sens

Bonjour, il y a des mots ou expressions dont j’ai du mal à saisir le sens, même en lisant leur définitions. J’ai donc du mal à savoir si leur utilisation est correcte, comme :

– au centuple :

 » Elle mérite au centuple tous les instants de bonheur que la vie lui offre. »
Je connais  » rendre au centuple  » : rendre 100 fois plus, mais  » mériter au centuple… », elle ne peut pas mériter 100 fois plus les instants… Est-ce correct selon vous ?

– indépendamment de

 » Cette petite chienne a été adoptée, indépendamment de toutes ses blessures.  »

Je connaissais  » indépendamment de  » dans le sens de « cela mis à part », ce qui ne conviendrait pas ici.
Y a-t-il un sens qui m’échappe ou bien la personne qui a rédigé cette phrase s’est-elle trompée et a confondu  » indépendamment de  » avec  » malgré  » ?

Merci

Ludivinec Membre actif Demandé le 26 septembre 2024 dans Question de langue

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4 réponse(s)
 

Merci.
C’est donc faux ?

Ludivinec Membre actif Répondu le 26 septembre 2024

Bonjour.

=> « indépendamment de » =  locution prépositive signifiant « en faisant abstraction de ». (Indépendamment de ses problèmes financiers, il va bien. Le Robert).
=> « au centuple » = « 
Ce qui vaut cent fois autant » « cent fois plus » (Sa bienveillance lui a été rendue au centuple.)

Note :

– Elle mérite pleinement tous les instants de bonheur que la vie lui offre.
–  Cette petite chienne a été adoptée, malgré (toutes) ses blessures.

Nosferatus Maître Répondu le 26 septembre 2024

Elle mérite au centuple… : hyperbolique, elle mériterait même 100 fois plus de bons moments.
Cette petite chienne a été adoptée, indépendamment de toutes ses blessures. L’emploi de « indépendamment » est ici un peu plus contestable,  et encore,  on tente de dire que les blessures n’ont pas été un critère pour l’adoption selon le sens donné par Larousse « en faisant abstraction de ».
Larousse : indépendamment / adverbe
1.
En faisant abstraction de.
Indépendamment de ses problèmes financiers, il va bien.

joelle Grand maître Répondu le 26 septembre 2024

Dans la première phrase, le problème est qu’on utilise possiblement « au centuple » comme adverbe, sans tenir compte qu’il doit, par son sens, s’appliquer à un nom. Par exemple, rendre une chose au centuple, c’est rendre cent choses, ou cent fois cette chose. Mais « mériter » a plusieurs sens :
* Si pour ma victoire je mérite une récompense, je peux éventuellement en mériter cent, ou mériter une récompense cent fois plus importante, c’est-à-dire la mériter au centuple.
* Si j’ai vaincu et que j’ai mérité ma victoire, je n’en ai pas mérité cent, ça n’a aucun sens s’agissant d’une unique victoire, car « au centuple » n’est pas un simple adverbe, et je ne peux pas avoir mérité ma victoire au centuple.
a) Si la chienne mérite les instants de bonheur qu’elle a eus, elle ne peut pas les mériter au centuple, nous sommes d’accord.
b) C’est seulement si elle a maintenant des instants de bonheur qu’elle peut mériter d’en avoir d’autres, en plus grand nombre, au centuple. La phrase étant écrite au présent et tournée vers l’avenir, ce sens est possible (de préférence en supprimant le mot « tous ») : elle mérite au centuple ces instants de bonheur que la vie lui offre désormais, elle mériterait d’en recevoir encore cent fois plus.
c) Il n’est pas non plus à exclure que la phrase que vous aimeriez corriger ait été écrite un peu n’importe comment, comme s’il existait une locution superlative « mériter au centuple ». Si une chienne mérite de recevoir ceci ou cela, mais qu’elle ne l’a pas encore, elle ne peut pas le mériter au centuple.

La deuxième phrase est fautive. Il faut dire : « à cause de A, » ou « malgré B », ou « indépendamment du critère A/B », mais certainement pas « indépendamment de B ».

Vous parlez, en introduction, de mots dont vous avez du mal à saisir le sens. Vous savez pourtant très bien que ce n’est pas le problème, et que vous connaissez parfaitement le sens des mots.
Ce que vous ne maîtrisez pas, ou que vous déplorez, c’est le code social qui dit que, bien que tel mot ait telle définition bien précise, il est acceptable que ce mot soit utilisé par vos collègues dans un sens totalement fautif, et sans que vous puissiez le contester, dans la mesure où ils sont plus anciens, plus nombreux, et plus cons que vous. Vous savez qu’ils ont tort et cependant ils ont raison par principe, on appelle cela la vie professionnelle.
Mais il est bien évident que vous n’avez aucun mal avec la grammaire, l’orthographe, la syntaxe, le sens des mots…

CParlotte Grand maître Répondu le 28 septembre 2024

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