Sujet unis par « ou »
Rebonjour,
Je rencontre un problème avec une phrase. Je n’arrive pas à me décider s’il faut que je choisisse l’addition ou l’exclusion.
– Est-ce la paresse, l’indifférence ou la peur qui les pousse(ent) à ne rien faire
BDL dit à ce sujet :
« Lorsque les sujets sont au singulier et qu’ils peuvent tous faire l’action exprimée par le verbe, l’accord se fait au pluriel; c’est alors l’idée d’addition qui prévaut puisque tous les sujets peuvent faire l’action. »
Dans cette phrase c’est bien le cas, tous peuvent faire l’action. Donc faut-il écrire au pluriel même si un seul fait l’action ?
Il en aurait été autrement, bien sûr, si j’avais écrit :
– Est-ce la paresse, l’indifférence et la peur qui les poussent à ne rien faire
J’ai trouvé un sujet de Grevisse, mais ça me parait vague :
Il y a addition lorsque le participe passé se rapporte à plusieurs noms.
– Comme un mot d’amour ou bien comme une insulte tombés dans une âme ardente (Maurice Barrès)
Il y a disjonction s’il n’y a pas addition des deux noms. L’accord se fait ordinairement avec le dernier.
– Le système des noms propres d’une langue ou d’une région donnée (Jules Mazoureau)
Donc que choisir dans ma phrase ? ..
Merci de nouveau
Bonjour Tony, Zully et Pascool, apparemment le contexte de la question (pas celle de Tony mais celle de la phrase citée) semble être une situation dramatique (peut-être quelque chose qui s’apparente à une agression) dont plusieurs personnes sont témoins, mais dont aucune ne se décide à intervenir, et l’auteur de la question se demande pour quelle(s) raison(s). Dès lors, on peut interpréter sa question de deux façons : soit il se demande quelle est la raison parmi les trois citées (la seule ou celle qui prédomine — il s’agirait d’un ou exclusif) et alors il faut mettre le verbe au singulier ; soit il se demande si la raison de l’inaction de ces personnes fait partie des trois citées (l’une ou l’autre, peut-être un mélange de deux ou des trois) ou si c’est autre chose (ce serait alors un ou inclusif), dans ce cas on aurait affaire à une addition et il faudrait mettre le pluriel. En conclusion les deux sont possibles puisqu’on ne connaît pas exactement la volonté de l’auteur, mais je pencherais plutôt pour la première (ou exclusif donc le singulier).
PS. En relisant l’ensemble de la discussion, je m’aperçois que ma réponse ne fait que paraphraser celle qu’a déjà donnée Pascool… Au moins nous sommes d’accord, le singulier ou le pluriel sont tous les deux possibles selon ce qu’a voulu dire l’auteur, mais nous penchons tous les deux pour le singulier… 🙂
Bonjour Tony,
Je me demande si vous n’auriez pas trouvé la réponse en remplaçant les substantifs de votre phrase par, par exemple :
Est-ce l’euro, le dollar ou le yuan qui le pousse à ne rien faire / l’empêche d’investir ? Dans la question, c’est l’un des trois, donc singulier. La réponse peut être variable, bien sûr.
J’espère vous avoir rendu service.
Personnellement, j’utiliserais le pluriel si les trois termes ne sont que des exemples parmi bien plus de possibilités.
Si, au contraire, la phrase est censée présenter les trois seules raisons envisageables et qu’il faut donc choisir parmi ces trois, je mettrais le verbe au singulier.
ChristianF, j’aime bien votre analyse. Effectivement, on peut sentir de la perplexité, voire un peu d’énervement chez la personne qui s’interroge dans ce « ou » que je sens aussi exclusif.
Je ne suis pas sûre du complet bien-fondé de ma remarque suivante, mais il me semble qu’elle peut apporter à la réflexion.
Je me poserais la question de l’intonation avec laquelle je lirais la phrase à haute voix.
Est-ce la paresse (montant), l’indifférence (montant) ou la peur (montant) qui les poussent…
Est-ce la paresse (montant), l’indifférence (montant) ou la peur(descendant) qui les pousse…
Absolument, Pascool, comme je le disais dans ma réponse plus haut, on ne peut pas connaître l’intention de l’auteur à la seule lecture de la phrase, mais si on l’entendait dite par lui, l’intonation permettrait certainement de lever l’ambiguïté…
Merci pour vos réponses à tous.
Bon, je dénote qu’on peut utiliser l’un ou l’autre selon sur quoi on veut insister
