Subjonctif imparfait ?
Bonsoir, l’emploi du subjonctif imparfait serait-il correct dans la phrase :
Soulagée que cette lampe ne fût pas vendue, la jeune femme se précipita vers la vendeuse.
À l’origine, l’auteur avait écrit : » […] ne soit pas vendue « .
Merci !
Soulagée que cette lampe ne fût pas vendue, la jeune femme se précipita vers la vendeuse.
Concordance des temps correcte. La phrase est au passé.
Si on la met au présent on utilise le subjonctif présent :
Soulagée que cette lampe ne soit pas vendue, la jeune femme se précipite vers la vendeuse.
L’emploi du subjonctif présent est accepté, même dans une phrase au passé, le subjonctif imparfait tombant plus ou moins en désuétude.
Bonjour,
Votre emploi du subjonctif imparfait est tout à fait correct, mais l’usage du subjonctif présent est tout à fait admis et il est devenu plus courant, d’autant que l’indication temporelle, amenée par le contexte et l’emploi général du passé simple, est parfaitement comprise.
Si toutefois, vous choisissez de maintenir le subjonctif imparfait, interrogez-vous : êtes-vous prêt(e) à l’utiliser quel que soit le verbe ? Exemple : « Heureuse qu’ils appréciassent le potage, elle leur en reversa une louche. » Personnellement, j’ai pour opinion que les auteurs qui ne l’utilisent qu’avec certains verbes (être, avoir, pouvoir, etc.) font alors juste preuve de snobisme.
Absolument de votre avis Bruno !
Soulagée que cette lampe n’ait pas été vendue, la jeune femme se précipita vers la vendeuse.
Qu’en pensez-vous ?
Merci pour vos retours ! Je vais donc laisser la version de l’auteur.
Je crois deviner que « ne soit pas vendue » ne vous semble pas porter suffisamment la notion de passé ou d’antériorité. Ce sont en fait deux choses différentes, qu’on peut croiser.
1. La simultanéité se transpose ainsi, du subjonctif présent vers le subjonctif imparfait :
1a — Soulagée que cette lampe ne soit pas vendue, la jeune femme se précipite vers la vendeuse.
1b –> Soulagée que cette lampe ne fût pas vendue, la jeune femme se précipita vers la vendeuse.
Plus couramment, on s’affranchit de la concordance des temps :
1c –> Soulagée que cette lampe ne soit pas vendue, la jeune femme se précipita vers la vendeuse.
2. L’antériorité se transpose ainsi, du subjonctif passé vers le subjonctif plus-que-parfait :
2a — Soulagée que cette lampe n’ait pas été vendue, la jeune femme se précipite vers la vendeuse.
2b –> Soulagée que cette lampe n’eût pas été vendue, la jeune femme se précipita vers la vendeuse.
Plus couramment, on s’affranchit de la concordance des temps :
2c –> Soulagée que cette lampe n’ait pas été vendue, la jeune femme se précipita vers la vendeuse.
L’auteur que vous corrigez n’a manifestement pas choisi d’appliquer la concordance des temps au subjonctif. Ne lui imposez pas cela (c’est à l’échelle du document entier que vous devez faire ce choix). Renoncez probablement donc au (1b) et au (2b).
Si vous avez ressenti un manque de mise au passé, je dirais que vous souhaitez peut-être passer du (1c) au (2c), c’est-à-dire marquer l’antériorité sans pour autant appliquer la concordance.
Faut-il le faire ? Parle-t-on d’une action passée ou d’un état ? Dit-on qu’une lampe est vendue ou qu’elle a été vendue ? Parfois, on souhaiterait faire la différence entre « il a mouru » et « il est mort ». Avec le verbe « vendre », on peut le faire. Autant en profiter.
Donc choisissez le (2c) (ou éventuellement le (2b) si votre auteur est coutumier de la concordance des temps au subjonctif).
Merci beaucoup pour les arguments de votre réponse.