« résilient à » quelque chose ?
Bonjour,
Je travaille sur la notion de résilience dans le contexte professionnel et j’entends beaucoup d’expressions du type « résilient au changement climatique » ou « résilient au climat ». De mon point de vue, ce n’est pas correct, je dis plutôt « résilient face au changement climatique », mais je voudrais savoir comment est censé être utilisé l’adjectif résilient, et surtout vérifier si on peut dire « résilient à » ou non, et si « résilient face à » est acceptable.
Merci !
Je suis d’accord avec vous ; de plus je n’emploierais pas résilient dans ce sens car ce n’est pas assez précis pour moi.
Je me demande ce qui peut être résilient face au changement climatique.
Les auteurs (de Ngram Viewer) disent « résilient face à » et « résilient à ».
« Écologie. Capacité (d’un écosystème, d’une espèce) à retrouver un état d’équilibre après un événement exceptionnel.
© 2021 Dictionnaires Le Robert – Le Grand Robert de la langue française »
Le mot « résilient » est à la mode et à force d’être employé à tort et à travers, il va finir par perdre de son sens.
On est bien d’accord. On ne sait déjà plus ce que ça signifie.
Si vous devez employer professionnellement le notion de résilience, mieux vaut se renseigner à la source, à savoir les travaux de Boris Cyrulnik, psychiatre qui a étendu le concept au-delà de son champ d’origine pour l’adapter à l’ensemble des organismes « vivants ». Le succès de sa pensée depuis les années 2000 ne va hélas pas sans les dérives habituelles, de sens et de forme.
La forme « résilient à », même courante, n’est pas souhaitable selon moi. Elle dérive malencontreusement de « résistant à » et traduit une incompréhension de l’idée. On sait mal à quoi renvoie ce à dans le cadre de la définition.
Les meilleures formes sont « résilient face à » ou « résilient après« , suivies du nom de l’évènement traumatisant. Cela traduit au mieux la capacité de rebondir (le mot résilience contient d’ailleurs étymologiquement la notion de saut).
L’emploi en valeur absolue est possible pour signifier que l’organisme évoqué est apte à se rétablir en toutes circonstances. Mais il perd en précision car trop dilué, sauf si cela a été précisé auparavant.
P.S. La formule « résilient face au changement climatique » est grammaticalement correcte mais sémantiquement peu pertinente car on ne sait pas quel évènement spécifique est visé (inondation, submersion, sècheresse, incendies, etc.).
Merci beaucoup pour votre réponse, c’est très clair.