« Se précipiter à » ou « se précipiter de »
Bonjour.
« Il se précipite à donner ce qu’il ne possède pas. »
Il me semble que la phrase est ainsi correcte, mais je ne suis pas sûre des règles de choix des prépositions avec le verbe « se précipiter ».
Merci pour votre travail et vos lumières.
« Se précipiter » signifie en particulier (parmi d’autres sens) :
– « se jeter d’un lieu élevé »
– « s’élancer brusquement, avec impétuosité »
– « S’accélérer, se hâter, se presser; se faire dans la hâte »
Par exemple : « les événements se précipitent ».
Au XVIe siècle, par exemple, on pouvait dire :
– « il se précipita de faire grand mal ».
Mais aujourd’hui, cet usage semble a priori réservé à des emplois littéraires particulièrement soignés.
Vous pourriez éventuellement essayer d’envisager :
– « il s’empressa de donner ce qu’il ne possède pas » ;
– ou : « il se hâta de donner ce qu’il ne possède pas » ;
– voire, en langage courant : « il se dépêcha de donner ce qu’il ne possède pas ».
Bonsoir Aly,
Utilisé à la forme pronominale, se précipiter (s’élancer brusquement, foncer, se jeter) se construit avec diverses prépositions : dans, hors de ,vers, pour … mais avec un nom !
Il se précipite au secours du blessé.
Suivi d’un infinitif, on peut utiliser la préposition pour afin de préciser un but ( il se précipite pour chercher du secours), ou avant pour situer l’action dans le temps (il se précipite avant d’être enseveli sous l’avalanche).
Se précipiter de, au sens de être pressé de, est archaïque selon le Robert.
Il me semble préférable d’utiliser un synonyme : se dépêcher, s’empresser, se hâter, foncer, se ruer…
Bonjour et grand merci à vous deux pour vos réponses très satisfaisantes. Avez-vous des ouvrages de référence ?
Belle journée à vous.
Merci Aly.
Pour engager un travail d’approfondissement de ses connaissances sur la langue française, les ouvrages de références les plus accessibles sont, par exemple :
– les grands dictionnaires usuels : Le Robert, Larousse, Littré (dictionnaire de référence du XIXe s., actualisé depuis 2004 sous le nom de Le Nouveau Littré), Bordas, Hachette, etc. ;
– les ouvrages (sous forme de dictionnaire ou non) présentant les pièges et difficultés de la langue française (par exemple : Joseph HANSE, Jean GIRODET, etc.) ;
– les précis grammaticaux, en particulier ceux de Maurice GREVISSE.
Pour les dictionnaires, si vous avez le choix, autant privilégier les plus fournis (ceux en plusieurs volumes).
Sans oublier bien sûr les ressources en ligne, en particulier celles proposées par les grandes institutions : Académie française, Office québécois de la langue française (OQLF, avec sa banque de dépannage linguistique), CNRS (avec, en particulier, le Trésor de la langue française [TLF]), etc.
* N.B. : l’OQLF est cependant, comme son nom l’indique, québécois et fait état de pratiques langagières recommandées au Québec ; il faut donc, comme toujours, examiner les choses avec circonspection.
Les grands éditeurs de dictionnaires proposent du reste en général une version numérique accessible en ligne de leurs dictionnaires de référence (gratuitement ou sur abonnement). Le TLF est également consultable en ligne.
Le Bon usage de Maurice GREVISSE (qui est une des grandes grammaires de référence de la langue française) est par ailleurs également consultable en ligne (sur abonnement).
D’innombrables ressources pourraient bien sûr ici encore être mentionnées, mais cela dépasserait le cadre d’un simple billet.