Se figurer / Se résoudre
Bonjour,
1. J’ai une hésitation au sujet de l’accord de se figurer :
(Il s’agit d’une femme qui parle) Je me suis figurée qu’il avait une liaison. Mais peut-être me l’étais-je seulement figuré ? (OU : figurée ?)
2. Pouvez-vous me confirmer le juste sens de ces emplois du verbe résoudre ?
– Se résoudre à (= se décider à ). Ex. : Je me suis résolue à visiter ce château.
– Résoudre de (= décider de). Ex. : J’avais résolu de visiter ce château.
– Être résolu à (= avoir pris la décision de). Ex. Je suis résolue à visiter ce château.
Merci d’avance pour vos éclaircissements.
La logique veut qu’il n’y ait pas là accord avec le sujet puisque les COD sont toujours, soit présents soit sous-entendus.
TLF : « Se figurer » signifie « susciter à son propre esprit l’image de quelqu’un/quelque chose ». Se figurer des choses, le monde, un organisme. Qui pourrait se figurer.
Si on veut donner un sens au pronom « se » il ne peut être que COI et l’accord ne doit donc pas se faire.
C’est pourquoi j’écrirai : Je me suis figuré qu’il avait une liaison.
Vous avez jeté à la mer mon hypothèse pronominal autonome ? je n’en étais pas certaine mais là il n’y a donc aucun espoir ?
Est-ce pareil selon vous pour « je me suis imaginé » ? (dans le sens, j’ai cru ou j’ai envisagé) je me rangerais volontiers à votre avis.
Oh, jeté à la mer… je ne me permettrais pas Joëlle.
J’ai un peu pour principe de toujours revenir au sens. Et en effet on a la même chose avec « s’imaginer ». On s’imagine toujours quelque chose.
D’ailleurs il est intéressant de comparer « imaginer » et « s’imaginer »:
1 Je m’imagine un beau paysage
2 J‘imagine un beau paysage.
Dans les deux cas le procès est le même, le sujet est le même, l’objet est le même. Cependant, en 1, il y a un retour sur soi, une sorte de complaisance. Et le pronom « se » me semble bien être COI. Sinon, quoi ?
Je le note !
On m’indique que je viens d’obtenir une réponse à mes deux questions. Mais le lien n’aboutit pas. Pouvez-vous me repasser votre réponse? Merci d’avance.
Vous vous posez trop de questions. Vos phrases sont toutes justes.
Mais peut-être me l’´étais-je seulement figuré ?
l’est COD neutre. Il n’ya pas d’accord.
Je vous remercie pour votre réponse concernant l’absence d’accord (question 1).
Bonsoir,
Est-ce qu’il ne faut pas écrire, si le sujet est une femme, je me suis figuré (sans accord) vu que c’est « je me suis représenté à moi-même », donc construction indirecte, comme par exemple l’opposition « je me suis décrite dans ce texte » (direct) et « je me suis décrit la scène avec mille détails » (indirect)?
Marisa, vous-même, et moi, avons perçu la même difficulté en analysant la phrase. Ce serait intéressant que vous poursuiviez jusqu’à donner la bonne réponse. Soit avec des analyses grammaticales, soit avec des règles enseignées, soit d’un point de vue logique… Et que vous nous fassiez part des contradictions rencontrées. Personnellement j’y renonce.
Point 2 :
Oui, totalement d’accord pour les 2.1 et 2.3. Le 2.2, je l’ai rarement entendu, mais votre accord est logique et obligatoire dans ce sens.
Point 1 :
Votre question est légitime.
* Est-ce un verbe essentiellement pronominal ? d’évidence oui. On ne peut pas figurer quelqu’un, donc l’accord est nécessaire.
* Et pourtant vous pensez que vous n’avez pas figuré vous-même mais figuré à vous-même, auquel cas il ne faudrait pas accorder. Vous avez figuré une chose (COD) à vous-même (COI), donc on n’accorde pas.
C’est con, hein ? La grammaire française n’est qu’une liste de règles absurdes et contradictoires qui ne permet pas de répondre logiquement à cette question. Le principe central de la grammaire française est l’accord du participe passé selon le COD, et toutes les règles enseignées tournent autour de l’orthographe. J’ai lu ailleurs des réponses à votre question, mais je ne souhaite pas les relayer. Attendez une autre réponse.
Pour se figurer, le verbe n’est pas essentiellement pronominal puisqu’il existe à la forme non pronominale, voir ici. Il signifie « représenter ». De même, « votre nom figure sur la liste ». Ce n’est pas pronominal !
Il change de sens à la forme pronominale, et a pour synonyme « s’imaginer ».
J’aurais donc tendance à le mettre dans la catégorie des pronominaux autonomes; Ceux qui changent de sens et pour lesquels le pronom « se » est non analysable.
Je me suis figurée, ce n’est pas »j’ai figuré moi-même » ou « à moi-même ».
Il faut à mon avis accorder avec le sujet. (Il s’agit d’une femme qui parle) Je me suis figurée qu’il avait une liaison. Mais peut-être me l’étais-je seulement figurée ?
A vérifier bien sûr.
Après une recherche plus précise sur Internet et mon dictionnaire Robert, j’ai constaté qu’il n’y a pas d’accord avec SE FIGURER. Ex. Elle s’est figuré que j’allais accepter (exemple du dictionnaire) et sur le site de Larousse : dans le cas de se figurer, le participe passé ne s’accorde jamais avec le sujet : ils s’étaient figuré que j’accepterais sans condition. Mais il s’accorde avec le complément d’objet direct qui le précède : comment te l’étais-tu figurée, cette maison ?
Donc, finalement : (Il s’agit d’une femme qui parle) Je me suis figuré qu’il avait une liaison. Mais peut-être me l’étais-je seulement figuré ?
Merci Marisa!
étonnant l’accord au passé composé ! : https://www.larousse.fr/conjugaison/francais/se%20figurer/4709
Joëlle vous écrivez :
« Je me suis figurée, ce n’est pas »j’ai figuré moi-même » ou « à moi-même ».
Il faut à mon avis accorder avec le sujet. (Il s’agit d’une femme qui parle) Je me suis figurée qu’il avait une liaison. Mais peut-être me l’étais-je seulement figurée ? »
Il y a une contradiction dans ce que vous écrivez, et une double faute d’orthographe.
Justement, on n’accorde que dans le sens de « s’imaginer soi-même » ou « se figurer soi-même » :
Je me suis figurée / imaginée en maîtresse cachée de mon voisin.
Mais ici ce n’est pas le cas, et on écrira plutôt, que ce soit un homme ou une femme qui parle :
Je me suis figuré / imaginé qu’il avait une liaison. Mais peut-être me l’étais-je seulement figuré / imaginé ?
C’est bien noté Cathy !
Le problème est en effet beaucoup plus complexe et beaucoup plus fin que je ne l’avais cru.