Subjonctif
« C’est drôle, ou triste, quand on y pense, que les gens qui m’aient reproché de trop boire (…) soient les mêmes que ceux dont les regards sales rendaient nécessaires l’alcool et la cocaïne », écrit Alice Zeniter dans Juste avant l’oubli.
Je ne doute pas que l’on puisse mettre « les gens qui m’ont reproché », mais en revanche, ce subjonctif est-il correct ? Il n’y a pas de doute dans cette proposition qui pourrait le justifier me semble-t-il.
Merci de votre retour,
Karine
C’est drôle, ou triste, quand on y pense, que les gens qui m’ont reproché de trop boire (…) soient les mêmes que ceux dont les regards sales rendaient nécessaires l’alcool et la cocaïne .
Si on analyse la phrase :
1C’est drôle, ou triste proposition principale
2quand on y pense : Proposition subordonnée conjonctive complément circonstanciel de temps
3que les gens soient les mêmes que ceux : proposition subordonnée conjonctive sujet réel du verbe être > verbe au subjonctif
4dont les regards sales rendaient nécessaires l’alcool et la cocaïne : proposition subordonnée relative (antécédent « ceux »)
5qui m’ont reproché de trop boire : proposition subordonnée relative (antécédent « gens »)
Seule la proposition qui est sujet réel se met au subjonctif
Les deux relatives (4 et 5) et la proposition CCT restent à l’indicatif
Note : le subjonctif ne sert pas à exprimer le doute. Plutôt la virtualité.
J’ai retrouvé le passage complet et il semble bien s’agir d’une erreur. La construction attendue est « […] que les gens qui m’avaient reproché de trop boire […] » ou « […] que les gens qui me reprochaient de trop boire […] ».
C’est étonnant de la part d’un éditeur comme Flammarion d’avoir laissé passer cela mais nul n’est parfait.