subjonctif ou indicatif dans une relative ?
Bonjour,
Je souhaiterais savoir quelle forme vous paraît correcte pour cette phrase ;
« Juliette fut la seule femme qu’il aima jamais. »
« Juliette fut la seule qu’il aimât jamais. »
Spontanément, j’aurais tendance à mettre de l’indicatif, étant donné que le fait est avéré, mais j’ai lu qu’après ‘le seul » il faut mettre un subjonctif, comme dans « C’est le seul livre que je connaisse ».
L’emploi de l’indicatif vous parait-il fautif ?
D’avance, merci pour vos réponses.
Bonjour juju14.
Les subordonnées introduites par « le seul qui » doivent être écrites au subjonctif.
Mais vous avez raison, si l’on veut souligner la réalité du fait, l’indicatif peut être employé, voire préféré.
Bonjour PhL, si je puis me permettre, votre première phrase est un peu catégorique et du coup contradictoire avec la seconde. Je pense qu’il serait préférable d’y remplacer doivent être écrites au subjonctif par sont généralement (ou le plus souvent) écrites au subjonctif (mais peuvent aussi être écrites à l’indicatif comme dans le cas que vous mentionnez).
Les deux sont généralement possibles, avec une légère préférence pour le subjonctif.
En revanche (ou par contre ?), la présence de l’adverbe « jamais » induit presque à tout coup le subjonctif, car il renforce la restriction exprimée par « la seule ».
Cf. les phrases du type : « C’est la seule femme que j’aie jamais aimée ».
Bonjour,
Voici ce que j’avais répondu à ce sujet, il y a plus de deux ans.
La relative prend généralement son verbe au subjonctif quand l ‘antécédent du relatif est accompagné de le seul, l’unique, le premier, le dernier ou d’un superlatif relatif. Le subjonctif adoucit ce qu’il y a de trop catégorique dans la principale :
Cet enfant est le premier de sa race qui ait fait une trahison (Mérimée).
Le seul sage que l’Allemagne ait produit se trouve être son plus grand homme (Giraudoux).
Le meilleur auxiliaire que puisse trouver la discipline c’est le danger (Vigny).
Mais l’indicatif est correct également dans ce type de phrases, avec un son plus affirmatif quand il s’agit d’exprimer une certitude, la réalité d’un fait, et qu’on veille présenter celui-ci comme incontestable.
C’est le seul médecin que nous avons consulté depuis dix ans.
L’ homme est le seul de tous les animaux qui est droit sur ses pieds. (Fénelon)
Notre nature, qui est la seule que dieu a faite à sa ressemblance (Bossuet).
C’est l’unique sujet qu’il m’a donné de plainte (Corneille)
Dinan est certainement une des villes les plus curieuses que j‘ai rencontrées (A. Theuriet .
Le verbe sera également à l‘indicatif si Ia relative forme comme une parenthèse :
Ses premières œuvres, que j’ai parcourues, ne m‘ont pas enchanté.
Il en est de même après le tour emphatique c’est mettant un mot en valeur:
C’est la toilette la plus simple qui lui plaît le plus.*
*Dans ces deux phrases , la relative ne dépend pas de premières , ni de la plus simple. Mais on dirait:
C’est la toilette la plus élégante qu’elle ait jamais portée.
Je trouve la réponse de Czardas (que je salue au passage !) tout à fait complète.
Permettez-moi juste de vous soumettre ma suggestion pour votre phrase :
« Juliette fut la seule femme qu’il ait jamais aimée » .
Attention à ne surtout pas écrire « qu’il N‘ait jamais« , avec deux négations 🙂