S’être pris ou prise
Bonjour,
Doit-on dire pour une fille : « Je suis la seule à m’être prise une réflexion » ou « pris une réflexion » ?
Merci pour votre aide !
La réflexion que j’ai prise (COD avant AVOIR le PP s’accorde)
J’ai pris une réflexion (COD après AVOIR le PP ne s’accorde pas)
Je me suis pris une réflexion (équivaut à « j’ai pris » ou « j’ai eu »)
Je suis la seule à m’être pris une réflexion
C’est moi seule qui me suis pris une réflexion
La conjugaison au passif n’est-elle pas :
Je me suis prise
Tu t’es prise
Elle s’est prise ?
Ravie de vous revoir cher Jean Bordes !
D’accord avec vous dans le sens de « s’imaginer être » : « Je me suis prise pour une princesse«
Il s’agit de la forme pronominale. du verbe prendre.
Mais dans le sens de « recevoir » diriez-vous « je me suis prise la pluie » , ou « je me suis prise une bordée d’injures » ?
La forme familière employée ici équivaut à la forme non pronominale « j’ai pris ».
Bonjour à tous.
Margot, pour ne plus hésiter, essayez de vous souvenir de ceci :
La présence d’un complément d’objet direct (C.O.D.) après le participe passé d’un verbe transitif entraîne l’invariabilité du participe.
Elle s’est pris une réflexion, une veste, un râteau, un bide, un savon, un coup, une claque…
Je suis la seule à m’être pris une réflexion, une veste, un râteau, un bide, un savon, un coup, une claque…
Merci à vous tous pour ces réponses. Je vais conserver cette règle dans un coin de ma tête.
En effet, c’est un peu familier mais l’idée est de ne pas dénaturer la citation.
Bonjour,Vous trouverez ici une réponse détaillée à votre question, ainsi qu’une remarque pertinente de Chambaron.
Au risque de déplaire à Jean Bordes qui n’est pas habitué à employer des tournures si familières, il faut écrire :
Je suis la seule à m’être pris une réflexion.
J’aurais plutôt écrit,
Je suis la seule qui ai eu droit à une réflexion.
ou
Je suis la seule qui ai écopé d’une réflexion.
Bonsoir Czardas.
Il semblerait que votre lien soit inactif.
Le lien est effectivement inactif et je ne l’ai pas retrouvé. Mais je donne une réponse pas ailleurs.
Je suis navré. J’ai réactivé le lien.
Cette question anodine est en fait très amusante. Si on ressent un problème, c’est que la forme est atypique.
La conjugaison avec l’auxiliaire être appelle normalement l’accord du participe (Je me suis prise…). Mais on est dans le cas d’une structure – non pas familière mais archaïque, directement héritée du latin – nommée « datif éthique » ou datif d’intérêt. Vous trouverez dans le bien connu site Parler français une analyse complète de cette curiosité linguistique.
Le plus souvent, elle ne crée pas de modification du reste de la phrase, mais en cas de présence d’un participe, elle amène a « tordre » la syntaxe habituelle : J’ai pris une amende… devient Je me suis pris une amende… sans affecter l’accord du participe. Si on ne connait pas cette curiosité, on reste bien en peine d’expliquer cette bizarrerie grammaticale…
N’arrivant pas à éradiquer cette « anomalie » courante et justifiée, mais incompatible avec les règles établies, l’Académie a préféré la qualifier de familière et la déconseiller. Mais il ne s’agit que d’une figure de style, comparable à tant d’autres qui de A (comme Anacoluthe) à Z (comme Zeugme) font grincer des dents les puristes…
Et pour « s’en prendre plein le gueule, » est-ce qu’on accorderait ou pas? À mon oreille ce n’est pas tout à fait la même chose que « se prendre la tête, » où c’est clair qu’on n’accorderait pas.
À noter que la banque de dépannage linguistique dit, au sujut d’une expression différente:
« S’en prendre à signifie « attaquer quelqu’un (ou quelque chose) en l’accusant ». Dans cette locution, les pronoms se et en ne sont pas analysables, c’est-à-dire qu’on ne peut leur attribuer une fonction syntaxique. Cette locution est donc semblable à un verbe essentiellement pronominal; c’est pourquoi le participe passé, pris, s’accordera en genre et en nombre avec le sujet. »
C’est ça la réponse alors? Avec “plein la gueule” étant est une espèce de phrase adverbiale, genre “gagner haut la main”?