Question sur voix active et passive
Bonjour,
Les phrases suivantes sont-elles de forme active ou passive?
1. Je ne vous importunerais pas mais j’y suis forcée par la nécessité
2. Ce meuble est couvert de poussière
Je vous remercie d’avance pour votre aide,
» A. Définitions
Dans une phrase à la voix active, le sujet effectue l’action.
Exemple : La jeune fille coiffe sa poupée.
Dans une phrase à la voix passive, le sujet subit l’action.
Exemple : La poupée est coiffée par la jeune fille.
Merci pour ce rappel utile; cependant, si je l’applique:
- Phrase 1:
Puis-je considérer que ‘j’y suis forcée par la nécessité’= ‘la nécessité m’y force’ et donc forme passive? Pourrait-on aussi considérer que la nécessité n’est qu’une circonstance (‘par la nécessité’=en raison de la nécessité’?) - Phrase 2:
« Ce meuble est couvert de poussière ». A mon sens, ceci est clairement une forme passive ‘la poussière couvre ce meuble’. Cependant, les avis de ce côté du clavier divergent….Merci d’avance,
Je laisse active pour la première. C’est quand même je qui fait l’action.
« je » fait l’action de forcer ???
et la seconde ??
Il peut y avoir une confusion :
Le résultat présent d’une action passée (on a fini ce concours/il a été fini. À présent, il est fini )
S’analyse comme attribut du sujet (pp à valeur d’adjectif).
Ce n’est pas un passif. C’est le verbe « être » suivi d’un attribut du sujet.
Pour vos phrases, c’est limite ; cela peut être « verbe être avec attribut du sujet » : j’y suis forcé ou
présent passif : « j’y suis forcée par la nécessité ».
Pour « le meuble est couvert de poussière », je dirais passif.
Nous ne sommes pas en phase sur ce coup-là.
😉
c’est très équivoque.
Bonsoir,
Pas de forme passive pour moi dans le cas :
« Le meuble est couvert de poussière »
« Couvert de poussière » est une locution à valeur d’attribut.
Le verbe actif est le verbe « être ».
Si la forme active était : « la poussière couvre le meuble », (phrase peu usitée, on écrit plutôt « la poussière recouvre le meuble »), la forme passive serait « le meuble est (re) couvert par la poussière. »
Pour votre première phrase, la forme passive est bien là ; on peut sans modification du sens écrire : « ..mais la nécessité m’y force. »
Merci pour votre aide. Je suis curieux de lire d’autres contributions sur le sujet! Bonne soirée,
Phrase 1 – Par la nécessité ne peut être analysé dans le cas présent comme une circonstance, puisque le verbe est transitif : qqn / qq chose force qqn à faire qq chose.
Par conséquent, on est bien en présence d’une phrase passive. Celle à la voix active est : La nécessité me force à vous importuner.
Phrase 2 – La préposition de peut introduire un complément d’agent (extrait de la BDL) :
On utilisera plutôt la préposition de pour exprimer le résultat d’une action. Dans ce type d’emploi, la valeur du participe passé se rapproche de celle de l’adjectif. […]
– La ville était envahie de touristes.
– La ville était envahie par les touristes.
Pour ma part, il ne fait pas de doute que Ce meuble est couvert de poussière est la version passive de la phrase active : La poussière couvre ce meuble.
Complément de réponse après le pertinent commentaire de Tara : finalement, si je n’ai toujours aucun doute que Ce meuble est couvert de poussière peut être analysé comme une phrase à la voix passive, je suis à présent également d’accord avec l’analyse de Ouatitm, selon laquelle de poussière peut être analysé comme complément de l’adjectif couvert.
Oui, on a perdu beaucoup de temps. Il y a longtemps que je l’ai dit (première réponse).
Vous n’avez pas donné d’avis sur les phrases de la question qui posent problème mais vous avez donné des bases générales que tout le monde connaît.
1. Je ne vous importunerais pas mais j’y suis forcée par la nécessité
2. Ce meuble est couvert de poussière
Il s’agit de dire de quelle forme est la proposition
Une phrase (ou proposition) active est de forme : agent-sujet + verbe + objet complément
Une phrase (ou proposition) passive : objet- sujet + verbe voie passive + préposition + agent complément
J’y suis forcée par la nécessité >< la nécessité m’y force
Ce meuble est couvert de poussière >< de la poussière couvre ce meuble
L’analyse de Ouatitm concernant cette dernière phrase couvert de poussière : « locution à valeur d’attribut » pourrait être faite pour toutes les phrases passives puisqu’en effet le groupe participe passé + agent indique un état-résultat de l’objet.
D’ailleurs, il reconnaît lui-même la forme passive avec le verbe « recouvrir » : ce qui est valable pour recouvrir l’est pour « couvrir ».
Il faut s’en tenir à la structure des propositions pour déterminer leur forme.
Remarque : il existe d’autres schémas de phrase passive.
On a perdu beaucoup de temps. Il y a longtemps que je l’ai dit (première réponse)
Tara, vous dites : « locution à valeur d’attribut » pourrait être faite pour toutes les phrases passives puisqu’en effet le groupe participe passé + agent indique un état-résultat de l’objet. »
Non, tout dépend de l’aspect du verbe, dans l’exemple classique Le chat mange la souris –> La souris est mangée par le chat, le passif ne marque pas l’état / le résultat, mais bien le processus : la souris est en train de se faire manger.
Oui c’est vrai. Il faut noter la notion de processus.
Ce qui est évident pour certains verbes.
Mais beaucoup de verbes désignent un processus et l’état de ce processus. C’est le cas de couvrir, mais aussi de casser, abîmer, réparer, décorer, etc…
Ce qui à mon avis peut vous avoir mis le doute, c’est plutôt quand l’agent est un inanimé.
1 La maison est détruite par Marius
2 La maison est détruite par une tempête
Vous ne contesteriez pas la forme passive en 1 mais peut-être seriez vous tenté de le faire en 2.
Et pourtant : on a bien un agent exprimé en 2 comme en 1.
Par qui cette maison a-t-elle été détruite ? Par Marius ou la tempête ?
—–
Mais pour aller au bout du raisonnement : vous n’avez pas tort. Il est des cas où on peut faire une double analyse.
L’enfant est couvert d’un drap par sa mère
Où est l’agent ? drap ou mère ?
Évidemment « mère », le drap n’étant qu’un moyen.
Dans le cas de l’exemple donné : le meuble est couvert de poussière pourrait-on ajouter un agent ? >> le meuble est couvert de poussière par X
Et bien on peut dire que oui. S’il n’est pas exprimé c’est qu’on ne le mentionne pas parce qu’on ne sait pas ce qu’il est ou qu’il s’agit d’un phénomène difficilement nommable ou qu’il n’est pas intéressant de nommer.
Ne serait-ce pas la préposition « de » qui permet ambiguïté entre moyen et agent ?
—–
J’ai rédigé ce message selon le déroulé de mon raisonnement., veuillez en excuser l’aspect spontané.
Ce n’est pas Ouatitm l’auteur du précédent message, moi je partageais votre analyse de la phrase 2 comme étant à la voix passive.
Mais votre présent commentaire montre très justement qu’en fait pour cette phrase, les deux analyses sont possibles, voilà de quoi mettre tout le monde d’accord !
Excusez-moi, je me suis perdue dans les commentaires…
Il arrive parfois que deux analyses soient justifiables et c’est, à mon avis ce qui participe à la richesse de la langue.
Bonjour,
Convernant la deuxième proposition, beaucoup d’intervenants ne semblent pas faire la différence entre « par » qui introduit un acteur -et
qui est la marque principale de la voix passive même lorsqu’elle est sous-entendue- et « de ».
« Couvert par la poussière » est fondamentalement différent de « couvert de poussière ».
Être est ici un verbe d’état, si « je » faisais l’action la tournure exacte serait : » Je me suis couvert de poussière ».
Voir « de » avec les descriptions :
PAR ou DE à la voix passive ?
On utilise la préposition « par » dans la majorité des cas : Ce crime est étudié par des spécialistes.
On utilise la préposition « de » avec les verbes de sentiment : Elle était respectée de tous ses amis.
On utilise la préposition « de » avec les verbes de description si le complément d’agent est un inanimé (en général – il était fatigué d’elle) : La table sera garnie de fleurs.
http://www.polarfle.com/exercice/avpassif.htm
Concernant la possibilité pour un complément d’agent d’être introduit par la préposition de, Joëlle vient de vous (re)donner un lien, j’en avais également donné un dans ma réponse (lien BDL).
Concernant votre exemple avec Je, on n’est pas dans une phrase passive, puisque le sujet grammatical (je) est également l’agent de « couvrir » (normal, c’est un verbe pronominal réfléchi). La version passive de la phrase active La poussière me couvre [sujet – « agent » de couvrir = poussière ; objet – patient de couvrir = me] est Je suis couvert de poussière (par la poussière) [avec le renversement des places du patient et de l’agent —> sujet – patient = je ; « agent » – cplt d’agent = poussière].
Ouatitm « Couvert par la poussière » est fondamentalement différent de « couvert de poussière ».
Être est ici un verbe d’état, si « je » faisais l’action la tournure exacte serait : » Je me suis couvert de poussière ».
Si on regarde de près vos deux formulations :
Je me suis couvert de poussière : (phrase active pronominale : sens réflectif au passé composé : valeur non sécant) vous dites que là, « je » est l’agent (il fait l’action) et sujet.
C’est donc que dans je suis couvert de poussière (présent) , « je » est sujet mais pas agent : c’est la caractéristique de la forme passive.
Peut-être voulez-vous dire que 1 Je me suis couvert de poussière et 2 je suis couvert de poussière disent la même chose. Ce n’est pas le cas : » je » agit dans la phrase pronominale, et n’agit pas dans la seconde :Mais, dans la 2, il peut y avoir un autre agent non exprimé.
On peut peut-être dire que si la 2 est bien une phrase passive, c’est une phrase passive inachevée comme il en existe tant : la vitre a été cassée – ce chien est abandonné dont la phrase active pourrait être : on/quelqu’un a cassé la vitre – on/quelqu’un a abandonné ce chien.
La phrase active correspondant à je suis couvert de poussière serait alors : on/quelqu’un/quelque chose me couvre de poussière et non la poussière me couvre.
Mais pour pousser un peu plus loin le raisonnement on attendrait plutôt : on/quelqu’un m’a couvert (PC) plutôt que me couvre (présent) de poussière.
Par conséquent je penche très nettement pour dire qu’il s’agit bien d’une passive achevée avec « poussière » comme complément d’agent.
Bonsoir Tara,
je suis persuadé que la grammaire normative vous donne raison ; toutefois dans les rares cas où participe passé et adjectif n’ont pas la même orthographe, la forme adjective l’emporte.
Je prends pour exemple l’adjectif « rouge » et le PP « rougi » ou
« …le visage rougi par le froid » et le »… visage rouge de froid« .
Couvert étant une orthographe unique pour la forme adjectivale et la forme participe passé, je prône la différenciation entre :
« le meuble a été couvert par la poussière » ( il l’est encore -PP) et le » meuble a été couvert de poussière » ( : il n’est pas certain qu’il le soit encore-adjectif )
Votre argument est très intéressant.
Vous généraliseriez ? C’est à dire qu’on pourrait dire que « de » n’introduit jamais un agent ?
L’article « De » du TLF est intéressant. Il montre bien qu’effectivement il peut y avoir ambiguïté entre agent et moyen.
Voir I-B-7
extraits :
…………………….
De marque la condition préalable d’un procès ou du résultat d’un procès matériel ou moral.
– La condition préalable est un moyen à partir duquel une chose a ou peut avoir lieu]
. Le complément n’est plus senti comme moyen, mais comme objet.
. Complément d’un participe passé-adjectif ou d’un adjectif Absent de, affecté de (qqc.), assisté de (qqn); cf. le complément d’agent infra B 7; contraint de (faire qqc.), décoré de, détaché de, garni de, rempli de (cf. le compément de moyen et de matière), suivi de, etc.; une épingle montée d’un diamant.
. La condition préalable est un agent ou un auteur]
Remarque Le complément devient dans certains cas un simple complément d’objet indirect ou un complément de l’adjectif Je suis accablé de soucis par ma charge
. Emploi du participe passé-adjectif (l’agent est encore senti). Ô le petit corps dévoré de pustules. – Ses deux arpents de vigne attaqués du mildiou
Prince (archive)
Active
Pasive
joelle
Problème de lecture…