S’étonner.
Bonjour.
Puis-je écrire : il m’arrive parfois de m’étonner ?
Non pas dans le sens où quelque chose m’étonne, mais dans le sens où je suis étonné par moi-même, chose qui peut arriver bien souvent, à n’importe qui et à tout moment, n’est-ce pas ?
Sinon, comment dire la chose, somme toute banale ?
Merci.
On entend parfois dire : « je m’étonne moi-même » pour marquer la différence de sens que vous soulignez avec « je m’étonne de quelque chose ».
Toutefois, je me demande comment on peut être étonné par soi-même, comme si une autre personne en nous agissait sans aucun contrôle…
Au fond, c’est la cohérence de nos réactions qui se joue. Le moi unique est peut-être une illusion, des contradictions, des conflits internes sont à l’oeuvre.
Antonio Tabucchi évoque « la confédération des âmes », c’est une théorie psychologique de Théodule Ribot et Pierre Janet. Un beau livre, « Pereira prétend ». Je vous le conseille mais ce n’est pas le débat.
Toutefois, je me demande comment peut-on être étonné par soi-même, comme si une autre personne en nous agissait sans aucun contrôle…
Et pourtant… d’ailleurs, si l’expression existe, c’est qu’elle correspond bien à une réalité.
Pensez-vous, Joëlle, que tout en nous est cohérent? Que tout est sous contrôle? Que nous sous connaissions si bien qu’aucune de nos réactions ne puisse nous surprendre? Souvenons-nous de l’inscription au frontispice du Temple de Delphes …
Je pense que l’on se connaît justement …mais que l’on n’est pas toujours cohérent, d’où ma référence aux conflits internes et à Tabucchi. C’est le verbe « étonner » que je récuse un peu, on est bien d’accord sur le caractère instable ou contradictoire. J’ai bien écrit « cohérence qui se joue »… Mais on se connaît comme peu cohérent, donc on ne devrait pas s’étonner soi-même…