordes. Il est certain que lorsque j’entends « c’est de lui dont je parle » , je sors mon révolver. Et pourtant, comme Sab, je suis beaucoup moins, voire pas du tout, choqué par la phrase : « Tout ce dont je me souviens, c’est de la paire de menottes, etc. ». Je pense que la raison en est la mise en apposition de « Tout ce dont je me souviens » qui se trouve ainsi d’une certaine façon « isolée », indépendante du reste de la phrase. Dans la proposition Tout ce dont je me souviens, dont se rapporte à tout ce. Il a donc déjà un antécédent et de ce fait ne se trouve plus redondant avec le de de la deuxième proposition. Il me semble avoir rencontré cette justification sur Internet (sur un site sérieux) il y a quelque temps mais je ne suis pas parvenu à la retrouver. Quoi qu’il en soit, je dirais que cette formulation n’est pas fautive.
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(édit.) Trouvé ! 🙂
Ce n’était pas loin, juste ici (sur la formulation identique « ce dont il a besoin, c’est d’une bonne correction » , voir les réponses de Chambaron et… Jean Bordes (!) ). Sab, c’est bien vous qui avez raison, la tournure n’est pas fautive.
Vous avez vous-même répondu à la question, il n’y a pas d’autre réponse ; c’est ce que l’on nomme un pléonasme grammatical.
Si la formulation vous gêne, c’est que vous êtes peut-être habituée à la formulation fautive du type « c’est de lui dont je parle ».
Il vous reste à vous habituer à la formulation « c’est de lui que je parle ».
Je suis déjà bien habituée à la formulation « C’est de lui que je parle », je ne pensais pas me trouver dans le même cas de figure du fait de la présence de « c’est » en début de seconde partie.
Merci beaucoup pour votre réponse 🙂
Ah… me voilà bien ! 😉
C’est néanmoins l’impression que j’avais également.
Merci à tous les deux pour vos réponses. Je vais en discuter avec la personne concernée.
Bonne journée !
Je reviens sur ma réponse.
En effet, « dont » est complément de « je me souviens » et non de menottes, qui est précédé d’une préposition. Il n’y a donc pas pléonasme et la phrase « Ce dont je me souviens, c’est de la paire de menottes qui… » est correcte.
Je fais amende honorable, d’autant que j’avais répondu précédemment en ce sens.
Merci Christian.
Je ne peux pas résister à vous citer d’autres exemples intéressants :
« C’est un employé dont il est superflu de vanter les qualités. » « dont » est complément de qualités, il n’y a donc pas pléonasme et la phrase est correcte.
« Le Canada, dont la moyenne d’âge des citoyens augmente. » Phrase incorrecte.
« Le premier ministre de l’État central convoque des conférences fédérales-provinciales dont il a la responsabilité de préparer le programme. » « dont » est complément de programmes (même structure que le premier exemple). La phrase est correcte.
« Le kangourou dont nous avons assisté à la naissance. » Incorrect à cause de la préposition à.
(Exemples tirés de Chroniques de langues, Gouvernement du Canada)
Merci beaucoup pour votre confirmation. Je note donc que ma formulation est exacte, ouf 🙂
Bonne soirée à tous !