Qu’on l’A ou qu’on l’AIT ?
Bonjour,
Faut-il dire:
« Je soupçonne qu’on l’A donné » ou « Je soupçonne qu’on l’AIT donné » ?
Et pourquoi?
Merci
Andromeda
Je soupçonne qu’on l’a donné – Je pense qu’on l’a donné – Je crois qu’on l’a donné
Il ne faut pas se méprendre : ce n’est pas parce que le verbe introducteur marque le doute que, systématiquement, il faille employer le subjonctif. Le subjonctif pose le fait concerné comme sujet de réflexion. Ce n’est pas ce qui se passe ici : le locuteur affirme sa suspicion.
Je ne crois/pense/soupçonne pas qu’on l’ait donné : la question reste ouverte avec le subjonctif, le verbe introducteur à la forme négative le permet. mais on peut avoir aussi : je ne crois/pense/soupçonne pas qu’on l’a donné : l’opinion du locuteur qui emploie l’indicatif est arrêtée, il ne a remet pas en question.
Bonjour Tara,
Le subjonctif comme l’indicatif peuvent donc, dans ce cas de figure-ci, être tous deux corrects ?
Nous retiendrons ici aussi le contexte et ce que cherche à exprimer l’auteur ?
Je ne sais pas à quoi vous vous référez quand vous dites : ce cas de figure-ci.. à cause du « -ci », je comprends qu’il s’agit de la forme négative :
Je ne crois/pense/soupçonne pas qu’on l’ait donné / Je ne crois/pense/soupçonne pas qu’on l’a donné
En effet pour cette formulation, où la principale est à la forme négative, on entend soit le subjonctif, soit l’indicatif, et ce n’est pas une erreur mais une nuance qui s’exprime. Mon assertion ne fait pas l’unanimité parce qu’on a appris que, etc.
Pourtant, à consulter un certain nombre d’articles sur le sujet (sur le subjonctif, mode passionnant parce qu’il reste encore, pour les spécialistes, à explorer) j’ai appris que, plus souvent qu’on ne pense, les deux modes sont acceptables. En ce cas particulier, c’est évidemment le cas. Pourquoi ?
Le subjonctif n’exprime pas le doute. Pourquoi aurait-on besoin d’une redondance dans, par exemple : je ne pense pas qu’il soit venu. Je ne pense pas exprime déjà le doute. D’ailleurs, on peut entendre par des locuteurs qui maîtrisent la langue : je ne pense pas qu’il est venu.
Alors, où est la différence ?
A. Je ne pense pas qu’il est venu : le fait n° 2 est présenté, considéré, comme un fait donné, une réalité, qui est niée dans sa certitude (je ne pense pas)
B. Je ne pense pas qu’il soit venu : le fait n°2 est pris dans l’orbe d’une réflexion sur la possibilité ou non de la réalité du fait.
On a une différence d’aspect. Le contexte est généralement différent.
Exemple de contexte :
Puisque Jean est venu il a dû voir qu’il manquait une chaise.
– je ne pense pas qu’il est venu, précisément… < le fait est nié
En B.
Je me demande si Jean est venu comme il l’avait dit
– je ne pense pas qu’il soit venu > le fait est mis en question
Voilà, Cocojade. Je ne peux pas aller beaucoup plus loin ici.
Plutôt l’indicatif et plutôt négatif (préjugé défavorable).
donc qu’on a.