Soutiens-gorge ou soutiens-gorges ?
Bonjour,
je tombe sur un pluriel de soutien-gorge, et là, le Larousse me propose soutiens-gorge quand Le Robert m’assure soutiens-gorges…
J’avoue que je suis du coup un peu perdue.
Les correcteurs du Monde ne semblent pas en faire grand cas, mais ça me chagrine. Y aurait-il un avis qui me permette de départager les deux de façon définitive ??
Merci beaucoup !
Selon Grevisse et Hanse, le pluriel de soutien-gorge est soit invariable soit « soutiens-gorge ».
La logique : des soutiens pour la gorge.
Bien sûr, la réforme de l’orthographe de 1990 préconise soutiens-gorges. La règle étant de mettre le pluriel de façon systématique. Le pluriel des mots composés : les mots composés du type pèse-lettre suivront au pluriel la règle des mots simples (des pèse-lettres)
À ma connaissance, ce mot n’est pas concerné par les rectifications de 1990 . La règle est en effet la suivante :
B1. Les noms composés, avec trait d’union, formés à l’origine soit d’une forme verbale et d’un nom, soit d’une préposition et d’un nom, perçus comme des mots simples, prennent la marque du pluriel au second élément, seulement et toujours lorsqu’ils sont au pluriel (ex. : un essuie-main, des essuie-mains, un cure-ongle, des cure-ongles, un garde-meuble, des garde-meubles – qu’il s’agisse de personnes ou de choses -, un après-midi, des après-midis).
Or soutien est ici un nom et non une forme verbale de soutenir (soutient). C’est donc l’absence traditionnelle de règle claire qui prévaut, permettant tous les excès de bal*** ts. C’était bien mieux du temps des corsets…
Vous avez raison de préciser que l’imprécision reste la règle et j’ai eu tort d’ invoquer abusivement 1990.
Il ne m’avait pas échappé que « soutien » était un nom commun, ce qui fait que le pluriel est de rigueur à cette partie du composé, quoi qu’il arrive à la gorge !
Ah, Joëlle ! Ces maudites rectif’ ne seront jamais vos amies…
Vous l’avez noté ! Je trouve en effet qu’elles ne simplifient que très peu de choses orthographiques…
Bonjour SabPorteplume.
Pour compléter la réponse de Joelle, et pour souligner la complexité du pluriel des mots composés, Larousse propose soutiens-gorge et Le Robert soutiens-gorges.
Je suis d’accord, la prétendue « réforme » ne simplifie rien du tout. Est-ce logique d’écrire « un ramasse-miette », « des chasse-neiges » ou « des abat-jours » ?
Sans compter qu’on ne sait plus comment écrire les mots, je plains beaucoup les instituteurs.
Merci beaucoup à tous pour vos éclaircissements.
Je vais donc rester fidèle au Larousse et à Ce cher monsieur Grevisse.
Bonne journée à tous.
Bonjour,
je viens de rencontrer ce pluriel … qui ne me plaît pas… du tout!!
Chaque soutien-gorge est formé de 2 bonnets, laquelle pièce soutient une poitrine composée de deux seins!
Dès lors, je ne vois pas bien pourquoi le pluriel à soutien (s), puisque chaque pièce prise séparément ne peut soutenir qu’une poitrine à la fois. Je n’ai jamais vu une superposition de soutien (s)-gorge, portés par une même poitrine, à moins que cela ne soit une nouvelle mode … en 2022 ?
Merci pour vos avis éclairés…
Bonjour.
Le Larousse et le Robert sont des dictionnaires de descriptions qui suivent la mode du langage et des écrits pratiqués actuellement et prennent leurs exemples dans la presse écrite de l’année (d’où leur réédition annuelle de « mises à jour », uniquement commerciale) et donc sans intérêt . Pour moi ces deux dictionnaires (édités par la même maison) ne peuvent donc pas servir de référence. En fait ce sont aux dictionnaires de prescriptions qu’il convient uniquement de se référer, comme le Littré, le Grevisse ou le Dictionnaire de l’Académie française.
Exemple : Le Grevisse et L’Académie française prescrivent : « un soutien-gorge = des soutiens-gorge ».