Tant + pluriel
Bonjour à tous et à toutes,
On me soutient qu’il n’y a pas de faute à :
« Tant de chefs-d’œuvre et d’enchantement. »
Pour moi, après tant, il faut un pluriel et je mettrais donc un « s » à enchantement.
« Tant de chefs-d’œuvre et d’enchantements. »
Ai-je raison de vouloir rajouter ce « s » ?
Merci.
Tant de peut signifier « un si grand nombre de » + un dénombrable et détermine un pluriel.
J’ai eu tant de cadeaux .
Mais aussi « une si grande intensité de » + un nom abstrait et dans ce cas il peut être suivi d’un nom singulier.
Il m’a procuré tant de joie.
Dans votre exemple il est suivi de de deux noms coordonnés ; il ne peut à la fois signifier le nombre et l’intensité, et puisque chef-d’œuvre doit être au pluriel, il faut mettre enchantement au pluriel également, le pluriel lui donnant un caractère plus concret.
Tant de chefs-d’œuvre et d’enchantements.
Sinon :
Tant de chefs-d’œuvre et d’enchantement est une figure de style appelée zeugme
https://www.laculturegenerale.com/zeugme-definition-exemples/ | La culture générale
Mais attention, pour qu’il y ait figure de style il faut qu’il y ait une intention de l’auteur qui donne la structure particulière de la phrase une justification, poétique ou rhétorique. Sinon, effectivement, il s’agit simplement d’une faute de style.
Anouk,
1. Inexistence d’un lien de cause à effet
Qu’est-ce qui vous empêche d’écrire : Tant de chefs-d’œuvre et tant d’enchantement. »?
Vous pouvez aussi écrire, comme Tara, Tant de chefs d’oeuvre et d’enchantements. Cela dit, je considère comme un peu étrange de placer sur le même plan une réalité concrète et nombrable et une réalité abstraite et non nombrable.
2 Existence d’un lien de causalité
Si ce sont les chefs-d’oeuvre qui procurent des/un enchantement/s, on retrouve la possibilité du pluriel et du singulier. En effet, on peut écrire, par ex. : Tant de chefs d’oeuvre procurent une succession d’enchantements OU Tant de chefs d’oeuvre procurent un véritable enchantement.
Si c’st bien cela que l’on veut dire, les deux phrases du 1 constituent notamment un hendiadyn.
Tant de chefs d’œuvre et d’enchantements. Cela dit, je considère comme un peu étrange de placer sur le même plan une réalité concrète et nombrable et une réalité abstraite et non nombrable.
Pas si étrange que cela.
Ce n’est même plus un zeugme (concret et abstrait sur le même plan).
Le pluriel renvoie à l’expression : ce…. est un enchantement qui est devenue tellement banale que la métalepse ( ici : l’effet au lieu de l’objet qui en est l’origine) est oubliée.