témoin privilégié(e) ?
Bonjour,
J’ai un doute, dans la phrase :
Témoin privilégiée pendant toutes ces années, je…
Je étant féminin ici , doit-on accorder privilégié, alors que témoin est un nom masculin?
Merci par avance!
Les adjectifs s’accordent avec le nom auquel ils se rapportent, et vous dites bien que le mot « témoin » est masculin.
— Paul est une personne intelligente.
— Virginie est un témoin privilégié.
Laissez l’adjectif au masculin s’il qualifie un substantif du genre masculin, quelle que soit la construction.
Je ne peux qu’être de cet avis, utiliser la syllepse à bon escient n’est pas si évident que cela.
Je pense que les locuteurs/scripteurs plutôt que de faire un accord sylleptique donnent le genre féminin à ce nom contrairement à ce que voudrait la norme (on trouve assez facilement des occurrences avec le déterminant féminin, et cela dans des sources non canadiennes.
Effectivement, féminiser le substantif me semble plus acceptable. Encore faut-il que cela soit préalablement « posé ».
Mais « posé » par qui ? Comment ? Par roulements de tambours ? « Aaaaaaatttttention M’dames, M’sieurs, ouvrez bien grand vos esgourdes, je vous informe que contrairement à ce que veut la norme encore actuellement en cours, je « pose » – parce que je le veux na ! – que je considère que témoin est un terme épicène et que par conséquent, j’accorderai épithète attribut déterminant et le reste du tralala en conséquence, qu’on se le dise ! Vous pouvez refermer vos esgourdes et retourner à vos activités, bien le merci et le bon jour braves gens. »
Mais par celui qui écrit, car quoi que l’on en dise c’est le scripteur qui crée le vocabulaire, la grammaire et la syntaxe ayant elles pour fonction de donner l’accord.
« Je suis la témoin privilégiée de la difficulté d’imposer une égalité salariale entre homme et femme….. » ne laisse aucun doute sur la justesse de accord et la question porte sur l’accord.
Eh bien alors pas de problème, si le scripteur a accordé privilégiée avec témoin, il a posé qu’il estime que témoin est épicène.
Hélas, subsiste le doute quant à sa connaissance des règles d’accord.
Allons, allez, vous ne trouverez pas de ce/le/un victime contrairement à cette/la/une témoin, ça suffit à prouver que pour un certain nombre voire un nombre certain de locuteurs le deuxième contrairement au premier peut prendre le genre féminin, d’où l’accord logique de l’adjectif, que le substantif soit ou non précédé d’un déterminant marqué au féminin (ce qui exclut donc les déterminants pluriels ou encore les singuliers précédant une voyelle ou un h muet > Les/Des/Ces/Quelques/D’autres témoins françaises / L’habile témoin française, et ce qui limite donc pas mal le « posage »).
@Ouatitm et @marcel1, si c’est à moi que vous parlez, je précise que ma réponse ne traite en aucun cas de la syllepse, et que Delphinette exprime clairement qu’elle aborde le nom « témoin » comme étant un nom masculin. Votre théâtre sur le posage de genre est totalement ridicule.
En français de France, les dictionnaires (de référence) donnent témoin comme masculin, par conséquent en toute logique syntaxique, l’épithète devant s’accorder selon le genre et le nombre du nom qu’il complète, on devrait avoir témoin privilégié.
Cependant, d’une part – au moins au Québec – témoin n’est pas que masculin, donc vous aurez très régulièrement (donc en respectant l’accord syntaxique) > témoin privilégiée.
D’autre part, on trouve dans des sources non québécoises des accords au féminin, soit les scripteurs font un accord sylleptique (rarissime avec une épithète), soit ils sont un peu Bourgeois gentilhomme et font des québécismes sans le savoir.
Merci à tous les deux, vos réponses bien que différentes me paraissent justes et finalement dépendent du contexte. Dans ma phrase Témoin privilégiée, je… qui est différente de Elle est un témoin privilégié, je choisis l’accord sylleptique.
Oui mais non.
Il y aura un accord sylleptique quand vous trouverez : « un témoin privilégiée ». Vous auriez tort de penser que c’est l’absence de déterminant qui vous autorise le féminin au prétexte que ça se voit moins. Et ça ne fonctionne pas davantage avec un nom féminin désignant un homme et un adjectif masculin : Victime consentant pendant toutes ces années, Paul…
La seule façon d’accorder ici au féminin l’adjectif épithète est de considérer qu’on féminise le nom « témoin » quand il désigne une femme, ce que vous excluez a priori dans votre question. Vous pouvez cependant le faire si vous voulez, et même sur ce site plusieurs personnes en ont défendu la possibilité : Virginie est la témoin principale. Mais tenez quand même compte de la conséquence : Paul est le victim(e) principal.