sans réponse(s) / fini(s) / cool(s)
Bonjour,
J’ai quatres phrases à soumettre qui abordent chacune un point de français.
1), faut-il mettre un (s) à « réponse » ?
– Des questions sans réponse(s)
2) faut-il mettre un (s) à « fini » ?
– Fini(s) l’esprit clair , la serenite
3, faut-il bien accorder « contenté » ?
– Ils se sont contenté(s) d’échanger des faire-part
4) faut-il accorder un adjectif pris d’une autre langue ?
– Ils sont cool(s) / Elles sont sexy(s)
Merci de nouveau pour vos réponses
1. Des tricots sans manches.
Un bocal sans couvercle.
Ici, le cas est plus ambigu.
On peut envisager plusieurs réponses : des questions sans réponses.
On peut envisager une seule réponse : des questions sans réponse (sans aucune réponse).
2. Les deux sont possibles.
Finis l’esprit clair, la sérénité.
Fini l’esprit clair, la sérénité.
3. Ils ont contenté qui ? se. Se est COD placé avant le verbe. Avant un infinitif, le COD fait l’action (ils échangent).
On accorde : « Ils se sont contentés d’échanger des faire-parts ».
4. « cool » et « sexy » sont des anglicismes invariables :
Ils sont cool. Elles sont sexy.
Merci de nouveau Jean Bordes.
Pour le cas 1 :
On dit bien :
– Une question sans réponse (une réponse par question)
– Des questions sans réponses (plusieurs questions, donc plusieurs réponses)
C’est bien ce raisonnement qu’il faut avoir ?
Cas 1.
• Il est logique de considérer qu’une question peut être sans réponse (sans aucune réponse).
• On peut bien sûr concevoir plusieurs questions et donc attendre plusieurs réponses : des questions sans réponses.
Mais il n’est pas interdit de penser que ces questions soient restées sans aucune réponse : des questions sans réponse.
Je ne réponds qu’au point 4 de votre question.
À partir du moment où un mot d’origine étrangère est francisé et lexicalisé (reconnu par les dictionnaires de références), il doit prendre les attributs des autres mots de la langue : accents, trait d’union et marque du pluriel régulier. Or seuls les mots se terminant par s, x ou z ne sont pas suivis par un s pour former le pluriel.
Je découvre que Le Robert comme Le Larousse donnent pourtant « cool » et « sexy » comme invariables. Cela n’a pas de sens et introduit de nouvelles exceptions injustifiées : ces deux mots supportent fort bien le s comme tant d’autres mots.
Passant outre ces préconisations, et m’exposant une fois de plus à être critiqué pour défendre des règles contre des exceptions (surtout contemporaines), je conseille donc l’écriture avec accord en nombre : sexys et cools. Ces graphies se rencontrent d’ailleurs de plus en plus.
Il n’y a en revanche pas de contrindication à considérer ces mots comme épicènes, donc sans marque du féminin. Aucune règle par défaut n’existe pour la formation du féminin et seul l’usage tranchera éventuellement.
Je partage votre avis à 100% Chambaron. Moi du moment que j’utilise un adjectif, qu’il soit anglicisme ou non, j’appliquerai la règle comme un adjectif français.
Merci pour votre analyse .
Point de vue de l’Académie française
« Depuis les rectifications orthographiques de 1990, il est recommandé d’appliquer les règles françaises de l’accord en nombre aux emprunts étrangers. On écrira ainsi des raviolis, même si ravioli est déjà un pluriel en italien.
Pour les adjectifs invariables en anglais, le cas est moins évident car l’œil n’est pas habitué à voir un y suivi d’un s. Rien ne vous oblige à les accorder en nombre et il ne sera pas fautif de les déclarer invariables. Ainsi on se voit mal mettre un s à pop ou bath par exemple.
Enfin, le Dictionnaire d’orthographe d’André Jouette entérine l’invariabilité de cool mais ne se prononce pas pour sexy. »
Bonjour Jean Bordes,
Un grand merci d’avoir trouvé cette « délicieuse » justification de l’Académie. En avez-vous la référence ?
À mon sens, c’est par ce genre d’argument qu’elle se discrédite à coup sûr. On devrait donc se dispenser d’écrire « maths », « jurys », « stops » et tant d’autres avec un s par coquetterie pour l’œil ?
Voilà hélas un exemple concret qui donne des arguments à tous ceux, grammairiens distingués ou gens de la rue, qui commencent à contester le bien-fondé des décisions arbitraires de certaines autorités linguistiques…
La référence provient tout simplement d’une question à l’Académie, tout comme celle-ci :
« Sexy et cool sont considérés comme variables en nombre et invariables en genre. »
Merci bien.
C’est encore un beau bazar. L’ Académie fixe-t-elle des normes ou enregistre-t-elle ce qu’elle croit être l’usage ?`On ne le saura sans doute jamais…