suite à
Bonjour,
Je veux envoyer un fichier par mail à quelqu’un dont on a parlé au téléphone.
Est-ce que je peux utiliser: « suite à notre conversation téléphonique, vous trouverez… »? ou ce serait mieux d’utiliser une autre expression ?
merci beaucoup
Suite à n’est pas français==>
Comme suite à notre conversation de ce jour,
A la suite de notre conversation de ce jour.
« Suite à » appartient à la langue commerciale.
On dit mieux : «Comme suite à ». Comme suite à notre conversation téléphonique,…
Personnellement, je suis farouchement opposée à l’emploi de cette locution, que je trouve incorrecte (il manque manifestement des mots), et qui s’est généralisée, malheureusement.
Shaza,
Je vous conseille vraiment d’éviter cette locution dans vos courriers, car cela pourrait vous desservir.
Il y a bien d’autres façons de le dire, en étant sûr de respecter la langue française :
Comme convenu lors de notre entretien téléphonique de ce matin, vous trouverez….
Lors de notre entretien téléphonique, vous m’avez demandé de me renseigner sur….
Pour répondre aux demandes que vous m’avez exprimées lors de notre conversation de ce matin
« suite à notre conversation téléphonique, vous trouverez… » me paraît bien.
Ces rubriques du Figaro sont bien connues pour être « la voix de son maitre » de l’Académie française. Elles assènent sans justifier et continuent de propager nombre de condamnations arbitraires. À éviter comme référence avec des gens sérieux…
À rebrousse poil des ayatollahs de l’Académie, je suis fatigué par la condamnation aveugle de cette locution.
Je vous joins une réponse que j’ai publiée récemment sur un site de langue qui y voyait un « danger mortel ». J’espère que cela lèvera vos doutes, en particulier dans la conversation courante.
Vous pourrez éventuellement approfondir avec ce billet du linguiste belge Michel Francard.
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Correcteur indépendant, je suis souvent confronté à cette difficulté mais, une fois n’est pas coutume, je ne suis pas d’accord avec vous (à l’instar de certains grammairiens).
1. Une interrogation sur la base Ngram Viewer (la plus large analyse de textes depuis le XVIe siècle) montre qu’elle est utilisée régulièrement depuis 1780 environ, avec une accélération dans les années 1980. Il n’y a pas d’influence du comique troupier ni d’aucun évènement de type administratif .
2. Lorsqu’on consulte les attestations (des centaines), on est surpris de la variété des domaines d’emploi. : scientifique, parlementaire, historique ou littéraire (même chez Proust).
3. Les formes « donner suite à… » et « faire suite à… » sont correctes, la préposition n’est donc pas en cause.
4. Linguistiquement, il n’y a pas de confusion et le raccourcissement des formes anciennes se retrouve un peu partout sans faire l’objet de foudres académiques (cf. faute de… ou face à…).
On peut néanmoins condamner l’usage abusif où le mot « suite » perd toute signification causale ou temporelle.
Finalement, je trouve que le combat est déplacé (voir aussi la guerre picrocholine autour de « par contre ») et que vous êtes plus percutants et convaincants sur d’autres thèmes.