Subjonctif imparfait comme conditionnel ?
Bonjour,
Peut-on écrire « autant il n’eût pas osé… » à la place de « autant il n’aurait pas osé… » ?
Merci pour vos réponses.
Bonjour,
Dans quel contexte ?
Autant il n’eût pas osé entrer chez elle en son absence, autant il n’eut aucun complexe à fouiller dans son sac à mains quand elle se rendit dans la cuisine.
Bonjour livrisme.
Ici « autant » signifie « dans la mesure où ».
Je pense qu’il faut alors recourir à « pour autant que » ou à « autant que » qui sont suivis de l’indicatif ou du conditionnel.
« Pour autant qu’il n’aurait osé entrer chez elle en son absence, il n’eut aucun complexe à fouiller dans son sac à mains quand elle se rendit dans la cuisine. »
Le conditionnel passé peut être remplacé par le plus que parfait du subjonctif car ils permettent tous deux d’exprimer des faits irréels ou des possibilités.
« Pour autant qu’il n’eût osé entrer chez elle en son absence, il n’eut aucun complexe à fouiller dans son sac à mains quand elle se rendit dans la cuisine. »
Merci pour votre réponse. On peut cependant écrire « Autant il n’aurait pas osé » qui est un conditionnel, non ? Et dans ce cas, le conditionnel ne peut-il pas être remplacé par le subjonctif ?
Bonjour,
La locution adverbiale autant… autant… introduit une corrélation ou une opposition, qui est le cas de votre phrase.
Il fouilla sans délicatesse dans le sac de cette femme alors qu’il n‘aurait pas osé entrer chez elle en son absence.
Je vous propose :
Autant il n’aurait osé( conditionnel passé première forme)* entrer chez elle en son absence, autant il n’eut( passé simple) aucun complexe à fouiller dans son sac quand elle se rendit dans la cuisine.
* Le conditionnel passé permet d’exprimer des regrets, de faire des reproches ou d‘imaginer des situations irréelles dans la passé.
Eût osé : subjonctif plus-que-parfait équivalent du conditionnel passé deuxième forme.
(Erreur dans le titre : ce n’est pas un subjonctif imparfait « il n’osât pas », mais un subjonctif plus-que-parfait « il n’eût pas osé »)
Oui, on peut ici remplacer le conditionnel passé par le plus-que-parfait du subjonctif.
Le sens restera identique. Il n’y a aucun problème de concordance des temps. C’est juste une question de style, plus littéraire, et c’est assez fréquent à la troisième personne.
Autant il n’eût pas osé… autant il eut le courage… est parfaitement construit.
Le parallèle eût/eut peut créer un problème à l’oreille, mais personnellement je n’en tiendrais pas compte, je laisserais comme ça.
Bonjour,
En un mot, il a autant de scrupules à entrer chez elle en son absence que d’absence de scrupules à fouiller dans son sac.
Deux valeurs d’une même grandeur, égales à elles-mêmes, diamétralement opposées, et inversement proportionnelles. 🙂
Plus il a de scrupules à être indiscret, moins il en a à être discret… chez le même homme à l’égard d’une même femme.
Je comprends quand je lis : il est sans scrupules, il serait capable de fouiller dans son sac, mais n’irait pas jusqu’à ouvrir sa porte en son absence.
Mais avec autant, ce n’est pas facile.
Pour autant …….. (PhL)
Vous avez parfaitement raison d’écrire cela, PhL Seule l’expression » pour autant » pourrait donner un sens à cette phrase.
Mettez » autant » dans CNRTL et lisez tout à la fin :
Pour autant, pourtant, malgré cela. Il ne s’est pas corrigé pour autant. Je pardonne, mais ne croyez pas pour autant que j’oublie. (CNRTL)
La phrase aurait donc dû être rédigée comme suit :
Il fouillerait dans son sac, pour autant (pourtant, malgré cela), il n’ouvrirait pas sa porte…
Comme je l’ai écrit ci-dessus, avec autant ou autant que, ça fait tout drôle. La phrase m’avait surpris dès l’abord et ce n’est qu’près avoir lu les commentaires qui avaient suivi que j’ai compris le sens… insensé de la phrase.