sentiment « de » ou sentiment « du »
Est-il préférable de dire :
« Un homme au sentiment du devoir accompli ».
« Un homme au sentiment de devoir accompli ».
Je suis également gênée par votre tournure de phrase.
Vous diriez par exemple « Un homme au caractère bien trempé / aux yeux bleus / au sourire charmeur« .
Ici, « au » a le sens de « avec« , et permet de définir une particularité de l’homme.
Or « un homme avec le sentiment du devoir accompli » ne veut rien dire.
Vous ne pouvez pas non plus être « étreint » par un sentiment, car il n’a pas de bras pour vous étreindre.
Si vous tenez à garder le mot « sentiment », voici ma suggestion :
Un homme qui a le sentiment d’avoir accompli son devoir.
Votre expression est bancale et ce n’est pas une question de préposition : l’expression figée est « la satisfaction du devoir accompli ».
On peut éprouver ce sentiment ponctuellement, or dans votre phrase on a l’impression que c’est une qualité permanente de la personne.
Je ne dirais donc pas un « homme au sentiment du devoir accompli »
Voici ma proposition :
Cet homme a achevé son travail, il est content : c’est la satisfaction du devoir accompli.
Il quitta son travail avec la satisfaction du devoir accompli.
Merci El Tonio de ces précisions à propos de « étreindre », c’est très intéressant.
Je me référais à l’expression « être sous l’emprise » de quelqu’un (car il a des bras pour vous « prendre« , vous opprimer) en opposition à « être sous l’empire » de l’alcool, la drogue, etc.
Il y a une règle pour ce genre de locution ou cela se fait plutôt… à l’oreille, si je puis dire ?
Est-ce que la règle change selon qu’on adopte un article, un partitif ou une préposition ?
Un sentiment de liberté, un sentiment de joie, un sentiment de travail bien fait, ou du travail bien fait ? Personnellement, je préfère utiliser « de » mais les vocables « travail » et « devoir » semblent admettre l’article « du ».
Comme « un sentiment du travail bien fait », par exemple. Je trouve cependant que cela sonne mal, d’où ma question.
J’entends bien, pour la satisfaction, ça ne fait pas un pli, « du » est adopté immédiatement. Mais si je veux persister avec mon « sentiment« , existe-t-il une règle ou un moyen de bien faire à coup sûr ? En la matière, je suis habité par un sentiment de confusion. Pourtant, en vous posant la question, j’ai, à l’égard de la langue française, un indicible sentiment de devoir accompli. Je pousserais même le bouchon jusqu’à dire : que je suis étreint par le sentiment du travail bien fait et je compte sur vous pour m’aider à ne pas faire d’erreur. Merci, en tout cas, du temps que vous prenez pour me répondre.
En général, les expressions avec « de » introduisent une idée ou un élément en général (une chambre d’enfants, un jardin de roses », « une fuite de gaz ») ; les expressions avec « du », « des », « de la » induisent un élément précis, déterminé (avec articles définis) : la chambre des enfants, le jardin des Dupont, la fuite du gaz).
J’insiste : vous éprouvez – dans certaines situations – le sentiment du devoir accompli.
Je suis d’accord avec vous. Avec « de » ou « du », la phrase reste bancale et je préfère votre proposition. Merci de votre aide.
Quant à l’étreinte, elle peut être utilisée au sens figuré, métaphorique du terme, sans qu’il y ait nécessairement l’apport de bras ou de membres quelconques. Dans ce cas, un sentiment peut étreindre un être, une âme, un cœur, etc… L’étreinte est alors synonyme d’oppression. « Angoisse qui étreint le cœur » (Petit Robert). Cette figure de style est souvent employée en littérature :
« Mme Lecœur restait comme écrasée sous cette révélation, (…) l’envie l’étreignait aux flancs » (Zola – Ventre Paris).
« La comtesse, étreinte d’une émotion qu’elle n’avait point prévue, demeurait les yeux baissés » (Maupassant – Inutile beauté).
« Leur cœur (…) retient à soi son espérance étreinte » (Valéry – Charmes)
Merci, en tout cas, de votre attention et de votre précieux conseil. C’est d’ailleurs avec le cœur étreint par un ineffable sentiment de reconnaissance que je vous souhaite une belle journée.